La fin de la première République algérienne !
Bouteflika a eu le mérite de mettre fin à la république des généraux et de la remplacer par la république "de la société civile" ! Voyant !
Par Yazid Haddar
Le FFS vient de dénoncer la recrudescence alarmante des condamnations et des pressions exercées sur les militants associatifs et les défenseurs des droits de l’Homme. Cette semaine même une militante des droits de l’Homme Zoulikha Belarbi a été condamnée, dimanche 20 mars, à une amende de 100 000 DA par le tribunal de Tlemcen pour "atteinte au Président". Un journaliste a été écarté de la présentation du journal télévisé, car il a osé de prononcer le nom du Bouteflika sans Monsieur le Président ou son excellence le Président et tutti quanti…La liste n’est pas encore fini…
Les généraux ont écarté le "clan de l'été 1962", eux-mêmes ont mis à l’écart les déclencheurs de la révolution pour la libération nationale, et puis Bouteflika les a écartés pour les remplacer par "les oligarques". Conclusion : le système politique en Algérie est en évolution (en reculant), cependant, non pas par un projet de société, ni par les acquisitions républicaines et démocratiques, mais selon une logique tribale ! Un clan écarte un autre ! Voilà une des facteurs qui engendre la violence dans notre société.
Il n’est plus question de parler d’une progression pour la société civile, ni de la culture de la citoyenneté, car ces deux vecteurs sont la substance dans un système républicaine. Quand la corruption est devient le moteur de cette "évolution", il est évident que la violence sociale reste l'unique moyen pour un peuple livré à lui-même de s'affranchir des pesanteurs du système/
Donc, en Algérie il n’y a pas de censure, mais il y a l’autocensure ! Il n’y a pas de justice, mais il a du droit ! Il n’y a pas de corruption mais il y a des intérêts de chaque clan ! Il n’y a pas des institutions qui fonctionnent, mais il y a des hommes qui la font fonctionner selon leur ordre du jour ! Il y a des associations des droits de l’Homme, mais il ne faut pas qu’elles critiquent les politiques suivies… enfin, quel représentation le citoyen algérien a-t-il de la constitution algérienne ? Quand la loi n’est pas un moyen d’être un citoyen à quoi sert-elle ?
Y. H.
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