Le premier camp humanitaire de Médecins sans frontières ouvert en France
Le premier camp aux normes internationales construit en France pour des migrants a accueilli lundi pour son ouverture environ 400 personnes à Grande-Synthe, à 40 km de Calais, a annoncé la mairie.
Ce site, construit par Médecins sans frontières (MSF), doit accueillir le millier de migrants actuellement entassés dans des conditions d'hygiène déplorables dans un camp sauvage situé dans cette petite ville, explique l'ONG. L'objectif de la mairie et de MSF est de transférer dans le camp l'ensemble des migrants en trois jours.
"Cette opération menée conjointement avec la municipalité de Grande-Synthe vise à mettre les réfugiés à l’abri et au sec, et à leur offrir des conditions de vie plus acceptables", dit MSF.
Les migrants venus du camp seront logés dans des abris en bois et, dans chaque "quartier", auront à disposition des blocs sanitaires équipés de WC et de douches avec eau chaude. Des lieux de vie seront également installés par les associations.
Cette ouverture a donné lieu à un bras de fer entre la préfecture du Nord, défavorable au nouveau camp, et la mairie. La préfecture s’est étonné que des migrants soient entrés dans le nouveau centre, sans accord préalable d’une commission de sécurité.
Le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, a expliqué à Reuters "avoir pris un arrêté donnant l’autorisation aux migrants de rentrer dans le nouveau centre" et dit ne pas comprendre le comportement de la préfecture.
Dans le même temps, le démantèlement de la partie sud de la "jungle" de Calais a repris lundi, une semaine après son lancement, alors qu'un quart du bidonville, soit deux hectares environ, a été nettoyé.
Les salariés d'une société privée ont poursuivi sous des averses de neige la démolition des abris de fortune, qui sont entassés dans des bennes sous la protection d'un cordon de CRS.
"Environ deux hectares ont été libérés, cela représente un quart de la surface totale, il reste donc quelques semaines de travaux", a expliqué un porte-parole de la préfecture du Pas-de-Calais.
Environ 200 places sont disponibles pour les migrants qui souhaiteraient se rendre dans le centre d'accueil provisoire mis en place en bordure de la jungle, a-t-il précisé. Beaucoup de migrants refusent de s'y rendre pour éviter la prise de leurs empreintes digitales, condition nécessaire pour pouvoir y entrer.
Environ 500 habitants de Calais, dont de nombreux commerçants, se sont rendus lundi à Paris pour dénoncer la baisse de fréquentation de leurs magasins liée à la présence des milliers de migrants et réclamer des mesures de soutien.
La maire de Calais, Natacha Bouchart (LR), avait indiqué la semaine dernière que François Hollande avait promis une "pause fiscale" en faveur des commerçants, qui ont manifesté aux abords du ministère des Finances, à Bercy.
"Le gouvernement doit déclarer le Calaisis en état de catastrophe économique exceptionnelle", proclamait une banderole brandie par les manifestants. Une délégation devait être reçue à l'Elysée.
Reuters
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