Lettre ouverte à Abdelaziz Bouteflika pour l’au-delà

Abdelaziz Bouteflika.
Abdelaziz Bouteflika.

"Pensez-vous que Nous vous avions créés sans but, et que vous ne serez pas ramenés vers Nous dans l’au-delà ? que Dieu soit exalté, le vrai Souverain ! Pas de divinité en dehors de Lui..." Coran, 23:115-116

Par Brahim Gater

La vie n’est pas éternelle. Elle est très courte pour produire des monstruosités. Elle est éternelle pour ceux qui pratiquent de bonnes oeuvres et feront partie des gens du Paradis où ils demeureront éternellement.

L’homme, cette minuscule créature du monde des vivants oubli souvent le jour de sa mort, ignore la mesure incomparable de ce bas monde avec l’au-delà et souvent trahi par son pouvoir imaginaire pour produire des atrocités. Il commet de grands péchés avec fierté et excellence pour maintenir sa supériorité sur la société qui l'héberge et pour faire perdurer son pouvoir au-dessus du droit et de la droiture. Il vit dans le confort de la désobéissance, de l’incroyance et plonge dans l’abomination. Il tue, participe et commandite des génocides pour imposer sa loi sur ses sujets. Il s’approprie l’argent de son peuple et s'empare des droits légitimes de ces derniers par le règne de l’injustice. il dilapide les biens des orphelins, des veuves et des nécessiteux dont il a la charge. il pratique le mensonge comme une politique de gouvernance pour tremper ses sujets. il prononce des discours truffés de promesses fallacieuses. il commet de faux témoignages, pratique des serments mensongers et gère l’avenir de son peuple par la ruse et la tricherie.

Nos gouverneurs quittent leur royaume qu’ils construisent à la mesure de leur incompétence avec la certitude de répondre dans l’au-delà pour le mauvais traitement qu’ils ont infligé à notre peuple, pour la destruction incommensurable de nos valeurs morales et pour la haine qu’ils expriment à notre attachement patriotique. Ils seront jugés pour des actes immoraux, malhonnêtes et violents dont ils sont responsables en première loge et pour lesquels, ils offrent des signatures à blanc à des exécuteurs dépourvus de conscience morale.

Ils sont arrachés de leur tour d’ivoire pour rejoindre l’au-delà le jour de leur mort et portent avec eux le livre de leurs actes. Ils sont acteurs de péchés punissables qui se résument dans la pratique de l’injustice, de la corruption, de la spoliation, de l’hypocrisie, de la trahison, de l'oppression et de la fornication. Le viol de l'intégrité morale de notre société par la tyrannie de votre parrain, Boumediene, et les conséquences dramatiques de sa gestion répressive qui a enfanté l’escalade du crime pour raison de pouvoir et se termine avec la fin de votre royaume.

Désormais, Une page de notre histoire est tournée à jamais pour laisser la chance aux enfants de la patrie de pouvoir construire un pays à limage de ceux qui sont morts pour une Algérie libre et indépendante, une Algérie pour tous les algériens, une Algérie des droits et libertés, une Algérie démocratique, une Algérie qui offre le bien être à tous ses enfants de la patrie et à la société universelle, une Algérie qui assure la sécurité à tous et offre la chance à tous ses enfants de pouvoir et vouloir prendre des missions pour l'édification d’un état de droit et de justice, une Algérie de transparence qui se démarque de toutes les formes de supercherie, une Algérie aux valeurs universelles et aux respects de notre identité ancestrale, une Algérie plurielle.

Ensemble, et sans recommandation de ces magnats qui ont conduit la caravane de l’Ouest, qui ont envahi notre pays par la force et la ruse, qui ont assassiné nos meilleurs combattants et nos meilleurs enfants et qui sont restés perchés au-dessus de notre citoyenneté durant plus d’un demi siècle, nous construirons une Algérie qui offre le repos éternel aux martyrs de l'indépendance et de la démocratie.

Les villas de ces hauteurs d’Alger, de la villa de la Madrague et les somptueuses résidences du Club des Pins sont hantées par des gémissements aux sources aphrodisiaques d’une part et de ces centres clandestins en sous-terrain, qui demeurent votre honte et dans lesquels résonnent les cris et les supplices des patriotes sous l’effet de la torture et les traitements cruels, d’autre part. Ces demeures resteront des musées de vos horreurs pour parler de vous aux générations à venir.

Les comptes ouverts en Suisse et ailleurs dans des paradis fiscaux, propriétaires de ceux qui ont dilapidé l’argent du peuple se chiffrent à de milliers de milliards de dollars, ces intouchables sont vos proches collaborateurs et demeurent à la fin de votre pouvoir une caste au-dessus de la loi et de la raison du pouvoir. Le silence complice de votre direction politique pour mettre fin à la corruption et à la confiscation est un péché capital.

La prise de pouvoir par la fraude électorale, par l’intimidation et par l'étouffement de la voix du citoyen est un acte qui relève des soixante-dix grands péchés pour lesquels vous serez jugé en compagnie de tous les acteurs, de tous les collaborateurs, de tous les encadreurs et de tous les exécutants. L’atteinte majeure à la sincérité de notre peuple est une pratique institutionnalisée par vos pairs et constitutionnalisée par votre pouvoir.

La chasse impitoyable et meurtrière des opposants et l’assassinat politique en mode de gouvernance depuis la tyrannie de Boumedienne sur les traces de Boussouf jusqu'à la fin de votre pouvoir est aussi un péché incommensurable. Vous étiez mariné dans les coulisses de toutes les directions politiques et il était de votre devoir de dire la vérité au peuple pour éradiquer les germes du crime de notre société et créer l’environnement adéquat d’un vrai pardon.

Vous êtes parti en emportant dans vote livre de jugement les victimes suivantes : Abane Ramdane, Mohamed Khider, Krim Belkacem, Ahmed Medeghri, Mohamed Boudiaf et ces milliers d'Algériens assassinés pour avoir osé s’opposer à la politique de la dictature et de la confiscation. Vous avez investi dans les fonds de vos prédécesseurs pour donner raison au déraisonnable et valoriser la négation du pouvoir par l'institutionnalisation de la médiocratie.

L’ensemble des péchés qui marquent la gouvernance de l'Algérie indépendante et l’immoralité publique qui entachent les habits de toutes les directions politiques doivent partir avec la fin de votre pouvoir pour sauver notre pays de la malédiction et la perte de notre souveraineté. Nous sommes conscients du devoir de reconstruire les fondements d’un état démocratique par une constitution qui répond idéalement aux aspirations de nos citoyens qui vivent sur le territoire de notre pays et de notre diaspora que vous avez éliminer par mesure de vengeance, et ce , pour n’avoir jamais accepté votre pouvoir. Une constitution qui place la justice au-dessus de tous et tous pour le respect du droit et du devoir, une constitution à la dimension de notre Algérie et compatible à l'évolution des concepts de la société universelle et finalement une constitution légale rédigée par une plume démocratique et par la voie légitime.

Vous avez organisé des funérailles à la mesure de celle de votre parrain Boumediene pour les services que vous avez rendu à la caste dirigeante et sur le compte de notre peuple. L’oraison funèbre prononcée par votre proche a touché ces femmes qui ont bénéficié d’un logement après cinquante années de vie dans des bidonvilles, peu de vos proches collaborateurs ont eu des larmes sincères et que d’autres qui ne sont plus sur les premières étalages, pensent déjà à l'équation du rapport de force et se préparent à se métamorphoser par des chirurgies politico-plastiques. La fidélité en politique est une denrée rare et les hommes attachés à ses valeurs ont été rasés de votre entourage par calcul politicard. La récolte de ce qui reste de votre production politique est désastreuse et souffre de la sécheresse politique que vous avez imposé pour offrir la paix à votre royaume.

Nous sommes nombreux qui n’ont pas été autorisé à assister à l’enterrement de nos mères et de nos proches durant vos mandats. Nous avons été écartés de nos droits de mérite pour avoir dit à la corruption que «Mon Algérie n’est pas à vendre". Au nom de toutes ces mamans qui vous attendent dans l’au-delà et de tous ceux et celles qui sont injustement privés de leur droit pour avoir refusé de composer avec l’illégalité, je ne vous pardonne pas.

B. G.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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rabah Benali

Bonjour,

En principe lorsque qu'un texte ou un quelconque "speech" commence par une citation

"Moumouhitaine", personellement mon cerveau se met automatiquement en modus rejet.

Hélas, de nos jours, en pays "boutcheftchifa 1er", tous discours qui se respecte s'entame par un solennel "bi Ismi allah arhamen arrahim". A croire que les auditeurs sont de facto débiles et/ou habités par des "dj'noun oua chaouatin". "dj'noun oua chaouatin" desquels il faut, au préalable, libérer le troupeau. Au fond, c'est une forme d'insulte caractérisée à autrui. La prochaine étape, comme préalable à tous débat, se sera les ablutions totales et bien mouillées. Même si le sujet traite d'une quelconque technologie nouvelle révélée par un esprit "kaffer". Ceci pour ce qui est de la forme. Pour revenir au fond de l'article, in fine, cette lettre ouverte au roi "boutcheftchifa 1er" fait penser à la formule populaire standard fataliste de chez nous; "Anouakkal a3lik rabbi". Boutcheftchifa !! tu vas allez en enfer car tu as vécu dans le "h'rram" absolu en menant tout un pays et le troupeau qu'il contient à l'abatoire !! A cela, "Boutcheftchifa" doit, sans le mojndre doute, mouiller de rire à torrent ses couches et son "kilote". Lui, du H'rram il est né, dans le H'rram il a baigné et le H'rram ou le bon dieu il n'en a cure. C'est même pour lui la dernière roue de la charette. (d'ailleurs sa charrette à lui, elle en a quatre de roues. Donc selon les lois de la physique, il est assis sur un équilibre stable). Cerise sur le gâteau, il va bientôt inaugurer la plus grande mosquée de l'Histoire moumouhitaine. La "hassana" effacant tout le H'rram cumulé est directement proportionnelle à la hauteur du minaret. Et sa mosquée à lui, elle a le plus haut minaret de la planète. Donc Mr B. G, ce n'est point d'une lettre ouverte pour l’au-delà

dont "boutcheftchifa 1er" a besoin mais plutôt d'un grand coup de pied au derrière. Mais cela, c'est tout à fait une autre Histoire. "DA3OUSSOU" continue. Rabah Benali.

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moh arwal

Je ne lui pardonne pas non plus au nom de tous les jeunes algériens binationaux diplomés, pour la plupart cadres de haute valeur qu' il a expulsés, par peur, des hautes fonctions de l' Etat et pour l' affront qu' il a fait à la langue Amazigh en la relégant au rang de sous langue officielle par une ruse anticonstitutionelle.

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