La grande muette parle enfin en Algérie !
La grande muette a gardé le silence pendant de longues années en Algérie, puis par on ne sait quel miracle elle a retrouvé la voix et a commencé à parler, non pas de tout et de rien mais de terrorisme s’il vous plaît.
Par Ahcène Bettahar
Dans les années 1990, quand les terroristes couraient les rues et que la lutte antiterroriste avait atteint son paroxysme, la grande muette était restée…muette. Et gare aux journalistes qui osaient à l’époque s’aventurer dans l’information sécuritaire. En 1993, des journalistes d’El Watan ont été embarqués sur le lieu de leur travail et emprisonnés à Serkadji pour avoir seulement publié une information sécuritaire juste, mais jugée "prématurée" en haut lieu.
En 1997, Ahmed Ouyahia a tenu un meeting d’une heure environ au stade Mansour Khodja de Lakhdaria au moment où deux hélicoptères de l’ANP bombardaient sous ses yeux des casemates dans une montagne surplombant la ville. Le soir, au JT de 20 heures, et le lendemain dans les journaux, on a bien parlé du meeting d’Ahmed Ouyahia mais pas un mot sur le bombardement.
Connu pour avoir le sens de la formule, Ahmed Ouyahia avait même trouvé à redire en qualifiant de résiduel un terrorisme qui a fait deux cent mille morts et des milliards de dollars de dégâts matériels. Cependant si Ouyahia avait été rappelé comme d’autres, dans le cadre du service national, et qu’il avait passé l’année 1995 ou 1996 à Zbarbar ou à Bouzegza, il aurait sûrement qualifié autrement le terrorisme.
Aujourd’hui, le terrorisme est moins que résiduel, mais la grande muette, qui parle désormais, trouve un malin plaisir à nous rendre comptes de ses opérations aux quatre coins du pays. Combien de fois, en effet, n’a-t-on pas été informés via l’APS ou par communiqués sur le genre de fusil mitrailleur que les éléments de tel ou tel secteur opérationnel avaient récupéré au fin fond du Sahara algérien.
Informer le citoyen algérien sur les bilans des opérations militaires en cours, c’est bien, l’informer sur toutes les autres activités en temps réel, c’est encore mieux. Parce qu’il n’y a pas plus aberrant que d’être informés par des étrangers sur ce qui se passe chez nous en général, et sur la santé du chef de l’Etat en particulier.
Les mauvaises langues soutiennent mordicus que la grande muette s’est mise à parler de terrorisme pour des raisons qui n’ont absolument rien à voir avec le droit du citoyen à l’information. Les vraies raisons, ajoutent-elles, sont à chercher ailleurs. Où ? Le secret est bien gardé par la grande muette devenue pourtant bavarde.
A. B.
Commentaires (3) | Réagir ?
La verité est que ces information ne sont pas verifiables est qu'elles sont distillees pour deux raiso: Faire peur au peuple du danger existant et montrer que l'armée fait sont travail de protection des Algériens. Sans oublier le fait qu'il suffit de disparaitre pendant quelques jours et se rendre a la gendarmerie avec un revolver et le tour est joué. Vous aurez tous les benefices de la reconciliation nationale. Meilleur moyen de s'enrichir en un temps tres court.
Si l'on informe l'opinion publique, depuis quelques temps, sur la lutte anti terroriste et sur les résultats obtenus,, c'est pour nous faire croire, que les services de sécurité et de l'armée, sont désormais plus efficaces, depuis la restructuration du D R S. C'est une façon d'enterrer tout ce qui a été fait pendant plus de vingt 'ans, et les sacrifices consentis, voila tout.