Les élucubrations de Monsieur Boudjedra ou la dérive continue !
"Un tempérament versatile qu'un vent impétueux agite, mais qui rentre dans le calme à l'instant que le vent ne souffle plus". Jean-Jacques Rousseau.
Monsieur Rachid Boudjedra, je m’excuse et avec tous mes respects, cela fait bien longtemps que je ne n‘arrive plus ni à vous saisir ni à comprendre vos revirements continus. D’ailleurs je pense que je ne suis pas le seul.
Mais vous continuez votre jeu de diversion. Votre dernière sortie, vous êtes venu sur un plateau d’une TV algérienne, clamer haut et fort vos convictions personnelles (athéisme). C’est en votre honneur ! Pour ceux qui ne vous connaissent pas !
Tout le monde vous a suivi. Et bien sûr, il y a eu une levée de boucliers des extrémistes de tous bords. Pour preuve ? Leurs réactions dans certains journaux conservateurs connus et les réseaux sociaux contre vos propos. Mais beaucoup d’Algériens aussi étaient derrière vous, ont soutenu votre «courage» au nom de la liberté .Vous avez brisé un tabou.
Malheureusement aucun de nos "officiels" n’a osé vous soutenir ! Au contraire ! Ils étaient ulcérés par vos propos. Quant à notre Premier ministre (pas Valls bien sûr), la défense des intellectuels et des libertés ce n’est pas sa "culture" ni sa tasse de thé ! D’ailleurs ici, la notion même de liberté (d’expression, d’opinion, de culte etc.) est en elle-même un blasphème. Et les intellectuels ne sont encensés que lorsqu’ils rampent ou sont enterrés. Vous ne le savez que trop bien !
Mais ma surprise pour ne pas dire ma déception, fut totale quand le lendemain vous fîtes un démenti tonitruant et reniâtes toutes vos déclarations précédentes ! Toute honte bue. En avançant des explications pour le moins bizarres et abracadabrantes : provocation de l’animatrice de l’émission (qui était très professionnelle pourtant), déformation de vos propos etc.
Et en osant même soutenir le contraire !!Et tout cela dans un décor "officiel" assez bizarre (amis, proches, portrait officiel du président Bouteflika, drapeau officiel etc.). Vous accusiez confusément tout le monde d’avoir déformé vos propos ! Comme si vous aviez parlé en chinois. Peu s’en ait fallu pour que vous disiez que ce n’était pas vous !
C’était pathétique ! Vous étiez pitoyable. Ce jour-là , j’étais encore une fois, déçu par l’homme qui ne collait plus avec l’écrivain.
Pas une once de courage ! Mais une forte dose de versatilité ! Aucune comparaison par rapport à Kateb Yacine, qui vous dites, était votre préféré comme vous aimez souvent le répéter ! Mais avec votre dernier article paru dans un journal en ligne, que j’ai lu par hasard ces derniers jours ; je fus atterré !
Je vous prie de m’excuser d’utiliser ces mots : je vous ai trouvé grotesque, ridicule ! Encore une fois , c’était trop ! Cette fois-ci, vous démontrez vraiment, avec vos insanités, que vos "détracteurs" ont totalement raison.
Attaquer ainsi un autre écrivain algérien en le traitant de tous les mots uniquement parce que son seul tort est qu’il n’a pas la même conception des choses que vous. Il est tout simplement diffèrent ! C’est son droit le plus élémentaire (même si on n’est pas d’accord avec ses thèses) d’écrire ce qu’il pense de certains points d’actualités, de donner son opinion ! Il est tout simplement libre monsieur Boudjedra, oui libre de donner son opinion, d’ecrire. Et ça vous ne pouvez pas l’admettre,je pense.
Nous devons le soutenir ne serait-ce que pour son courage de dire tout haut ce que nous savons tous et taisons ! Je trouve cela vraiment indigne de votre part ! Vous vous érigez en censeur (déformation professionnelle ?) ; en "Big Brother" de la pensée. En plus de vos grossièretés et insultes vous osez dénieer le droit à d’autres Algériens, ici ou ailleurs, de s’exprimer librement en dehors de votre bulle "conformiste", de votre "monde"!
Votre article "Les élucubrations de M. Valls", c’est un pur traité d’incohérences et un condensé d’inepties. Les lecteurs en feront eux-mêmes leur propres idées en le lisant et en consultant l’article de Kamel Daoud et les déclarations de soutien de Valls. Rien à avoir avec votre écrit .
Vraiment, que de la langue de bois, des mensonges et la diversion ! A moins que vous ne cherchiez à vous refaire une virginité devant "certains" ou obtenir votre expiation, après votre sortie ratée (bavure ?) sur la télévision. Par jalousie ? Ou étiez-vous touché par ce qu’il a écrit ? Par la question de l’animatrice sur votre sexualité ? Tiens, tiens, un lien avec l’article de Kamel Daoud sur la frustration sexuelle dans les pays arabo-musulmans !Ah !
Si c’est en disant des vérités qui sont vécues et connues de tous mais tues par hypocrisie, que Kamel Daoud a perdu son "algérianité" selon votre définition, eh bien je préfère la perdre immédiatement, et la tête haute !
Il n’a nullement dit des bêtises sur l’islam, sa civilisation, la langue arabe et son génie !Il a exprimé son opinion sur des hommes et un vécu. Toute la différence est là. C’est en nous taisant, en manquant de courage, en abandonnant l’esprit critique, en croyant aveuglement (ou tétanisé par une peur omniprésente) tout ce qui nous est rapporté que nous sommes ce que nous sommes. C’est-à-dire croire encore en des débilites qui font rire toute la planète.
Nous n’acceptons que nos idées. Nous avons tourné le dos à la raison, à la critique et à l’histoire. Nous vivons que par et pour notre passé ! Nous continuons de fantasmer et à trouver des excuses (ou des responsables) à notre décadence et frustration.
Ce n’est pas en pensant qu’en tant que musulmans, nous sommes le nombril du monde, que nous détenons la vérité ; que nous progresserions ! La mue devient impossible dans ce cas ! Soyons honnêtes et ayons du courage pour remettre en causes certaines idées et traditions reçues.
Monsieur Kamel Daoud a au moins le courage et le mérite de dire ce qu’il pense par rapport à vous ! C’est tout. Et il a le soutien de beaucoup d’Algériens en plus de celui de Monsieur Valls ! Ne vous en déplaise !
Même si d’après vous, en rédigeant cette réponse, je souffre du syndrome du colonisé, eh bien soit ! Mais au moins je sais faire la part des choses entre vraie colonisation et réaction extrémiste, haineuse et infondée !
Monsieur Boudjedra restez écrivain seulement car vous avez perdu toute crédibilité dans les débats politiques depuis longtemps. Et vos positions capricieuses n’intéressent plus personne.
Merci et sans rancune !
Un de vos anciens lecteurs !
Rachid Benallel
Consultant / Alger
Commentaires (2) | Réagir ?
Je ne pense pas qu’on puisse dénier à Boudjedra le droit de critiquer KD ou Sansal. Il y a chez Boudjedra du vrai. Sauf que pour ce faire il s’est renié et a bu le calice d’eau roqyée jusqu’hallali heueeu… jusqu’à la lie : Ce n’est pas du vin mais bof ! Si Boudjedra n’avait pas noyé son vin dans cette eau, j’aurais compati etmême approuvé, mais…. Lui, il a mangé son chapeau, ou bda youkhrate ou yefti ou khraha ga3 après !
Je ne vois pas d’où vient l’idée de confondre l’homme et l’écrivain. La plus parts des écrivains qui vous enchantent avec leurs romans sont barbants à chier en tant qu’hommes. Je ne vais jamais à la rencontre des écrivains ni à leurs dédicaces. J'aurais bien bien rencontrer : Gervaise, Rastignac, Lucien de Rubempré, Julien Sorel, César Birotteau, Félix de Vandenesse, mais Zola, Balzac, Stendhal, en tant qu’hommes ne m’intéressent point. Entre le rapport au réel et l’imagination pure il y a distorsion.
J’avoue que concernant la littérature algérienne seul Sansal me fend le cœur. Et c’est le seul écrivain pour qui j’ai une certaine empathie. Ou même une empathie certaine ga3 ! Car pour moi la littérature c’est ça : le lien émotionnel que réussit à créer l’écrivain avec son lecteur. Une sorte de madeleine de Proust. Sansal est le seul écrivain algérien qui réhabilite des situations et des personnages qui incarnent de vrais vestiges d’une Algérie disparue. Tous les autres sont des VRP du nationalisme et de leurs tributs.
J’avoue que logiquement ou en toute apparence c’est Boudjedra qui aurait du avoir mes faveurs… Non, qu’est-ce que je dis ? Pas mes faveurs, il est vieux et moche et plein d’aigreur. Ce qui n’est pas à un paradoxe prêt, car généralement si à un certain âge les gens sont pleins d’aigreur c’est qu’ils ne se sont pas reniés. , Boudjedra cumule les deux : aigreur et reniement. Les psys appellent ça la dissonance cognitivo-comportementale : Il se dit marxiste et communiste mais il fonce tout droit vers l’intégrisme et prononce des fetwas.
A plusieurs reprises j’ai essayé de lire les livres de Boudjedra mais ils me sont tombés des mains. Puis je me suis fais violence et décidé de lire deux de ses livres. J’ai donc commencé par : "les figuiers de Barbarie" Un livre qui porte d’ailleurs bien son nom, mais que j’ai lu entièrement. Idem pour "l’Insolation " : très communicatif comme titre.
Je comprends parfaitement les attaques de Boudjedra contre KD et Sansal. Sansal notamment est l’opposé de Boudjedra. il y a antinomie!
je ne comprends pas le sens de votre article, vous déniez le droit de critique a Mr Boudjdera d'une personne publique, engagé sur tous les plans (intellectuel, politique,.......) en l'occurrence K. Daoud, alors que vous faites bien de la critique du même ordre que celui reproché a Boudjdera dans cette article.
juste une remarque concernant cette polémique autour de K. Daoud tous le monde fait des louanges sur son courage
intellectuel alors que je constate qu'a la première vague il jette l'éponge.
on dirai un enfant a qui on a dit NON.....