Le scénario du pire pour l'Algérie : le pétrole sous 80 dollars le baril
Ouyahia le redoutait, mais on y est : les cours du pétrole sont tombés sous le seuil de 80 dollars pour la première fois depuis un an, vendredi matin à Londres dans la foulée d'un effondrement des Bourses mondiales, et continue à enfoncer les seuils de prix alors que les perspectives de demande racornissent à vue d'oeil.
Par rapport à ses records historiques du 11 juillet à plus de 147 dollars, le pétrole a abandonné près de la moitié (47%) de sa valeur. Ses cours ont continué à s'enfoncer vendredi matin, dégringolant jusqu'à 77,29 dollars à Londres et 81,13 dollars à New York, des plus bas depuis mi-octobre dernier, alors que l'effondrement de Wall Street provoquait un bain de sang sur l'ensemble des Bourses mondiales.
"Les cours du pétrole bougent en affinité avec les marchés d'action, baissant quand le moral des marchés financiers faiblit. En attendant que les conditions de crédit se normalisent, il y a peu de chances que les prix du pétrole se déconnectent de la faiblesse des marchés d'action", a souligné Harry Tchilinguirian, analyste de la banque BNP Paribas.
Mais la panique boursière ne fait qu'attiser les craintes sur l'état du marché pétrolier : le brut enfonce les planchers de prix au fur à mesure que se dégradent les perspectives de croissance économique, et avec elles, les prévisions de demande d'énergie.
"La faiblesse de la demande cet été dans la plupart des pays de l'OCDE face à un prix du baril élevé est désormais relayée par des perspectives économiques en berne et par une crise financière risquant de placer en récession les économies de l'OCDE", où la demande devrait chuter de 2,2% en 2008, a ainsi souligné l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans son rapport mensuel paru vendredi.
Sachant cela, l'Agence a de nouveau abaissé sa prévision de demande mondiale pour 2008 et 2009 à respectivement 86,5 millions de barils par jour (mbj) et 87,2 mbj. La demande mondiale de pétrole devrait croître encore cette année, mais à peine: de +0,5% ou 0,4 mbj.
Pour certains observateurs, les prix sont toutefois dorénavant trop bas, même en tenant compte du déclin de la demande dans les pays industrialisés.
"Les échanges sur les marchés se font en fonction de la peur, qui a balayé la réalité de l'offre et la demande", estime ainsi Nimit Khamar, de la maison de courtage Sucden, qui s'attend à de nouvelles baisses de prix.
"Dans un climat général négatif, même les acteurs du marché qui pensent que les matières premières sont tombées trop bas hésitent à en racheter, par crainte d'être balayés par une nouvelle vague de liquidations", précise-t-il.
La chute des prix alarme les producteurs de pétrole, qui avaient tôt fait de s'habituer aux revenus très confortables apportés par un baril à plus de 100 dollars, et qui, parallèlement, subissent une forte hausse de leurs coûts de production.
Face au péril, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé qu'elle tiendrait une réunion d'urgence le 18 novembre à Vienne, "pour discuter de la crise financière mondiale" et de son "impact sur le marché pétrolier". Tout porte à croire qu'elle baissera sa production pour l'ajuster à une demande chancelante.
Le marché semble cependant douter de l'efficacité d'une telle riposte. "Face à un tel élan baissier, il est difficile de voir comment le cartel pourrait agir sur les prix", jugent ainsi les analystes du cabinet John Hall.
L.M. (Avec AFP)
Commentaires (53) | Réagir ?
de toute facon l heure n est pas au reglement de compte. sans petrole l algerie serait au meme rang que la mauretanie parcequ avec le petrole l algerien n est pas mieux que son voisin marocain et tunisien. je demande a voir dans une decennie inchallah si j ai commis une erreur de voir la realite.....
@Kimm. S'il vous plait arrêtez de dire 'la prestigieuse HEC de Montréal': vous allez finir par détruire l'infinitésimale estime qu'ont certaines personnes pour l'Algérie. Une dernière fois: HEC Montréal est une école FRANCHISEE. C'est à dire une business school qui paye des royalties à HEC Paris pour l'utilisation de son nom. Elle n'est prestigieuse que pour ceux qui la fréquentent, si vous voyez ce que je veux dire... Cela dit sans diminuer les mérites et le respect que j'ai personnelement pour Mr Benbitour, il faut reconnaitre qu'il a déja été en poste et pour l'histoire citez moi UNE SEULE décision spectaculaire qu'il ait prise qui démontre sa capacité de jugement et sa vision sur le devenir économique du pays? Il était le patron quand même non? A une époque où Bouteflika n'avait pas encore totalement verrouillé son pouvoir, qu'a-t-il fait, dites moi? A part celle de démissionner....
Le commentaire ci-dessous de Mohand Mokher résume à mon sens parfaitement le drame de l'Algérie. Je le rephrase autrement. Les responsables aux commandes aujourdhui - Bouteflika, Ouyahia et l'ensemble de leurs ministres - n'avaient déja pas d'idées sur les orientations stratégiques à donner au pays, lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir depuis 10 ans (plus pour Ouyahia) et qu'ils avaient devant eux un pays aux immenses possibilités, aux extraordinaires opportunités. Qu'ont-ils faits? Au lieu de compter sur le génie de ce peuple, ils ont cru la partie facile en faisant appel à des armées de consultants étrangers: une nouvelle approche du vieux concept du 'coopérant technique' (encore que ces derniers n'étaient pas chers payés et avaient contribué dans le domaine de la formation, j'en témoigne, à beaucoup de valeur pour ce pays'. Ouyahia n'avait-il pas - la première fois qu'il a été PM sous Bouteflika, prenant le relais de Temmar lequel appliquant scrupuleusement les 'recommandations' du FMI - déclarait qu'il allait faire appel 'à des consultants pour définir la stratégie du pays'? Si les consultants étaient capables de faire développer un pays, tous les pays du monde seraient des USA en puissance..
Ce qui m'amène au point suivant: comment voulez-vous que ces dirigeants 'en panne sèche perpétuelle' lorque l'khir était en abondance seraient capables aujourdhui de résoudre les problèmes de l'Algérie face à une tempête économico-financière dont le pire est à venir avec un prix du baril de pétrole qui continuera de s'effondrer. Qui sont les personnes qui nous dirigent? Avez vous lu dans les grands titres de la presse internationale nos 'chers' ministres de Benbitour à Ouyahia, Temmar, Benachenhou, Khellil etc.. commettre des analyses sur la crise actuelle à partir d'une perspective de pays 'sous-émergent'? L'Algérie potentiellement n'est pas 'rien' et son point de vue aurait focalisé l'intérêt de tous. N'est-ce pas le moment de montrer qu'on COMPRENDS? N'est-ce pas dans ces moments là que l'on démontre que le pays repose sur des valeurs sûres et d lui faire gagner un tant soit peu une certaine crédibilité? Mais je les comprends, pour se faire publier il faut avoir quelque chose à dire, quelque chose qui soit différente des trivialités qu'on balance aux algériens sans risque de contradiction....
Je conclus en disant que l'Algérie a besoin d'hommes nouveaux, avec des idée fraiches, originales, innovantes, qui comprennent suffisamment bien les problèmes de leurs pays - et du monde - pour être capables de parvenir EUX MEMES à trouver des solutions et à savoir COMMENT les appliquer efficacement. Les consultants peuvent aider à transférer et à se faire approprier leurs savoir-faire dans l'EXECUTION mais pas dans la VISION STRATEGIQUE.
Les diplomes sont importants mais ne sont pas suffisants. Les hommes qui doivent prendre la destinée du pays, savoir mobiliser le peuple et faire revenir cette formidable capacité algérienne dispersée aux quatres coins du monde doivent jouir d'une crédibilité professionnelle et intellectuelle naturelle, reconnue. Des hommes (et des femmes) connus et reconnus pour la qualité de leur formation et de leur parcours professionnel et qui apporterons à l'Algérie une véritable valeur ajoutée. Pas ceux qui sont inconnus de Google et qui se font 'un nom' sur le dos de ce pays et qui de par leurs énormités quotidiennes ne font qu'ankyloser davantage ce géant endormi qu'est l'Algérie. SOFIANE