Le problème est en nous, les Algériens
Ce n'est pas notre pays qui est foutu, c'est plutôt nous qui sommes foutus!
Par Kamal Guerroua
Un pays bien foutu comme le nôtre - avec tout ce que cette phrase porte de symbolique - ne peut être foutu que parce que nous avons cessé de le voir comme une source d'espérance. Il va bien falloir le reconnaître une bonne fois pour toutes : On n'aime pas travailler chez nous, on n'aime pas rêver, on n'aime pas dialoguer, on n'aime pas critiquer sans blesser ou diffamer, on n'aime pas aller vers l'autre dans sa différence et sa diversité, on n'aime pas tolérer, on n'aime pas réviser nos erreurs pour les corriger et les éviter par la suite, on n'aime pas partager nos richesses, nos expériences, nos savoirs, notre amour, nos vécus avec générosité, on n'aime pas "aimer" son frère, son ami, son voisin, son compatriote, son prochain. On se déteste parce qu'on refuse de se connaître de l'intérieur, rentrer en nous-mêmes, nous auto-critiquer avec impartialité, établir tout le temps le compte rendu intégral de notre conscience....avancer. Le principe socratique à la base de la civilisation grecque ne suggère-t-il-pas par exemple à chaque membre de la Cité ce fameux "connais-toi toi-même" ? C'est-à-dire, cette connaissance de soi qui se transforme en "conaissance", comprendre, une nouvelle naissance à la vie, un réveil au monde et surtout "une résurrection de notre âme authentique". En tous cas, cela ne nous étonnerait jamais, à vrai dire, si l'on voyait aujourd'hui en Algérie nos syndicalistes, nos ministres, nos officiels, nos chefs, nos cadres et nos élites démobilisés, dépatriotisés, dénationalisés, désorganisés, etc.
Car quand, avant de parler de l'école, certains vous parlent de la mosquée, avant de parler de la terre, ils vous parlent du ciel, avant de parler de la logique et de la raison, ils vous balancent "hypocritement" à la figure plein de formules pieuses qui ressemblent à tout ce que vous voulez sauf à l'esprit de la religion authentique, avant de parler de la vie d'ici-bas, ils vous parlent du paradis de l'au-delà, avant de parler de l'homme, ils vous parlent de Dieu, etc., l'équation de nos problèmes devient dès lors trop difficile à résoudre! Voire d'une complexité rédhibitoire. Car le problème que nous "croyons" incrusté chez l'autre est, en vérité, en nous-mêmes, dans nos cerveaux, nos têtes, nos idées, nos gestes, nos comportements et nos manières de percevoir la réalité du monde. Du coup, affirmer par exemple que "moi, je crois" ne signifie pas, et en aucune manière, que "moi, je ne dois pas penser» et agir en conséquence, être humaniste, utile à la société, porter secours aux autres, accepter leur croyance et la respecter. En termes simples, on doit penser ce que l'on croit, sinon notre foi ou croyance deviendra un obstacle à la pensée, la nôtre! Encore faudrait-il qu'il y en ait une au sens propre comme au figuré. En gros, nos problèmes se compliquent et se compliqueront davantage et notre pays sinon nos pays (je faisais allusion à tout le territoire musulman) deviendront des "Absurdistan" tant qu'on arrive pas à trancher cette question.
K. G.
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Le journal nous aide beaucoup
Les sujets sont précieux et distinctifs
Ta zemurt tassru l’olivier pleure
Tan’a i’Ta’ch qurt se plaint à la hache
“Bezzaf felem at qarha ‘th iyi Tes coups sont durs, tu me fais trop mal
Ta’ch qurt ta na yes’s it’zemurt La hâche retorqua à l’olivier
Afuss iw es’ghurem id yussa Ma “manche” est fait de ton bois
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Izem (s’tiâamar a francis) d’lwenes’s i t-yenɣan, ecciεa-s d-Abu Sellan.
Le lion (colonialismefrançais) c’est lwanes qui l’a tué, la gloire c’est pour l’Abou Sellan (colonialisme arabe)