"La Constitution est réduite à une logorrhée politicienne"
Lorsque j’ai été convié aux consultations organisées au sujet du projet de révision constitutionnelle, j’ai décliné par deux fois l’invitation parce que je n’étais absolument pas convaincu de la justesse de la démarche adoptée.
Je n’entendais pas être un faux-témoin et je n’entendais pas commettre le crime de faux témoignage contre mon propre pays en lui faisant croire qu’une révision constitutionnelle suffirait à le faire sortir de l’impasse politique totale dans laquelle il se trouve.
Du point de vue de la démarche adoptée je ne pouvais pas me permettre de servir de caution en laissant croire à nos concitoyennes et à nos concitoyens qu’une institution présidentielle illégitime avait le droit de prendre l’initiative d’une révision constitutionnelle, qu’un Parlement tout aussi illégitime pouvait lui donner son aval et qu’un Conseil Constitutionnel aux ordres, sans marge de manœuvre et sans liberté de mouvement pouvait juger de sa régularité.
Au même titre de la démarche adoptée, j’ai exprimé ma conviction que la crise de régime à laquelle le pays est confronté et d’une telle gravité et d’une telle ampleur qu’une révision constitutionnelle serait de nul effet sur les perspectives de son règlement. A travers ce constat, j’ai voulu signifier que le mal profond dont souffre le pays n’a pas pour origine la Constitution mais le système politique lui-même, un système qui sacralise ou violente la Constitution à sa guise.
Nous sommes face à un système politique qui a fait son temps et qui a failli. D’où le caractère vital pour le pays d’une transition démocratique graduelle, ordonnée et apaisée dont l’élaboration d’une nouvelle Constitution ne serait qu’un élément et qu’une étape.
Maintenant que le projet de révision constitutionnelle a été rendu public, il ne m’a inspiré que des réactions attristées. Près de cinq années de perdues pour le pays pour un résultat aussi dérisoire. Près de cinq années de perdues pour le pays juste pour permettre à un régime politique, d’avoir sa Constitution qui ne sera pas celle de la République et qui en tout, état de cause ne lui survivra pas. Près de cinq années de perdues pour le pays alors que restent intactes la vacance du pouvoir, l’illégitimité des institutions et l’accaparement du centre de la décision nationale par des forces extra- constitutionnelles qui sont au cœur de la crise de régime d’une exceptionnelle gravité dont le pouvoir politique en place s’obstine à détourner les regards de nos concitoyennes et de nos concitoyens qui n’en sont pas dupes.
Il est triste pour le pays que la Constitution de la République ait été réduite à incorporer une logorrhée politicienne sans consistance, sans profondeur de vues et sans cohérence politique ou juridique.
Il est triste pour le pays que la Constitution de la République soit instrumentalisée par le régime politique en place à la seule fin de gagner des sursis et de durer. Et il est triste pour le pays que la Constitution de la République ne soit soumise à une révision que pour différer l’impératif retour au jugement du peuple souverain à l’effet de résoudre les deux grandes problématiques du moment à savoir la vacance du pouvoir et l’illégitimité des institutions du pays.
Ali Benflis
Commentaires (5) | Réagir ?
A la prochaine révision de la constitution il vont supprimé le nom Algérie pour mettre à la place la bouteflikie et ils en sont capable
Claire et explicite cette seconde déclaration de Mr Ali Benflis en 24 heures, inutilité de la révision constitutionnelle dans le fond et la forme juridique du droit Constitutionnel, donc illégitimité grossière se cumulant à l'illégitimité de Bouteflika et des institutions investies illicitement des pouvoirs Bouteflikiens et non régaliens d'un état.
Autrement et en attendant une évolution rapide de toute l'opposition, par des actions plus pragmatiques et combatives que les simples "logghorrées et déclarations verbales oiseuses", afin de metrre un terme à ce sursis aggravant permettant à Bouteflika et son système de durer encore. ce pouvoir et ses institutions illégitimes, cela est basal afin de démontrer la supercherie d'une pseudo entité républicaine aux yeux du Monde, et affirmer haut et fort, qu'il existe une algérie officielle à souveraineté populaire mise sous la dictature de Bouteflika et de l'argent sale compradeur et du commandement de l'ANP actuelle.
L'algérie qui siège à l'ONU et ailleurs dans les institutions internationnales est fausse, constituée d'une bande que le peuple algérien ne reconnait plus depuis la fin du 1er Mandat de Bouteflika, que cette bande délinquante s'impose par le refus du droit internationnal allant jusqu'à convoquer l'indépendance de 1962, remise complètement en cause en cette fin de système des armées et barbouzes des frontières drivés au départ par la France coloniale et qui lui assure à ce jour une procuration de continuation de la colonisation, la France officielle actuelle en portera une grave et lourde responsabilité.
Oui Monsieur Benflis, mais vos réactions "attristées" bien légitimes et qui honore tout citoyen digne, doivent laissés la place rapidement et pour tous les leaders d'opposition à des actions politiques pratiques et réactualisées de rupture définitive avec ce pouvoir Bouteflikien, autrement ca sera UNE VIOLATION de la charte meme des Nations unies, d'ou l'urgence d'en créer une autre Algérie, en éxil s'il le faut, avec une structure provisoire ou transitionnelle gouvernementale qui croisera le fer diplomatique, informatif et politique à travers le monde entier.
L'algérie est sequestré par la bande des mercennaires Bouteflikistes et l'argent sale compradore depuis 1999, l'algérie sequestrée est sous menace de mort par cette maffia oligarque du clan d'oujda et son commandement militaire actuel.
La situation est critique et évoluera vers une guerre, pourquoi ne pas anticiper en alertant et en exigeant de la communauté internationale à une action « sanitaire urgent e» et condamner les velleités criminogènes de la france coloniale ou celle plus actualisée de la france officielle prédatrice et revancharde.
Go un gouvernement provisoire de la République Algérienne Démocratique et Sociale, cela est il possible et réalisable par l'opposition actuelle?
Le jeu politicien et confortable des oppositions actuelles doit cesser, ne serait ce pas le meme scénario précédent la chute du Zaim Messali el Hadj ? Qui semble se répèter et inspirer la mégalomanie de Abdelaziz Bouteflika qui confond l’Algérie en un patrimoine familial et clanique…. Cela risque de se répeter aussi du coté opposition ayant un dénominateur commun le nationalisme et permettant l'action salvatrice d'une authentique opposition légitimée populairement, cela rendra la souverainété au peuple consacrée par la charte de l’ONU et l’indépendance Algérienne sans tutériol colonisateur en 1962.
"Cinq années inutiles...... perdues", là est l'urgence pour l'opposition, toute l'opposition de rompre radicalement et définitivement avec le pouvoir mercennaire qui la dirige et porter les débats et les luttes sur le terrain de la communauté internationnale, 2016 sera-t-elle propice avec la fin du matelas financier détourné depuis 1999 par Bouteflika et son clan maffieux pour perdurer aux pouvoirs.
Le risque d’une dérive nord africaine est aussi sérieux que la situation chaotique proche orientale, et là, les puissances mondiales s’y préparent, la persistance du pouvoir actuel en Algérie provoquera tot ou tard et en échelle réelle la fameuse théorie des dominos d’etre complètement appliquée, la lybie et la tunisie sont un avant gout.
Comment des puissances mondiales se permettent ils de jouer un jeu idiot avec un pouvoir très faible et prendre le risque grave d’étendre les zones conflictuelles à haute densité au niveau de l’Afrique du nord ou l’algérie est devenu le futur détonnateur de l’apocalypse régionnal.
Merci Benflis d’avoir préciser l’illégitimité constitutionnelle et institutionnelle de l’Algérie des fratries et tribus inféodées à Bouteflika, une minorité gérant la majorité voilà la réalité, et au profit d’intérets maffieux internationnaux, alors aux suites attendues et à très bientôt de « Game-destructor of state ».
Apprenez, qu'il n'apportera rien de nouveau, c'est un homme politique,
non seulement il a fait parti du sérail, il n'a rien fait pour améliorer dans le pays, politiquement, socialement et sur la liberté pour le peuple.
Pour sortir du placard dans lequel ils sont étaient par ceux qui hier les ont utilisés pour leurs intérêts.
Ils essayent de subsister pour assurer l'avenir de leur progéniture, comme le font ceux qui sont aux commandes aujourd'hui, il y a absolument rien de nouveau, pour faire du nouveau, il faut des hommes nouveaux, et encore c'est pas sûr, la contamination elle est profonde dans les esprits du peuple.