Le pétrole repasse sous la barre des 30 dollars le baril
Après une embellie en milieu de semaine, les cours du pétrole ont baissé vendredi à New York, sans actualité particulière si ce n'est un retour des investisseurs à la prudence face au niveau élevé de l'offre.
Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a cédé 1,13 dollar à 29,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), finissant à peu de chose près la semaine là où il l'avait commencée.
A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a reculé de 1,27 dollar à 33,01 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) enregistrant une légère baisse hebdomadaire.
Les investisseurs n'ont pourtant pas pris connaissance de nouvel élément marquant quant au marché pétrolier, à l'issue d'une semaine jusqu'alors riche en actualités, dont, en premier lieu, un accord de gel de la production entre l'Arabie saoudite, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, deux membres du trio de tête des producteurs mondiaux avec les Etats-Unis.
La baisse des cours semble juste liée au sentiment qu'il va maintenant falloir se contenter d'attendre pour savoir si l'Opep va vraiment bloquer sa production ou s'il ne s'agissait que de belles paroles, a jugé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Principal sujet d'incertitude au sein du cartel, l'Iran, qui est peu enclin à participer à un gel de l'offre au moment où il veut faire son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions occidentales, a tenu en milieu de semaine des propos relativement conciliants, que le marché a salué dans un premier temps. Néanmoins, M. Lipow jugeait que rien n'éliminait pour le moment le risque que l'Iran continue de son côté à augmenter sa production et à essayer de récupérer sa part de marché, ce qui laisserait le champ libre à l'Arabie saoudite et aux monarchies du Golfe pour continuer joyeusement à produire autant qu'elles le souhaitent.
Afflux d'essence
Le niveau élevé de l'offre, que ce soit aux Etats-Unis, dans l'Opep ou en Russie, a largement contribué à faire chuter les cours de deux tiers de leur valeur depuis la mi-2014 pour leur faire récemment atteindre leur plus bas niveau depuis 2003.
L'accord de cette semaine ne revient en fait qu'à un statu quo qui laisse en l'état un large excédent, a prévenu Tim Evans, de Citi. Peut-être qu'il témoigne d'un intérêt des producteurs à dialoguer, ce qui pourrait aboutir à des résultats, mais, pour le moment, ce ne sont que des spéculations et non un vrai soutien.
En plus des doutes sur les membres de l'Opep, les investisseurs ont aussi été ramenés sur terre par l'annonce jeudi matin d'une nouvelle hausse des réserves américaines (de pétrole brut), la semaine dernière, a-t-il ajouté.
Sur ce plan, les cours n'ont guère obtenu vendredi de soutien de l'annonce, par le groupe de services pétroliers Baker Hughes, d'un nouveau déclin hebdomadaire du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, pourtant de bon augure quant à une baisse de la production.
Plus encore que la hausse des stocks de brut, c'est une avancée de trois millions de barils des réserves d'essence qui a donné un aspect défavorable au rapport (de jeudi), a estimé Matt Smith, de ClipperData.
A 258,7 millions de barils, elles sont à leur plus haut niveau depuis le début des statistiques hebdomadaires en 1990, et, sur une base mensuelle, il faut remonter à 1981 pour trouver la dernière fois où elles ont dépassé 258 millions, a-t-il souligné.
AFP
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merci
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