La Kabylie a déjà gagné !
"Tuddar fƔent irkulli, subent Ɣer Tizi, yal avrid ay tsfegid" (Des villages entiers voient leurs habitants descendre à Tizi-Ouzou. Toutes les routes débordent).
C'est ainsi que le chantait Lounes Matoub en hommage au Printemps berbère de 1980, quand l'interdiction de la conférence de l'éthnologue-écrivain Mouloud Mammeri fut interdite par le FLN et que, suite à l'appel des étudiants et des militants, des villageois kabyles, loin du bruit citadin, envahissent la capitale du Djurdjura pour défendre l'apprentissage de leur culture à leurs enfants et défier le pouvoir policier en place depuis le putsch de 1962.
En Kabylie, c'est ainsi et depuis toujours. Avant même le 1 Novembre 1954. Il est important de rappeler que la première cartouche contre le colonialisme français a été tirée en Kabylie et la déclaration de la fameuse Toussaint a été imprimée en Kabylie, à IƔil Imula, plus exactement. En Kabylie, la lutte est une tradition, le courage une valeur et le refus de l'injustice une pratique. C'est ainsi depuis la nuit des temps, ce qui explique la survie de cette culture et la lutte acharnée des ses enfants pour la préserver malgré les multiples envahisseurs et les différents colonisateurs. En Kabylie, on ne badine pas avec l'honneur et on n'accepte pas la soumission.
"Wessan si zik, Ɣef temȃict n daw udar, aken anegaru ad yer tsar". (Ils nous ont mis en garde contre la soumission depuis des lustres. Même vaincus, le dernier nous vengera) interprétait ce legs, l'autre géant kabyle Lounis Ait Menguellet.
La Kabylie, ce peuple paisible n'a jamais colonisé, si ses enfants ont toujours émigré vers des contrées lointaines, c'est toujours pour travailler et nourrir les leurs tout en respectant leurs hôtes et adoptant leurs cultures. Mais quand une agression se faufile à l’horizon, le peuple paisible écoute ses enfants illuminés, suit leur consignes et repart à la lutte. L'histoire contemporaine nous le démontre amplement. D'abord pendant la guerre de libération où les derniers martyrs n'ont pas trouvé ceux qui allaient les enterrer. La Kabylie s'est engagée en masse qecuc mecuc (vieux et jeunes). En 1963, les survivants du conflit contre la France ont repris les armes, cette fois-ci contre le colonisateur de l'intérieur et les troupes de l'ANP. Le tandem Ben Bella-Boumédienne, après avoir cassé le GPRA et décrété l’Algérie «pays arabe et musulman», s’arrête devant la résistance kabyle initiée par Ait Ahmed et plus de 400 nouveaux martyrs payèrent le prix de la Rébellion et de l'insoumission. Nous l'avons souligné plus haut, suite à la violation des franchises universitaires par la police de Chadli qui a voulu interdire à un chercheur kabyle de donner une conférence sur la poésie kabyle devant des étudiants kabyles et en territoire kabyle, les villageois «descendent» en ville pour laver l'affront et les 24 militants berbéristes furent libérés. C'est le Printemps berbère, printemps des luttes à venir, celle des droits de l'homme de 1985, de l'ouverture politique de 1988 et surtout celle contre l'intégrisme.
Suite au raz-de-marrée islamiste dans les années 1990, la mobilisation kabyle était au rendez-vous. Les inoubliables marches du MCB et notamment celle de FFS qui clamait «ni État policier, ni État intégriste» ont donné le tournis aux généraux algériens qui pillaient et aux islamistes qui égorgeaient. Il est à noter que le premier journaliste assassiné n'est autre que Tahar Djaout, fils spirituel de Mouloud Mammeri, celui-là même qui grâce à lui la culture kabyle et la revendication identitaire sortent au grand jour. C'est ce Tahar Djaout qui disait : "Si tu dis, tu meurs, et si tu te tais, tu meurs ! Alors, dis et meurs !". Cinglant défi contre la junte militaire et son allié la nébuleuse islamiste. Il y a eu encore le boycott scolaire de 1994 lorsqu'un million d'écoliers kabyles ont boudé l'école algérienne pendant une année entière pour la revendication de l'officialisation de tamazight. Le mouvement a fini en queue de poisson suite à une vente concomitante de quelques brebis galeuses qui sont aujourd'hui au sein même du pouvoir algérien perfide et nauséabond. L’odyssée kabyle ne s’arrête pas là et les parents de 80 ont donné naissance à des enfants qui prennent d'assaut la rue, saccager les symboles de L’État et réclamer la vérité sur l'assassinat de leur idole, Lounes Matoub, achevé le 25 juin 1998 dans un guet-apens. C'est cette jeunesse, excédée par le déni et étouffée par l’injustice qui explose lors du Printemps noir où 128 jeunes kabyles tombent devant les balles explosives de la gendarmerie et de la police algérienne.
A l'instar de leurs aînés de 1963 et de 1980, les jeunes Kabyles de 2001 refusent la soumission et le clament dans les rues de Tizi-Ouzou, de Vgayet, de Tuvirets et dans chaque parcelle du territoire kabyle pendant trois ans d'insurrection et de révolte contre le régime algérien, conduit cette fois-ci par un autre ennemi de la Kabylie. Fils de Boumédienne, il s'appelle Bouteflika et il a juré, au comble de sa gloire et en réponse aux millions de marcheurs qui ont "envahi" Alger, lors de la fameuse marche du 14 juin 2001, que Tamazight ne serait jamais officielle. Certes, il est toujours au pouvoir, comme il n'est contesté que par des Kabyles, mais sa "promesse" a volé en éclat 15 ans plus tard. Sur son fauteuil de mort, il concède le caractère officiel à cette langue, première en Afrique Du Nord et plusieurs fois millénaire. Grabataire qu'il est, le président algérien croit forcer le destin et rentrer dans l'histoire sur le dos de la Kabylie après une corruption galopante et un mépris total vis-à-vis de «ses» gouvernés et pendant 4 mandats «d'indignité et de déshonneur». Il aura, si ce n'est pas déjà le cas, son dernier souffle quand il entendra que ces Kabyles "nains" ont décidé une bonne fois pour toute de laver l'affront et que la Kabylie a vibré, en ce magnifique 20 avril 2016, aux cris de "Kabylie indépendante".
A l'occasion du 36e anniversaire du Printemps berbère et en hommage aux milliers de victimes du Printemps noir et à tous les militants kabyles, assassinés par le régime algérien et ses affidés islamistes, depuis Benai Ouali et Imache Amar jusqu'à Massinissa Guermah et ses compatriotes tombés en 2001, dans l'indifférence algérienne générale, la Kabylie se soulève encore une fois mais en couleur pour fêter le retour du Printemps, celui de la Liberté. Dans ses luttes, la Kabylie a paru affaiblie, démunie, asphyxiée pour un certain temps mais comme la roue de l'histoire va dans le sens de la libération des peuples, aujourd'hui elle ne peut être que fière de son parcours, de son altérité et de ses combats. La jeunesse qui a marché en masse en territoire kabyle et dans la diaspora derrière les mots d'ordre du MAK (mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie) et son corollaire le GPK, à sa tête l'enfant de 80 Ferhat Mehenni, a compris qu'on ne peut se compromettre avec ses bourreaux, négateurs de sa culture et de son identité. La rupture tant attendue est publiquement clamée et populairement assumée et malgré l'ostracisme et l'intimidation étatiques, l'esprit kabyle est toujours vivant. Peu importe le temps perdu et dans un environnement hostile, la Kabylie a instauré l'authenticité, a imposé le débat sur la démocratie, la laïcité et l'égalité et décidément elle aspire à la modernité. Quelles que soient les réactions du régime algérien face à cette démonstration de force et à cette grandiose mobilisation, et quelles que soient les conséquences, la Kabylie a déjà gagné !
Ɣas ma tikwal nƔelli, werjin ur nehvis tikli, nesawađ i tagara
itij s d neflali, assa azekka anili, mi nezga nvedd i tnekra.
Nonobstant les chutes, nous n'avons jamais cessé la marche. Nous arrivons toujours à destination.
Notre soleil s'est levé, nous existerons pour toujours, comme nous nous sommes tenus toujours debout.*
Ahviv Mekdam
* Paroles de l'hymne national kabyle adopté par le MAK.
Commentaires (18) | Réagir ?
merci bien pour le site
Djamel dine benchenouf, pétri de la "haine de soi" amazigh, qui sévit sur une chaîne opportuniste, kabylophobe, nous a éructé sa derniere "nausée médiatique" de faire un referendum en algerie pour instituer TAMAZIGHT LANGUE OFFICIELLE. et ce suite à l arnaque de la "pseudo-officialisation" de cette langue maternelle de l'algerie algerienne, par le cartel du clan bouteflikiste..... !
Pour ce panarabiste la seule langue officielle ne doit être que l'arabe.. !
Djamel benchenouf..... n'avez vous pas honte de cette kabylophobie maladive qui vous structure.. ?!
Ce pseudo journaliste qui se proclame Chaoui est sur les traces du haineux Otmane Saadi.
jamais rencontré un journaleux aussi viscéralement anti-kabyle... !
Il distille son fiel contre ferhat nat saed dit mhenni tel un psychopate
La fixation qu il fait sur la palestine à chaque fois qu il vise ferhat ou la kabylie devient obsessionnellement grave trés grave!!
A croire à l'écouter éructer son araberie que ferhat et les kabyles sont les causes du malheur de ce peuple arabe étranger à la kabylie du moyenorient!!!!
Un vrai journaleux panarabiste schizophréne !
Le pére de ferhat nat saed dit mhenni est mort pour la liberté et s est sacrifie pour que son peuple vive dignement... Quant à la famille benchenouf voyez ici putôt
LE HARKI DEPUTE BENCHENOUF
https://www. youtube. com/watch?v=UX9c8OMEpE0