L’enterrement de Hocine Ait Ahmed, en présence de centaines de milliers d’Algériennes et d’Algériens de tous les ages était au niveau de la grandeur de cet homme juste qui ne cherchait par son combat, que le bonheur du peuple et ses droits légitimes, pour les quels tous deux ont souffert et Dda El Ho a dédié sa vie.

Cet hommage populaire d’une gigantesque ampleur bien mérité fera des jaloux parmi la caste prédatrice du sérail. Une immense foule s’est rassemblée volontairement sans zorna, ni bakchich qui est la culture du régime affairiste, pour la circonstance de piété et d’un astre hommage, qui a réveillé les consciences léthargiques, laquelle est provoquée par une gestion moribonde, d’incurie et de duplicité d’un pouvoir sous une fratrie intruse aux appétits insatiables.

Pourchassé d’abord par le colonialisme, ensuite par les régimes despotiques, Dda El Ho n'a pu assister à l'enterrement de sa mère qui lui a donnée la vie. Aujourd’hui, le comble, toutes les mamans d’Algérie et le féminin en général sont vouées aux gémonies par les charlatans et autres intégristes religieux obscures allaités à la pensée unique par le système dictatorial imposé par le coup d’Etat de 1962, pour contrecarrer les démocrates qui voulaient rétablir la nation dans la démocratie et son algérianité avec toutes ses dimensions historiques culturelles et linguistiques.

Les commentateurs prébendiers choisis pour les événements officiels, sont ceux-là qui ont commenté l’enterrement du défunt Ait Ahmed, fidèle à leur ligne éditoriale de désinformation sur le petit écran et du "canard" d’Algérie de l’unique. Impudiques ils ont mis le voile sur le passé postindépendance du défunt et les désagréments qu’il a enduré du régime militaire scélérat, ils vantent et font des éloges au géronte actuel incrusté au pouvoir, une façon d’aligner ce géant historique pour l’indépendance et de la démocratie à cet intrus de l’autocratie afin de récupérer la bravoure de Dda El Ho au profit de sa "majesté".

Comme pour le défunt président Mohamed Boudiaf, aujourd’hui c’est le défunt Ait Ahmed qui trouve la reconnaissance du peuple, une manière de s’identifier à ces deux véritables icônes pures patriotes, avec un même destin, l’exil, qui est aussi un rejet des imposteurs de l’incrédibilité du pouvoir politique, prouvé avec le boycott des élections des différentes conjonctures.

La multitude populaire aux obsèques de Dda El Hocine est un signale et un avertissement au régime en place, pour mettre fin à cette politique de gabegie, de népotisme et de passes droits régionalistes, de la corruption et de l’impunité qui gangrènent, aux mensonges et promesses en l’air, le temps est au bilan de 16 années de cacophonies et de gaspillage, il serait sage de se retirer pacifiquement pendant qu’il est encore temps avant l’irréparable.

Ce vaillant peuple n’est pas dupe, encore moins lâche ; il est sage, responsable et en avance sur ce régime anachronique, gourmant et véreux. La constitution bricolée dans l’opacité qui servira à la succession tribale ou clanique peut-être, est la goûte qui va faire déborder le vase Algérie. A moins de reporter la date de son vote par une APN illégitime, croyant ainsi refroidir les esprits et gagner du temps. Mais le combat du défunt Ait Ahmed ne sera pas vain, sa semence commence à donner ses fruits pour lesquels il a peiné et avait espéré d’être fertile.

Nora Bendiffalah