Le soleil et le tamis
Abdelaziz Bouteflika serait la tête du pouvoir actuellement, selon ses laudateurs. Une chose est sûr en revanche, il ne peut être ses jambes, vu son état.
Pour filer la métaphore, et rester dans le mouvement, il faut avouer que le règne de l’actuel locataire du palais de Zéralda est synonyme de paralysie pour ne pas dire autre chose. L’Algérie est désespérément clouée au sol. Les conseils de ministres exceptionnels. Ailleurs, ils sont normal, mais chez nous, ils sont si exceptionnels que le régime en fait un événement politique majeur quand un est organisé.
Malgré les assurances du gouvernement et les discours sur une amorce de la diversification du tissu productif, son économie est furieusement accrochée à la rente pétrolière. Pourtant ses groupies ne cessent de trompéter ses "réalisations", le moindre bout de bitume, la plus insignifiante construction est attribuée à "son excellence" le président de la république. En matière de brosse, on n’a jamais vu mieux. Tout lui est attribué. Sans s’en rendre compte, ils font croire que le chef de l’Etat s’est, en fait, entouré d'une légion d'incapables.
On l’a compris, l’Algérien aura vécu ces dernières années dans l’imposture, les rodomontades et l’esbroufe. Rien ne lui est épargné.
Même si le président est aphone, absent et terriblement amoindri, Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia, Amar Saadani et toute une clique de courtisans s’en vont partout nous le présenter comme un dirigeant qui écrit, dirige et réfléchit. Décidément, le pouvoir n’a pas de boussole morale, tout est bon pour abuser les foules.
Cependant, se rendent-ils seulement compte que chaque jour qui passe, il scie un peu plus la branche sur laquelle ils sont affalés ? En organisant le vide autour de la figure suprême du chef de l’Etat, ils mettent en péril toute la structure de l’Etat et la stabilité de l’Algérie. Car qui va croire en 2016 à l’existence de l’homme providentiel ? Surtout quand on connaît son bulletin de santé. A force de radouber les capacités du président, d’en rajouter à n’en plus finir (on se souvient tous de cette déclaration du président français sur "l’alacrité" de Bouteflika utilisée comme justificatif par le clan), le simple citoyen a fini par ne plus croire à leurs discours. Car combien d’Algériens donnent crédit aux déclarations du Premier ministre ?
On se souvient tous de la lettre de Halim Benatallah, ancien ministre délégué chargé de la Communauté nationale à l’étranger, adressée à Abdelmalek Sellal. "Pensez-vous que le Président pourra, sans risque aucun lors de son déplacement, répondre à l’invitation d’un chef d’Etat ? Pensez-vous qu’il pourra conduire les entretiens marathon qui caractérisent ces visites et qu’il pourra mener des négociations des heures durant sous une grande pression politique et psychologique ?", s’était interrogé le diplomate. Benatallah n’eut jamais de réponse. Pas plus que le groupe des 19 qui a dû affronter une falaise de mépris et de cynisme de la part du premier cercle du clan. Les hâbleurs en diable qui entourent avec un zèle qui frise l’aveuglement vont poursuivre leur petite entreprise de neutralisation de tout élan de changement. Jusqu’à quand vont-ils ainsi cacher le soleil avec leur tamis ?
Hamid Arab
Commentaires (1) | Réagir ?
Jusqu'à quand continueront-ils ainsi à nous cacher la vérité, à tromper leur peuple par le mensonge et l'esbroufe ? C'est beaucoup plus leur entêtement à s'agripper à leur Koursi et aux divers privilèges qu'il leur offre que le souci de faire bouger et changer les choses qui les motivent le plus. Il n'y a plus rien à espérer de ce système prédateur, ils ont ferré l'Algérie au sol, un pays qui ne décollera jamais avec leur présence aux commandes. Un système qui s'est caparaçonné à tel point que plus rien ne l'aiguillonne ni ne le l'inquiète, il est dans un état amorphe et léthargique qui lui fait gagner du temps et de l'argent, un état d'hibernation au pouvoir où ils ont tout à gagner en attendant que les cours du pétrole sur le marché international remontent. Il ne faut surtout pas les déranger dans leur planque dorée, ils n'ont plus rien à distribuer, ni à dépenser en fanfare en dehors des acquis royaux que leur procure la rente des hydrocarbures.