Yoweri Museveni réélu président de l'Ouganda pour un cinquième mandat
Le président ougandais Yoweri Museveni a été réélu pour un cinquième mandat, a annoncé samedi la Commission électorale. L'impartialité du scrutin organisé jeudi a toutefois été mise en cause par les observateurs de l'Union européenne et du Commonwealth.
"La commission déclare que le candidat Yoweri Kaguta Museveni, ayant obtenu plus de 50% des suffrages valides exprimés, est élu président de la République d'Ouganda", a déclaré son président, Badru Kiggundu. Le chef de l'Etat sortant a obtenu 60,75% des voix, loin devant son principal rival, Kizza Besigye (35,37%). Dans un communiqué publié quelques minutes plus tard, l'opposant a demandé à la communauté internationale de "rejeter les résultats de cette parodie d'élections".
Résultats contestés
Un peu plus tôt, son parti, le Forum pour le changement démocratique (FDC), avait déjà exhorté "les Ougandais et la communauté internationale à rejeter et condamner la fraude qui a été commise et à la révéler dans son intégralité".
La réélection de Yoweri Museveni était attendue. Lors des quatre élections précédentes, le président, âgé 71 ans dont 30 ans au pouvoir, s'était à chaque fois imposé au premier tour. Il avait obtenu 75% des voix en 1996, 69% en 2001, 59% en 2006 et 68% en 2011. M. Museveni est arrivé au pouvoir en 1986, après avoir renversé l'autocrate Milton Obote. Il est encore très populaire dans les campagnes et bénéficie de la puissance financière et de l'expérience électorale de son parti, le Mouvement de résistance nationale (NRM).
Ministres évincés
Si M. Museveni a été réélu, 19 de ses ministres auraient perdu leur siège aux législatives de jeudi, selon les médias ougandais. Ce serait notamment le cas des ministres de la Défense Crispus Kiyonga, chargé de la médiation dans la crise au Burundi, et de la Justice Fred Ruhindi.
Le premier tour de la présidentielle et des législatives a été particulièrement chaotique dans la capitale Kampala, ville réputée acquise à l'opposition: de nombreux bureaux ont ouvert jeudi avec plusieurs heures de retard, provoquant des heurts entre électeurs en colère et forces de l'ordre.
La mission d'observation européenne a dénoncé le "manque de transparence et d'indépendance" de la Commission électorale, ainsi que "l'atmosphère d'intimidation" imposée par le régime. Les observateurs du Commonwealth, dirigés par l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, ont aussi mis en cause la "compétence" et la "crédibilité" de la Commission électorale et déploré des "retards inexcusables".
Opposants arrêtés
Les observateurs européens ont par ailleurs critiqué l'arrestation vendredi de Kizza Besigye. L'opposant a été interpellé alors qu'il tentait de tenir une conférence de presse au siège de son parti pour publier ses propres résultats. Selon un haut responsable du FDC, l'opposition dispose de résultats marquant des "différences flagrantes" avec les chiffres officiels. M. Besigye a été reconduit à sa maison de Kampala en fin de soirée, sans avoir été inculpé. Mais une forte présence policière entourait samedi matin sa maison. Le FDC a également affirmé sur Twitter que la police entourait ses locaux samedi matin.
Les Etats-Unis ont estimé que le "harcèlement" dont a été l'objet M. Besigye et ses partisans "posait question sur la volonté de l'Ouganda de mener un processus d'élections transparent et crédible, sans intimidations". Un autre rival de M. Museveni, l'ancien Premier ministre Amama Mbabazi, a été placé en résidence surveillée, selon son porte-parole.
L'Ouganda, pays enclavé d'Afrique de l'Est dont la population est estimée à 37 millions d'habitants, n'a jamais connu d'alternance politique pacifique depuis son indépendance en 1962.
AFP
Commentaires (2) | Réagir ?
merci pour les informations
La dictature n'en finira donc jamais en Afrique, il faut créer une osmose entre les peuples Afrique pour combattre ceux qui tuent au nom de dieu, mais aussi les présidents dictateurs des armées, met en place par la France.