Qui est au gouvernail de l’Algérie ?
Ça va doucement, ça va sûrement…droit dans le mur. Ça brasse et ça s’agite, dans un panachage d’écumes et de peurs.
La felouque Algérie prend les eaux après les avoir plusieurs fois perdues: démocratie mort-né. Point de pied marin et point d’encrage. Le mal de mer est inévitable, et la submersion une évidence. Le carburant est abondant, mais ne nous mènera pas loin. Les barils pleins la cale, nous plongeront dans les abysses.
Le capitaine fait le mort, fait le malade, fait l’absent. Il est partout, il n’est nulle part. Il ne sème rien de bien et ses tentatives absurdes d’acheter le silence des passagers érodent la machine et creuse chaque jour un peu plus nos tombes, et le panorama de la désillusion. Souvent, il sème la colère, le parjure et le vent. Sa récolte en tempêtes ne sera qu’à la mesure de ses efforts.
Le capitaine va droit dans l’iceberg, prépare son canot de sauvetage, se met à l’abri. Le crash est imminent. Lui et les siens sur le pont, enfilent les gilets de sauvetage et s’apprêtent à quitter le navire; les ras et les lâches d’abords, toujours dans les naufrages. Les naufragés c’est nous, ceux qui vont boire la tasse. Choc thermique et baignade dangereuse, annoncent les eaux glaciales.
Avant de couler, avant le déluge, le capitaine veut sceller le sort de millions de passagers berbères. Donnons-leur l’illusion de la bonne foi, et constitutionalisons leurs "dialectes" mais nuançons ! L’illusion doit être parfaite, les commissions doivent s’éterniser à mener leurs études. Chacun son métier et le projet demeurera chasse-gardée. Ils veulent leurs langue, qu’on la leur serve dans une émulsion arabo-islamique. Écrivons-la en arabe, minons-là de l’intérieur et elle sentira le "hijaz" de loin.
Le capitaine n’a rien lu, rien écrit, un "Oummi" (ignorant) aux faux airs de Machiavel. Il a appris à gouverner sur le tas, entre les chauffes et les «jabya» (bassins d’eau des hammams). Apprit à peler les peaux, à savonner les langues, à écarteler les corps, à flouer les hommes, à les mener en chaloupes et à les dresser les uns contre les autres. Il a appris à bourlinguer, entre polémiques et mots troubles, comme on navigue entre les méandres et les hauts-fonds. Il va garder la carte, des trésors et des Bermudes, récompensera les uns et châtiera les autres. Un trois quart de dieu, à défaut d’être un président.
"Mesdames et messieurs" c’est votre capitaine qui ne vous parle jamais: "Avec moi le déluge, Après moi le néant."
Khelil Habib
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MERCI
Le journal nous aide beaucoup
Les sujets sont précieux et distinctifs