De Aek El-Mali à Mrs Hillary : la soif du pouvoir et de la page d'histoire
Qu'est-ce qui fait courir les politiques et les fait penser, en se rasant ou se maquillant face à leur miroir chaque matin, du poste supérieur?
Cogiter la régence et la destinée de toute une nation est-il affaire de course à l'avoir, de bien-être, de domination, d’égo surdimensionné et de self-estime supérieure à celle du commun des mortels, ou encore d’eudémonisme, cette conception antique qui considère le bonheur basé sur la recherche de la vérité et de la sagesse comme la fin ultime de la philosophie, à l’image du postulat d’éthique d’Aristote qui énonce que "Ceux qui trouvent du plaisir à s'exercer à la géométrie deviennent meilleurs géomètres... et il en va de même de ceux qui aiment la musique, l'architecture et les autres arts : ceux-là progressent dans l'ouvrage qui leur est propre qui éprouvent du plaisir à l'exercer" ? À moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’un rêve, un rêve caressé par tant de rêveurs, de l’antiquité à nos jours, celui de rendre sa propre société, et par-delà toute l’humanité, toujours plus avenante et fraternelle, en donnant le meilleur de soi par des attitudes exemplaires et des propos de tolérance ? Ce rêve suprême, le plus souvent chimérique, résumé par le discours «I have a dream» de Martin Luther King.
Même si telle question ne peut se traiter dans une simple chronique, exacte et incontestable, il est néanmoins consolant d’avoir été, de son vivant, témoin d’un monde qui aura connu des hommes politiques de la stature de Neslson Mandéla, de José Pepe Mujica, de Barack Obama ou du regretté Mohammed Boudiaf! Des présidents dont l’humilité, la simplicité, la probité sont aux antipodes de ces petits dictateurs grossiers, sans âme ni carrure, qui s’acharnent sur leurs peuples pour les maintenir dans un état intellectuel primitif dans le seul but d’éviter toute contestation d’envergure qui les balaierait de leurs trônes !
À cet égard, le cas Bouteflika constitue un exemple unique qui restera dans les annales comme la référence absolue en matière de complots, de falsification, de truquage et de corruption. Même limité dans le mouvement et la parole, Abdelaziz Bouteflika n’en finit pas moins d’Exister, par la grâce du seul sport qu’il n’ait jamais pratiqué, celui de la ruse et de la supercherie. Il ne parle pas mais il a réussi à faire un vacarme assourdissant initié d’Alger pour provoquer, tel l’effet papillon, un écho amplifié de Paris à Washington, à partir d’un simple pschitt constitutionnel. Tout le tintamarre des derniers mois avec lequel on nous a assourdit les tympans et extirpé tant de larmes de lamentations et de révoltes….verbales, n’est qu’une façon pour l’imposteur de jeter de la poudre aux yeux, de nous éblouir de sa «présence» et nous vendre du président vivant et actif, alors que le «pauv» petit vieux ne ressemble plus qu’à un légume flétri dépourvu de toute fonction vitale ! L’Histoire en retiendra tant !
D’un point de vue Humain, il n’y a pas de quoi jubiler de telle diminution, mais force est de constater qu’il a bien réussi à nous avoir le petit brigand, au vu des débats houleux soulevés par les articles 51 et 73 de la nouvelle constitution! Pour une fois, il y a de quoi l’applaudir des mains et des pieds pour avoir réussi, suite aux successions rapides et déchainées de réactions et de réprobations, à tenir en haleine par un simple tour de passe-passe parlementaire, l’exploit de sortir de sa léthargie l’ensemble de la communauté résidant à l’étranger! Car, en vérité, une vérité effroyable dans la forme et dans le fond, Bouteflika se moque de l’avenir de la jeunesse ou de l'article 51, comme il se moque du destin de tout le pays depuis bien avant 1962 ! Après lui le déluge, pourvu que ses funérailles soient grandioses et qu’une page d’Histoire, la plus belle, la plus épique, lui soit consacrée. Et ces centaines de mains levées ne représentent que le signe d’un serment barbare méprisable prêté par des députés corrompus jusqu’à l’âme au plus grand larron que l’Algérie aura connu. Des centaines d’âmes vendues aux diables du ciel et de la Terre, que ni les richesses volées ni le nombre de zéros attaché à leurs comptes en banque, encore moins ces larmes versées en direct à la télé par un député pris de remords, ne pourraient racheter!
Assez parlé de Bouteflika, revenons au cas Hillary Clinton ! Car après tout, qu’on le veuille ou non, le destin du monde a pour centre de gravité l’Amérique, et nous aurions tort de ne pas nous y intéresser. Même si de prime abord, l’on est tenté d’objecter la possibilité de trouver quelconque similitude entre un putschiste invétéré, lequel a traversé soixante années de dictature en voguant sur la médiocrité d’un système qu’il a lui même institué avec ses complices de l’armée des frontières, et une démocrate convaincue qui a réussi à porter son mari à la tête du pays le plus évolué du monde. Une démocrate sensée vibrer sur des rythmes et des crédos de gouvernance en totale opposition de phase avec le système imposteur FLiN-tox, lequel a battu tous les records en matière de célérité d’asservissement et de vassalisation institutionnelle pour avilir et ternir le destin d’un peuple pourtant promis à d’autres horizons et d’autres mutations par les Hommes de la Soummam.
Au fur et à mesure que les débats s’enchainent chez l’oncle Sam, l’absence de pétulance, d’humanisme et de sincérité auxquels des hommes comme Obama et son vice-président Joe Biden nous ont habitués, se font affreusement ressentir, à moins d’un an de la passation de pouvoir. Sans parler des débats républicains, lesquels tournent souvent au vinaigre, à l’invective et la grossièreté de coures de récréation, et vous fait craindre le pire pour l’avenir de ce grand pays. Il faudrait vraiment que le destin de l’Amérique, et par ricochet celui de la planète entière, soit frappé de malédiction pour qu’un Donald Trump en prenne les rênes ! Mais au vu des débats, nettement plus sérieux et réfléchis, entre les deux derniers candidats démocrates en lice, la question semble plus s’orienter vers qui de Benie Sanders ou de Hilary Clinton occupera le bureau ovale en janvier 2016. Il y a quelques années, après l’élection d’Obama, en 2008, personne n’aurait misé un centime troué contre le fait qu’Hilary prendrait naturellement le relai d’Obama. Mais la carrière de Mme Clinton et ses accointances douteuses avec la royauté Saoudienne et le pouvoir de Bouteflika incite à une révision de copie, d’autant que, débat après débat, une sensation bizarre de désillusion vous envahit, tant la rhétorique utilisée cache mal les véritables motivations derrière l’engouement de Hillary Clinton. Des motivations qui semblent n’avoir comme priorité que celle de rentrer dans l’Histoire comme la première femme portée aux commandes de la Maison Blanche. Tels desseins mis en relief ; désormais, il faudra bien plus pour convaincre. D’autant que, dans la plupart des débats qui l’ont opposé à Bernie Sanders, ce dernier a su extirper les insuffisances d’une femme bien plus préoccupée par son propre destin et des ambitions personnelles que ceux de ses compatriotes. Des américains qui se rendent de plus en plus compte qu'il n'est désormais plus possible d'élire Hillary pour l'unique prétexte qu'il faut une femme à la Maison Blanche pour marquer l’Histoire! Bien que s’inscrivant dans un processus dynamique d’égalité hommes-femmes auquel tout universaliste qui se respecte ne peut que souscrire, telle symbolique ne prend plus ! Il faut bien plus que ce prétexte, devenu irrecevable au vu des défis que l’Amérique, en tant que leader du monde, se doit de relever ! Et il semble que les américains l’aient bien compris! Cela est quelque peu rassurant pour tout observateur naïf et pas très bien averti de la chose politique. Et après tout, n’est-ce ce qui constitue l’essentiel de ce que l’on appelle la majorité, souvent silencieuse et discrète, mais parfois turbulente et exacerbée ?
Si Hillary Clinton n’accède pas à la présidence c'est qu'elle n'aura pas su convaincre face un Bernie Sanders qui semble déterminé à abattre Wall Street et le déséquilibre social qu’il symbolise. De tels perspectives, l’Américain moyen en est aussi friand que les programmes de téléréalité auxquels il s’identifie gaiement, même si s’atteler à abattre Wall Street c’est s’engager à suicider l’Amérique ! Mr Sanders devrait y réfléchir à deux fois !
Quoiqu’il sen soit, Hillary Clinton restera certainement dans l’Histoire des USA, comme première dame et politicienne éprouvée sans lequel Bill Clinton n’aurait pas connu le destin qui est le sien. Elle a encore de nombreux atouts pour gagner la confiance des siens, si tant est qu’elle se mette en phase avec les temps présents et qu’elle cesse de croire qu’il suffit d’avoir été première dame dans les années 1990 et secrétaire d’état sous l’ère Obama pour augmenter ses chances d’accéder à la maison blanche ! Et de toute façon, quelque soit l’issue du prochain scrutin, Hillary est d’ores et déjà assurée de rentrer dans la postérité.
Quant à Bouteflika, qui peut réfuter le fait que son nom sera balayé par le vent de l’Histoire aussitôt que des mains d’hommes et de femmes du terroir reprendront le destin de notre pays pour évincer les derniers vieux canassons de l’armée des frontières? L’Histoire le maudira pour avoir sacrifié tout un peuple, toute une jeunesse pour satisfaire un égo démesuré qui lui fait croire que le destin de 40 millions d’âmes n’est rien à côté de son obsession de mourir sur le trône. Dans une mondialisation effrénée, où même la politique ne pourra pas échapper à des normes et des standards universels, comment peut-on s’imaginer qu’il soit possible de dédier une page d'Histoire à un multiple putschiste, un falsificateur, un expert es-supercheries?
D'ailleurs, à y voir de près, il est permis d’affirmer que la suspicion politique envers Hillary Clinton a commencé ce jour du 25 février 2012 où lors de sa visite de travail éclair à Alger, la secrétaire d'Etat américaine avait illustré sa conception de la démocratie moderne par un tabouret à trois piliers dont le premier "doit être un gouvernement responsable, efficace qui rend des comptes à son peuple". Inutile de citer les deux autres puisque l’irresponsabilité de nos gouvernants, allègrement illustrée par le dernier coup d’Etat constitutionnel et une assemblée aux ordres, les brise pour les éliminer de facto. L’Algérie de Bouteflika n’est qu’une béquille chancelante habilement dissimulée derrière une agitation stérile ! Madame Clinton le sait bien, mais cela ne l’a pas empêché de partager un diner offert par le putschiste Bouteflika tout en feignant d’ignorer le fait que construire un pays moderne avec de grandes supercheries militaro-mystiques est impossible! Mais de toutes évidences, cela fait partie d’un jeu pervers qui consiste à favoriser l'aliénation des peuples musulmans pour mieux les dépouiller jusqu'à la fin des temps! À Cet égard, Bernie Sanders semble donner de meilleurs gages pour mettre fin à cette amitié insensée des dirigeants de ce monde avec des dictateurs arabes sous prétexte d’une protection des intérêts américains, lesquels reposent sur l’aliénation de centaines de millions d’êtres humains !
Comment Madame Clinton peut-elle prétendre gagner la confiance de 250 millions de citoyens quand elle partage un diner avec un putschiste invétéré tout en ignorant les cris et lamentations de 40 millions d’Algériens opprimés et pris en otages par une bande d’aventuriers que la France soutient sans scrupules ni conditions depuis plus de 60 ans ?
Pour ces raisons, en ce qui me concerne, le choix de madame Clinton ne m’emballerait pas outre mesure! Bien au contraire, sa défaite prendrait des allures de revanche savoureuse, à défaut de nous délecter de celle dont il est quasiment impossible de rêver, la chute de l’imposture Bouteflika! À cet égard, il est rassurant de constater que le peuple américain ne s’en laisse pas conter, ni embobiner. Les establishments politiques, Bush et Clinton en dignes représentants, ont fini par le fatiguer, et il le fait bien savoir à travers moult sondages d’opinions. Les algériens sont bien plus fatigués des 60 années d’establishment FLiN-tox, et nous savourerions à pleines dents et pleins poumons la fin de cette FLiN-toxerie indigeste perpétuée par ces nombreux abrutis que l’on appelle parlementaires ou députés, à l’image des Tliba, des Ouyahia et des Saïdani ! Mais aux regrets de millions d’algériens méprisés, telle jouissance n’est pas encore d’actualité !
Sapristi ! Où peut bien aller l’Algérie, mon "once-upon-a-time" beau pays, sous la coupe d’un Aek-El Mali et ses quatre mandats d’autocratie? Dites le nous, vous qui avec lui avez soupé, partagé rires et sourires Mrs Hilary, avant d’ambitionner les rênes de l’Amérique, de son grand peuple et de ses mythiques épopées !
Kacem Madani
Commentaires (5) | Réagir ?
merci
Pestiferés nés au Maroc, mais que la main de l'etranger (Fafa) maintient au pouvoir en Algerie, et les entretien avec beaucoup d'attention en usant meme de la "grace" du Val de grace, pour faire durer le dernier pion sur l'echequier.
Alors que la pendule algerienne et mise a l'arret par les gens du Taggarins, et tant que le "Cheikh Mat" n'est pas encore declare, la partie est encore entrain de se faire jouer!!!
Vive l'Algerie crient les Harkas au pouvoir et crie le peuple lors de sa descente aux enfers.
Algeriens? Arabes? et Musulmans de surcoit, vous dites?! Allez-y donc, continuez votre descente. Allez-y!!