La procédure de destitution de Dilma Rousseff, présidente du Brésil
La procédure de destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff entre vendredi à Brasilia dans sa phase décisive au Congrès des députés, réuni en assemblée plénière jusqu'à un vote crucial dimanche soir.
Accusée de maquillage des comptes publics, la dirigeante de gauche nie avoir commis un crime dit de responsabilité et dénonce une tentative de coup d'Etat institutionnel. Voici pas à pas les prochaines étapes de ce processus historique :
Au Congrès des députés
1) Vendredi : les députés brésiliens entament une assemblée plénière marathon de trois jours à 12H00 GMT. La première séance est consacrée à la présentation des arguments de la défense et de l'accusation.
2) Samedi : reprise des débats à partir de 14H00 GMT. Chaque député dispose de trois minutes pour exposer sa position.
3) Dimanche : les parlementaires passent au vote à partir de 17H00 GMT. Chaque député est appelé par son nom et annonce au micro s'il soutient la mise en accusation de la présidente devant le Sénat.
Les deux tiers des suffrages (342 sur 513) sont requis pour que la procédure aille au Sénat qui aura le dernier mot. Et ce, quels que soient le nombre des législateurs présents et les éventuelles absentions. Dans le cas contraire, la procédure est automatiquement enterrée et Dilma Rousseff sauve son mandat. Le vote est attendu en fin de soirée.
Au Sénat
1) La mise en accusation :
Le Sénat (81 membres) devra approuver ou non à la majorité simple (41 votes) la mise en accusation de la présidente, qui serait alors écartée du pouvoir pendant 180 jours au maximum, en attendant le vote définitif des sénateurs sur sa destitution.
Les analystes jugent improbable que le Sénat s'oppose à l'ouverture d'un procès ayant reçu le feu vert d'une commission parlementaire, puis des deux tiers des députés.
Le vice-président Michel Temer assume la présidence dans l'intervalle. Il a toute latitude pour former un gouvernement de transition et proposer une nouvelle orientation politique au Parlement.
2) Le jugement final :
L'étape finale du procès se déroulerait en séance plénière du Sénat, sous la direction du président du Tribunal suprême fédéral (TSF), vers la mi-mai.
Les deux tiers des votes (54 sur 81) des sénateurs sont requis pour destituer définitivement la présidente. En cas de destitution, le vice-président dirige le pays jusqu'aux futures élections présidentielle et législatives prévues pour 2018. Dans le cas contraire, la présidente réintègre immédiatement ses fonctions jusqu'à la fin de son mandat.
AFP
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