Amagger n tafsut : la rencontre du printemps en Kabylie
Les Kabyles, ce peuple régional d'Afrique du nord qui est issu d'un des peuples premiers, le Berbère, s'est trouvé fort contraint de se replier sur les montagnes. .
Par Madjid Boumekla
Ces lieux lui confèrent une position stratégique pour se défendre contre les incessantes attaques des envahisseurs qui n'arrêtaient pas de fouler ses terres. Concentré sur les hauteurs et vivant en symbiose avec la nature, il était appelé, et même forcé par les dures circonstances, à jalonner sa vie sociale par une panoplie de rites, souvent festifs, et d’interdits pour maintenir sa cohésion et sa perpétuation. Tant de Kabyles pour qui ces moult rites restent inconnus. Cette ignorance résulte certainement de l'application draconienne de la politique culturelle arabo-islamique des pouvoirs successifs algériens, voire nord-africains, qui ont pour l’un des buts fondamentaux d'éradiquer toutes les empreintes originelles du peuple autochtone amazigh. Elle l'est tout autant par des concernés eux-mêmes qui ne font aucun effort de curiosité sur leur culture ainsi que sur leur histoire et leur identité.
Des rapports et des similitudes avec la société grecque antique
Avant d’appréhender les rites et les interdits qui sous-tendent la célébration de la rencontre du printemps (Amagger n tafsut) précisément en Kabylie, un bref regard sur le processus social et culturel de la région méditerranéenne ne sera pas inutile. Sur plus d’un aspect, l’histoire et les légendes du pourtour méditerranéen laissent entrevoir l’existence de rapports et de similitudes étroits, de la Berbérie, en général, et de la Kabylie, en particulier, avec la Grèce antique et les sociétés alentour.
Pline et Cicéron, écrivain et naturaliste pour le premier, écrivain et homme d’Etat pour le second, tous deux Romains vivant au premier siècle avant notre ère, ont relaté dans leurs écrits que Neptune introduisit le développement primitif de la science dans les villes de la Mauritanie ancienne. Et Atlas inventa l’astrologie et la doctrine de la sphère. Ce dernier enseignait à Hercule, époux de la Libyenne Tingé (Tendja) veuve d’Antée, tout son savoir scientifique qu’il introduisît dans la Grèce antique.
Après l'ère mycénienne, la structure sociale grecque s'articulait, de haut en bas, autour des rois, en pyramide de systèmes hiérarchisés. L'invasion dorienne a fait sombrer la Grèce dans la barbarie. Ce que les historiens appellent "le moyen-âge grec" dont ils avouent au demeurant connaître peu de choses. Durant cette période qui s'étalait sur environ quatre siècles, les Doriens ne connaissaient le pouvoir d'un chef qu'en temps de guerre. En temps de paix, les grandes décisions étaient prises par les groupes des chefs, dans un esprit d’égalité pour tous. Le rapprochement est saisissant avec les Arch en Kabylie qui se mettaient en branle que lors d'une agression étrangère.
Les derniers événements tragiques de la Kabylie, en 2001, viennent confirmer cet état d’esprit. La réaction à la répression de l’Etat central s’est faite autour de cette structure horizontale des Archs.
Le roi grec obtenait du butin, partagé équitablement, la même part que celles des autres bénéficiaires. Cet égalitarisme est consciencieusement appliqué lors du partage de la viande de Timecrat en Kabylie. Lamine et Tamen, les deux responsables de Tajemaat, assemblée du village, rappelant structurellement et fonctionnellement l’Agora grecque, ont leur part au même titre que tous les ayants-droit du village.
Après ce"Moyen Âge", on voyait naître une Grèce de petits États indépendants.
Des groupes de personnes se gouvernaient par eux-mêmes. Chaque État est constitué d'une ville, centre des institutions, et d'une campagne. On appelait les peuples de ces petits Etats par le dénominatif de leur ville respectives: Troyens, Vénitiens, etc. Ici, une fois encore, l’analogie saute aux yeux. Le village kabyle d’antan était l’entité où se prenaient toutes les décisions politiques et les terres agricoles d’alentour appartenaient le plus souvent à la collectivité villageoise. Les Kabyles se donnaient des dénominatifs liés à leur appartenance à la tribu, au village : At (Aït)
La fête du printemps, récupérée par les deux premières religions monothéistes à travers celles de Pâques comme beaucoup d’autres fêtes anciennes, était d'abord une fête païenne qui célébrait le renouveau et la renaissance. En anglais d’ailleurs Pâques se dit Easter qui désigne le nom d'une divinité saxonne associée au printemps. Selon la légende de la Grèce ancienne, le printemps symbolisait le retour sur terre de la fille de la déesse de la terre. Perséphone la fille était emprisonnée aux enfers. La mère désespérée sème la désolation sur terre jusqu’à ce qu’un accord fut trouvé entre le Dieu des enfers et la déesse de la terre. La fille doit partager son temps entre la surface de la terre et ses entrailles. Son absence, à travers l'hiver, symbolise la tristesse et la désolation de la terre et le printemps celui du retour de la vie sur terre.
Dans l'ensemble de ses croyances liées à la nature, le Kabyle considère que le printemps, cette saison particulière de germination, risque de compromettre dangereusement l’équilibre vital naturel si elle venait à être fâcheusement bousculée. Il la charge, à ce titre, plus que les autres saisons de rites protecteurs et de bons augures.
Du début du printemps
Le 27 février du calendrier grégorien (15 février du calendrier julien) est fixé comme premier jour du printemps dans les traditions populaires du pourtour méditerranéen. Chez les Kabyles, il était fortement ritualisé au point que tout geste effectué lors de ce début de saison paraissait comme un présage.
Dans les temps reculés de l'histoire, la pensée rationnelle n’était pas la plus dominante. Pour organiser les sociétés, il arrivait souvent que l'irrationnel vienne renforcer grandement cette pensée en faisant appel aux forces abstraites qui sont censées résider dans la nature. Devant le peu de solutions rationnelles, l’équilibre social fut souvent trouvé dans la complémentarité de ces deux pensées.
En ce sens, le Kabyle avait jalonné l’année de rites liés à la nature. Toutes les saisons ont leur ensemble de rites et d’interdits. Parfois certains sont répétés à travers les quatre saisons. D’autres ont des temps d’application réduits (quelques jours).
La rencontre du printemps (Ameggar n tafsut) dans la légende berbère, comme pour la fête de l’équinoxe du printemps dans d'autres légendes antiques, traduisait le retour d'une divinité sur terre ou le réveil d'une divinité. Pour l'Amazigh, à fortiori pour le Kabyle, cette saison est une période transitoire du cycle humide, celui des labours, au cycle sec, celui de la moisson. Elle était donc assez significative dans sa culture d’antan, à forte dominance paysanne.
Les processions à la rencontre du printemps débutent de bonne heure, à la levée du soleil, au moment où sainte nature se réveille, après son long sommeil hivernal. Elles sont effectuées, le plus souvent, par la gente féminine. Au fil de leurs parcours, les marcheuses déposent, dans des endroits propres et visibles, des petites quantités de nourriture qui seront mangées par des oiseaux, vers, insectes et autres animaux sauvages. Des offrandes sont aussi déposées dans des endroits supposés être occupés par des génies gardiens (Iâsasene). Ce n’est pas tant les quantités offertes qui sont importantes mais plutôt le geste accompli qui est considéré comme un présage pour la saison à venir, en l’occurrence celle des moissons.
Lors de ce premier jour du printemps, les paysans, eux aussi, accompagnés des enfants (filles et garçons), se rendent à leurs champs, tout en effectuant des offrandes, pour accueillir le printemps. Au retour, les enfants ornent leur tête de fleurs et de plantes fraîchement cueillies (églantines, narcisses, thym, etc.) en chantant :
"Printemps ! Printemps ! (Tafsut ! Tafsut !)
Nous fleurirons comme le printemps (a n jujug am tefsut)
Nous grandirons comme la brume (a n tnerni am tagut)
Avec la protection de Gabriel le puissant ! (S legudra n jiberir leghul)"
Dans d’autres localités de la Kabylie, les enfants chantent une autre version dont la portée est la même :
"Je m’élèverai comme la brume (a d tekuffutegh am tagut)
Je fleurirai comme le printemps (a d jujugagh am tafsut)
Sous la protection de Gabriel le puissant (d i lânaya n jiberir leghul)"
Ici par un rite de protection, les enfants associent leur croissance à l’épanouissement du printemps. Par ces gestes d'offrandes, devenus banals dans son existence, le kabyle évoluant en symbiose avec la nature, tissait des relations avec tous les êtres vivants. A leur retour, les marcheuses préparaient le repas du premier jour du printemps à base de févettes superficiellement grillées et des différentes herbes comestibles qu'elles auraient cueillies dans les champs. Ce repas a une signification symbolique très puissante autant que celle du repas du premier jour de l'an (Imensi u menzu n yennayer). Il traduit la rénovation, résurrection périodique de la nature et du vivant.
Rares sont les localités où le couscous était associé à ce repas, néanmoins dans la région de la Soummam, un "seksu u deris" est pris le soir. Le couscous est cuit à la vapeur d’une décoction de la racine d’Aderis dans laquelle les œufs sont cuits. Ce couscous est enivrant et purgatif. Il sert à purifier le corps pour le prédisposer à la consommation de la nouvelle nourriture, celle à base de végétaux qui se trouve à profusion sur les hauteurs.
Sur le plan sanitaire, la femme Kabyle se déploie avec le grand nettoyage du printemps. Par des gestes précis et méticuleux, certains doivent s'effectués dans le sens des aiguilles d'une montre, elle débarrasse la maison des énergies négatives pour la remplir par celles chargées positivement. Elle orne sa maison de plantes et fleurs odorantes qu’elle apporte au retour de la procession.
Durant ce début du printemps, par des rites fort abondants et chargés de présages, le Kabyle appelle la sainte terre à aimer, à protéger et à ressusciter sur elle la vie.
Pendant le printemps
Une vingtaine de jours après le début du printemps, les femmes s’activent dans la préparation de deux plats pour le repas du soir. L’un s’appelle Acebwad, crêpes cuites séchées qu’on émiette dans du lait chaud pour les gonfler. L’autre Tigherifine, crêpes moelleuses cuites dans une poêle couverte et qu’on mange avec du beurre et du miel. Ce repas est appelé le diner des insectes (Imensi i beleâc). Avant de le déguster, une crêpe est symboliquement déposée sur le seuil de la porte pour empêcher l’éclosion des œufs d’insectes. Par ce présage on déverse l’infertilité sur les insectes, dans l’espoir que la germination des cultures soit féconde et les
moissons soient abondantes.
Ce jour, les femmes s’interdisent de rouler le couscous afin d’éviter par cette action la multiplication des fourmis. Pour l’esprit rationnel, cet interdit relève d’une technique insecticide. On évite d’éparpiller les grains de couscous qui seraient des provisions vitales pour les fourmis.
Quarante jours après, l’assemblée du village (Tajemâ), constituée hélas seulement d’hommes comme l’exige le patriarcat, se réunit pour arrêter le nouvel horaire des pâturages. La journée est scindée en deux périodes. Approximativement, la sortie matinale du troupeau se fait à la levée du soleil et la rentrée vers dix heures (Taririt n Uzal : milieu de la journée) et pour celle de l’après-midi, la sortie s’effectue vers quinze heures et la rentrée au coucher du soleil.
Une fois les horaires pastoraux sont arrêtés. Les hommes du village se réunissent pour amasser les bœufs du troupeau commun et tire au sort la première maison (famille) qui fournira le premier berger. La relève du berger s’effectue à tour de rôle sur une liste de familles classées hiérarchiquement. La première est la plus proche de l’ancêtre fondateur du village. Par ce geste, le village honore cette famille.
Au retour de la sortie matinale du troupeau, les bergers cueillent des épineux en fleurs qu’ils accrochent, sous forme de bouquets, aux portes des sanctuaires rencontrés le long du chemin.
Durant la matinée de ce premier jour, les femmes vont à la rencontre des troupeaux. Elles se parent de leurs beaux bijoux, comme pour un mariage, et vont dansant et chantant dans les bois où elles dénichent des œufs de perdrix pour les consommer le soir même. Comme les bergers, elles cueillent des épineux qu’elles suspendent, en touffes, au-dessus de la porte de la maison et de celle de l’étable.
Ce rite pastoral est censé écarter les forces maléfiques qui ont le pouvoir de rendre malade le bétail ou endommager le lait. Lors de la période des pâtures, les villages pratiquaient souvent des sacrifices d’animaux. Ce rite grève le budget du village au point qu’il fallait le supprimer. Pour ne pas heurter les croyances de certains villageois, un subterfuge fut trouvé : "s’il y a mort ou disparition des bêtes le saint s’est servi lui-même et s’il n’y en a pas le saint n’a pas besoin de viande."
Néanmoins, le sacrifice du printemps est maintenu dans certaines localités. Il est devenu essentiellement facultatif. Dans le cas où une moitié des habitants du village n’arrive pas à recueillir les promesses de dons, le projet du sacrifice est naturellement annulé. Si le sacrifice a lieu, les nécessiteux ne participent pas sans pour autant perdre leurs droits de village. Ce sacrifice du printemps relève d’un prêt que consentent les villageois aux forces invisibles dont l’espoir d’avoir, au retour, de bonnes récoltes et une descendance fournie de leur troupeau.
Des travaux et des interdits
Le cycle humide, autrement dit le cycle des labours, étant fini, ses interdits sont levés pour permettre à ceux du printemps de prendre place. Cette rupture marque symboliquement la reprise des activités du printemps avec l’arsenal de rites et d’interdits qui l’accompagne.
Dans leurs habits de fête, les femmes avec les cheveux dénoués effectuent le sarclage des champs. Ce rite a une portée de purification. Parées de la même façon, les potières vont chercher la terre argileuse, matériau de leur travail, dans des lieux choisis et à des moments bien arrêtés. Il est formellement interdit d’utiliser de la terre ensemencée. Elles peuvent être accompagnées par les jeunes filles non pubères et doivent éviter, tout en long de leur parcours, de rencontrer des femelles gravides et des femmes enceintes. Ces dernières, en revanche, ainsi que celles en période de menstruation, n’ont pas le droit de toucher à l’argile pour ne pas courir le risque de rendre la terre impure.
Au début du mois de mai, période nommée Nisan par les paysans, il est interdit de cueillir les plantes sauvage comestibles. Toute entrave à cet interdit est perçue comme une atteinte à la bonne santé de la nature. Il ne faut pas perturber l’écosystème. Afin d’éviter tout risque de contagion, le blanchissement de la maison et l’achat de poteries neuves sont à évités durant un laps de temps. Ces deux activités nécessitent de l’argile qui est soustraite de la terre. Par respect à la terre couverte d’épis en pleine germination, l’homme ne doit pas dormir avec sa femme en période de gestation et de lactation. Les mariages sont interdits, la chasteté est de rigueur.
Lors de cette période, durant parfois que deux jours, tous les interdits doivent être scrupuleusement respectés. Leur rupture risque d’engendrer la sécheresse, la stérilité et la mort. Il ne faudrait donc pas déranger les Gens de l’autre vie (l’âme des ancêtres) qui viennent apporter leur concours à la renaissance de la nature dans son ampleur.
L’équilibre social, progressivement formé par des pratiques d’une vie étroitement liée à la nature, renforcé par un spiritualisme qui, même si par certains de ses aspects est chargé de superstitions, a le crédit de permettre au peuple kabyle d’exister relativement dans une quiétude, pendant fort longtemps. Cette philosophie de vie que les religions monothéistes qualifient, dans un sens péjoratif, de paganisme dont elles seront les premières à récupérer certains de ses rites, véhicule des rapports humains moins conflictuels. Des écrivains voient dans le paganisme et le polythéisme les sources d’inspiration de la pensée démocratique.
Cet équilibre de la société kabyle d’antan n’est plus qu’un souvenir. De nombreuses lois scélérates de la colonisation française ont brisé l’indivisibilité de la terre collective pour déposséder les paysans. Par-là, détruire l’équilibre social tissé historiquement autour du respect de la nature et des valeurs humaines et qui est articulé par des institutions villageoises.
Après la libération de l’Algérie, la destruction de la société kabyle dans son ensemble s’est accélérée par la politique uniciste d’inspiration arabo-islamique du Parti-Etat F.L.N. (Front de Libération Nationale). Reprenant la même politique coloniale, l’Etat central régente d’une façon drastique toute la société, ne prenant aucunement en compte la diversité des régions et les peuples qui y vivent.
Pendant que, dans le monde, des projets politiques d’avenir s’inspirant des valeurs écologiques voient le jour, la Kabylie, qui en était prédisposée, est hélas ouverte, avec la complicité du pouvoir central, à des dépravations qui risquent d’hypothéquer durablement son avenir.
M. B.
Commentaires (9) | Réagir ?
merci
Comme tu le sais, a Dda Hend, même Si-Mouh l’a bien dit d’ailleurs, puisque après le fameux “anerrez wala neknou” il a ajouté “el-gherva thoura g’qerrou - well’h ar-dha-nenfou”. Evidemment, les gens de sa génération et celle de son père se sont bel et bien battus jusqu’au bout, ce n’étaient pas des mauviettes du tout. Il ne leur restait plus qu’à choisir entre la mort, l’exil ou la soumission. Même lexil n’était pas donné à tout le monde, La plupart des misérables paysans kabyles n’avaient pas le moyen de se rendre en Tunisie ou en Syrie. Qu’est-ce que toi et moi aurions fait en 1857 ou 1871 ? Choisir la mort, l’exil ou la soumission ? Ma seule réponse est que je suis rudement content de ne pas faire face à ce choix ! J’ajouterai que je n’aime pas beaucoup la mort.
Sans l'esprit du capitalisme..... l'accumulation primitive..... l'exploitation.......
Nighak a kichi l’hem thezrid ansi id yekka.
Si nos ancêtres étaient protestants je crois qu’ils auraient vécu un autre destin. Leur conversion à l’islam les a conduits à un fatalisme inhibiteur de tout esprit d’entreprise.
De tout temps des peuples ont fui ou se sont exilé. Ils se sont parfois établis dans des endroits qui n’avaient que l’ingratitude à leur offrir. Vois les Inuits, ceux qui habitent des endroits désertiques et ingrats ainsi que d’autres peuples attachés à des terres brulées ou mortes. Peut-être que les gens privilégiaient autre chose que les richesses et la fertilité. Quand au courage ?????
Pour le reste tu sais que c’est l’être qui détermine la conscience. Socialement nous les kabichous avions l’un des meilleurs systèmes d’organisation sociale adaptée que l’humanité ait pu concevoir. Mais cela tant à disparaitre comme tout le reste.
On ne peut pas reprocher à certains peuples de ne pas avoir inventé la foudre ou la poudre.