L’Arabie saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar gèlent leur production de pétrole
L'Arabie saoudite et la Russie - les deux premiers producteurs de brut - sont convenues mardi, au terme d'une réunion à Doha avec le Qatar et le Venezuela, de geler leur production à son niveau de janvier, a annoncé le ministre qatari de l'Energie. L'Iran en revanche n'entend pas réduire sa production pétrolière, mais "est prêt à la discussion" avec les autres pays producteurs, a déclaré mardi le ministre iranien du Pétrole en annonçant une réunion mercredi à Téhéran avec ses homologues irakien et vénézuélien.
Afin de stabiliser les marchés pétroliers, les quatre pays sont convenus de geler la production à son niveau de janvier, pourvu que les autres grands producteurs fassent de même, a déclaré aux journalistes Mohammed Saleh al-Sada. Nous pensons, tous les quatre, que le gel maintenant de la production à son niveau de janvier est approprié pour le marché, a dit pour sa part le puissant ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi.
Le Saoudien, dont le pays est le chef de file de l'Opep et qui a jusqu'ici exclu toute réduction de l'offre pour soutenir les prix, a ajouté que (c'est) le début d'un processus que nous évaluerons dans les tout prochains mois pour décider si d'autres mesures sont nécessaires pour stabiliser le marché. "Nous ne voulons pas d'importantes variations des prix, nous ne voulons pas réduire l'offre. Nous voulons répondre à la demande et stabiliser les prix sur les marchés internationaux", a-t-il encore dit.
Comme on lui demandait si les prix bas du pétrole posaient un problème à l'Arabie saoudite, il a répondu que ce n'était pas un problème, alors que son pays est confronté à un déficit budgétaire record. Le ministre du Qatar a indiqué que son pays, qui assure la présidence de l'Opep, allait entreprendre des contacts intensifs avec les producteurs membres et non-membres du cartel, soulignant que l'initiative est destinée à stabiliser le marché, dans l'intérêt non seulement des producteurs et des exportateurs de brut, mais aussi de l'économie mondiale.
Il s'agissait d'une rare rencontre entre le saoudien Ali Al-Nouaïmi et le russe Alexander Novak depuis que les prix du pétrole ont chuté pour perdre jusqu'à 70% de leur valeur depuis la mi-2014.
Le cours du baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne du brut, ralentissait un peu la cadence mardi après l'annonce de l'accord de Doha: le Brent, qui a ouvert mardi à 34,51 dollars le baril, s'échangeait vers 09H25 GMT à 34,20 dollars, en hausse de 81 cents par rapport à la clôture de lundi.
L'Arabie saoudite est chef de file de l'Opep, tandis que la Russie n'est pas membre du cartel, auquel appartiennent le Qatar et le Venezuela, représentés à la réunion de Doha respectivement par Mohammed Saleh Al-Sada et Eulogio del Pino.
A l'origine de l'effondrement des cours du pétrole, une offre excédentaire que ne parviennent plus à éponger des économies, notamment celle de Chine où la consommation s'essouffle. Le royaume saoudien, qui entendait avec les autres monarchies pétrolières du Golfe défendre des parts de marché face à l'essor du pétrole de schiste américain, exigeait la coopération des producteurs non membres de l'Opep, Russie en tête, pour envisager une réduction de l'offre et tenter de soutenir les prix.
Le ministre qatari de l'Energie a qualifié de succès la réunion quadripartite qui a donné lieu à une revue de la situation sur le marché pétrolier, soulignant que la chute des prix du brut était préjudiciable à l'effort d'investissement dans le secteur pétrolier. Nous assistons à une importante baisse des investissements, ce qui ne permettrait pas de répondre à une future hausse de la demande, a-t-il prévenu.
La réunion pétrolière à Doha intervient alors que, parallèlement, de vives tensions opposent sur la crise syrienne la Russie, alliée du régime de Damas, et l'Arabie saoudite qui soutient des groupes armés hostiles au président Bachar Al-Assad.
Avec AFP
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