Neuvième planète du système solaire, la science de l'invisible

Une neuvième planète existerait dans le système solaire.
Une neuvième planète existerait dans le système solaire.

Deux astronomes américains viennent d'annoncer la découverte d'une neuvième planète dans le système solaire. Ce qu'il y a d'admirable dans la science est qu'elle explique rationnellement l'existence de l'invisible puisque cette planète n'a jamais été encore observée.

Le Caltech (Califfornia Institute of Technology) annonce que deux de ses chercheurs, Konstantin Batygin et Mike Brown, ont découvert une neuvième planète dans le système solaire. Les deux scientifiques ont "découvert son existence par la modélisation et les simulations mathématiques" selon le communiqué de l'Institut californien.

Et nous voilà de nouveau dans le rêve extraordinaire de la science qui nous emporte et nous élève dans la dimension supérieure de l'être humain. Après l'épopée de Rosetta et les images fabuleuses de Pluton prises par la sonde New Horizons, l'astronomie nous ouvre un autre chapitre du défi perpétuel de l'humanité.

La science a souvent la particularité d'être l'étude de l'invisible. La découverte de Neptune et, aujourd'hui, celle des astronomes de Californie en sont les exemples les plus spectaculaires. Ce qui prouve bien que l'invisible peut faire rêver l'être humain en le faisant pénétrer dans la connaissance et non le soumettre par la superstition.

L'invisible et la science

Comment peut-on établir l'existence de quelque chose qui n'est pas visible ? Dans les sciences occultes, c'est affaire du quotidien que d'évoquer la réalité de ce qui ne se perçoit pas et ne se ressent pas. Pendant des siècles, les hommes rusés ont su tirer partie de la crédulité des autres par affirmation de la puissance de l'invisible. Tous les charlatans ont trouvé un créneau de puissance et de subsistance sur le dos des craintes humaines.

Au cours de la période des lumières apparaît une autre démarche qui place la raison au centre de toute tentative d'explication des phénomènes naturels. Sa méthode est dite expérimentale et nulle proposition ne peut être affirmée si un processus rigoureux et reproductible dans ses résultats constatés n'est pas attesté. Les forces occultes et les croyances continueront des siècles plus tard à opérer mais vont perdre le bénéfice du monopole auprès de l'être humain pour définitivement disparaître chez ceux qui ont bénéficié d'une instruction éclairée.

C'est la raison pour laquelle la force de la méthode scientifique est encore plus étonnante lorsqu'elle se propose d'expliquer l'invisible. C'est même l'un de ses objectifs majeurs car, souvent, ce qui est inexplicable est invisible. Les Grecs ont théorisé la notion de l'atome, les microbes ont été suspectés bien avant leur observation à l’œil humain et de nombreux autres phénomènes naturels restent encore invisibles comme celui du rayonnement cosmique.

Neptune débusquée par les mathématiques

Ce n'est pas la première fois qu'une planète est découverte par le biais de l'extrapolation mathématique. Le Français Urbain Le Verrier, astronome et mathématicien, a publié en 1846 les résultats de plusieurs années de recherches aboutissant à déclarer l'existence d'une nouvelle planète du système solaire, pourtant invisible. Elle sera dénommée Neptune puisque l'usage est d'attribuer des noms de divinités mythologiques aux planètes. Sa découverte est définitivement confirmée, quelques mois plus tard, lorsque Johann Gottfried Galle et Heinrich Louis d'Arrest ont visualisé l'image de la planète à partir de l'observatoire astronomique de Berlin.

Depuis 1781 on savait que la planète Uranus avait une anomalie dans ses trajectoires par rapport à la loi universelle de la gravitation établie par Isaac Newton. En fait, beaucoup de découvertes seront ainsi faites avec l'étude des trajectoires. L'invisible se mesurera de la même manière dans l'ère moderne où l'on détecte désormais un grand nombre d'exoplanètes en constatant de très légères variations dans le mouvement de l'étoile qui les attire. Mais également en observant une infime variation de lumière en mouvement sur le corps de la massive et lumineuse étoile autour de laquelle la planète est supposée être en orbite.

La petite histoire nous apprend que la découverte avait été faite par les calculs d'un astronome anglais, John Couch Adams, une année auparavant. Mais celui-ci n'ayant pas publié ses travaux, tous les honneurs de la découverte ont été attribués à l'astronome français qui accéda à une carrière politique ainsi qu'à une prestigieuse fonction de directeur de l'observatoire de Paris. La polémique entre la France et l'Angleterre fut assez forte car la paternité d'une telle découverte est un facteur de fierté nationale pour deux pays constamment en rivalité d'orgueil, et même guerrière, depuis plusieurs siècles.

Les nouveaux découvreurs de l'invisible

A l'intérieur du système solaire, la découverte d'une étoile est rare. Depuis l'antiquité, seulement quatre ont été découvertes dont trois observées, Uranus, Neptune, Pluton et notre neuvième planète qui reste invisible. L'annonce des deux astronautes est donc un grand événement dans le monde de l'astronomie.

Les deux scientifiques américains ont utilisé la même méthode mathématique. Il faut retourner six ans en arrière lorsque ces deux post-doctorants se rendent compte que des objets célestes de la ceinture de Kuiper avaient des orbites qu'ils qualifient "d'inattendues" (l'inattendu s'exprime toujours en rapport avec la loi de gravitation). Après de nombreuses vérifications, la seule conclusion possible était la présence proche d'une planète massive qui justifiait leurs orbites stables. La masse de l'objet céleste supposé a été estimée à dix fois celle de la Terre.

L'idée de l'existence d'autres planètes remonte au début des années soixante-dix. Les astronomes suspectaient leur présence au-delà de Pluton et en ont d'ailleurs découvert, comme en 2003, Edna et Eris, qu'ils qualifieront de "naines". Cette dénomination sera d'ailleurs attribuée par la communauté scientifique internationale à Pluton qui n'est plus une planète mais une "planète naine". Notre système solaire, dont nous avons tous appris à l'école élémentaire le nombre de planètes, a donc vu celui-ci s'amoindrir. La nouvelle planète X remet ainsi le compteur et nos représentations mentales dans le bon nombre (représentations mentales car peu d'entre nous se promènent le soir avec un télescope dans les mains).

L'espérance de visualiser cette fameuse planète X est renforcée par le lancement prochain d'un nouveau télescope spatial. Mais si les voyages extra-planétaires nous sont aujourd'hui envisageables pour un avenir assez proche, il ne faut pas compter acheter un billet de visite touristique pour se promener sur cette nouvelle planète. Nos deux scientifiques ont calculé que son orbite est vingt fois plus éloignée que celle de Neptune et sa rotation complète varierait entre dix mille et vingt mille ans. Nous n'en sommes pas encore aux niveaux de progrès de la médecine suffisants pour pouvoir y admirer un jour, un beau coucher de Terre.

En attendant, rêvons et apprécions que l'invisible soit un immense plaisir intellectuel, fondamental pour l'équilibre des êtres humains et leur sérénité. Il n'en est pas de même pour tous les imaginaires invisibles.

Sid Lakhdar Boumédiene

Enseignant

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Commentaires (3) | Réagir ?

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khelaf hellal

Il existera encore des charlatans pour récupérer le génie des autres, pour nous dire que c'est écrit dans le Coran après avoir été découverte par des Américains. chez nous, on ne fait que prêcher et réciter des lettres mortes, ce sont les autres qui triment dur, qui découvrent et qui font avancer l'humanité.

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Massine Ait Ameur

Et la Bible dans tout ca ?

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La Bible, le Coran et Tora et tous les livres de ces genres, c'est cousu avec du fil blanc et rempli de mensonges, il n'y' a jamais eu autant d'extermination de femmes, d'enfants et d'hommes, sur la terre, causé les prêcheurs, au nom de ces livres et consorts et de la prétendue parole de dieu, depuis la civilisation de l'homo Sapiens existe.