Malgré quelques accrochages, la trêve tient encore en Syrie
Au deuxième jour de la trêve en Syrie, dimanche 28 février, le cessez-le-feu a tenu bon, malgré des combats sporadiques. Les belligérants se rejettent la responsabilité des violations.
L’opposition soutenue par l’Arabie saoudite en a compté quinze, et le centre de coordination russe du cessez-le-feu a évoqué neuf violations. Dans un courrier adressé au secrétaire général de l'ONU, l’opposition basée à Riyad prévient que la reprise des négociations de paix en Syrie, prévue le 7 mars, sera «inaccessible» si le gouvernement syrien et ses alliés continuent de violer la trêve. Mais Damas assure que son armée respecte à la lettre l’accord de cessez-le-feu soutenu par la Russie et les Etats-Unis.
Difficile de vérifier si les combats sporadiques, qui ont éclaté dans certaines régions de Syrie depuis le début de la cessation des hostilités, constituent effectivement des violations de la trêve. Difficile également d’en désigner les responsables, car il n’existe aucun mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.
L’ONG Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a rapporté des combats aux mitrailleuses lourdes à l’intérieur de la grande ville du nord, Alep, entre les forces kurdes d'un côté et des groupes islamistes de l'autre, avec des chutes d’obus tirés par les rebelles sur Cheikh Maqsoud, le fief kurde d’Alep.
L’Observatoire fait état, dimanche, de raids aériens contre la localité de Babis, à l’ouest d’Alep, et de violents combats entre l’armée syrienne et des groupes islamistes au sud de la province centrale de Hama. "Très grand calme en Syrie, apaisant pour un pays en guerre depuis cinq ans, entend-on.
Les fronts où l’armée syrienne et le groupe Etat islamique, qui n’est pas concerné par la trêve, se sont face, sont nettement plus actifs. De violents combats impliquant l’aviation et l’artillerie se déroulent autour de la ville d'al-Qaryatayn, située entre Damas et Homs, et près de la ville de Deir Ezzor, à l’est.
En dépit de ces violations, les belligérants dressent un bilan plutôt positif de la trêve. Aussi bien l’opposition que le gouvernement syrien et ses alliés affirment que le cessez-le-feu est globalement respecté, même s’il reste fragile. L’opposition syrienne, soutenue par l’Arabie saoudite, juge que la situation est bien meilleure qu'avant, et estime que les gens se sentent soulagés par l’arrêt des combats.
Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahman, a parlé d’un "très grand calme, comparé aux jours précédents". La Russie et les Etats-Unis, ainsi que les Nations unies, se sont déclarés satisfaits du respect de la trêve. Dans une guerre qui fait depuis cinq ans des dizaines de morts et des centaines de blessés par jour, les violations de ces dernières 48 heures peuvent paraitre, effectivement, insignifiantes.
Avec RFI
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