Ahmed Aboul Gheit, un fidèle de Hosni Moubarak, à la tête de la Ligue arabe
Le diplomate égyptien Ahmed Aboul Gheit a été nommé jeudi au poste de secrétaire général de la Ligue arabe. Mais les réserves du Qatar sur la candidature de cet ancien ministre de Moubarak illustrent les divisions entre les Etats membres de l'organisation panarabe.
"Les consultations ont abouti (...) à la nomination d'Ahmed Aboul Gheit au poste de secrétaire général de la Ligue arabe", a annoncé le ministre des Affaires étrangères bahreïni Khaled Ben Ahmed al-Khalifa lors d'une allocution au siège de la Ligue arabe retransmise à la télévision.
Le diplomate de 73 ans prendra ses fonctions en juillet pour un mandat de cinq ans au siège de la Ligue arabe au Caire. Il succède à son compatriote Nabil al-Arabi qui a annoncé en février qu'il ne briguerait pas de second mandat.
La nomination de M. Aboul Gheit, seul candidat, était présentée comme acquise depuis plusieurs jours, mais Doha l'a retardée de quelques heures jeudi. Le ministre qatari des Affaires étrangères Cheikh Mohamed ben Abderrahmane Al-Thani a exprimé "les réserves" de son pays sur le choix de M. Aboul Gheit.
Il a dit espérer qu'il "maintiendrait le contact avec tous les pays arabes pour servir les intérêts de l'action arabe commune". Le Qatar reproche en effet au dernier ministre des Affaires étrangères de l'ex-président Hosni Moubarak d'avoir poussé son pays à bouder en 2009 un sommet arabe sur le conflit israélo-palestinien organisé par le petit émirat du Golfe.
Les relations entre l'Egypte et le Qatar se sont considérablement dégradées depuis la destitution par l'armée égyptienne du président islamiste élu Mohamed Morsi, en juillet 2013. Le Caire reproche à Doha son soutien à l'organisation de M. Morsi, les Frères musulmans, qui sont la cible en Egypte d'une répression sanglante régulièrement dénoncée par le Qatar.
Pléthore de conflits
Les défis ne manquent pas dans la région. Le nouveau secrétaire général sera confronté aux guerres en Syrie et au Yémen, qui reflètent les luttes d'influence entre les deux puissances régionales, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite.
Au Yémen, Ryad combat des rebelles chiites soutenus par l'Iran. En Syrie, le royaume saoudien soutient les rebelles face au régime de Bachar al-Assad, grand allié de Téhéran. Les tensions sont également vives entre l'Arabie saoudite et le mouvement chiite Hezbollah, poids lourd du gouvernement libanais, qui soutient M. Assad et est accusé de servir de tête de pont à l'Iran. Début mars, les monarchies arabes du Golfe ont classé comme "terroriste" le mouvement libanais.
La Ligue est également confrontée aux violences en Irak et en Libye où sévit le groupe djihadiste Etat islamique (EI), et enfin à l'éternel conflit israélo-palestinien. Autre dossier sensible, la création d'une armée arabe conjointe, un projet ambitieux présenté par l'Egypte, entériné en mars 2015 lors du sommet annuel. Mais cette force n'a toujours pas vu le jour et le projet piétine en raison des réticences de certains pays membres.
La Ligue arabe a quasiment toujours été dirigée par des diplomates égyptiens. Le Caire estime qu'en tant que puissance régionale accueillant le siège de l'organisation, ce poste lui revient.
Traditionnellement, le secrétaire général effectue deux mandats à la tête de la Ligue, fondée en 1945 et qui compte 22 Etats membres. La participation de la Syrie a toutefois été suspendue fin 2011 en raison du conflit.
AFP
Commentaires (1) | Réagir ?
drole de ligue ! elle ne sert que les interets, du quatuore : arabie daoudie- quatar , israel- usa. les 20 autres membres ne sont que : khadhra faouk aacha.