La dernière couleuvre d’Abdelaziz Bouteflika

Même au crépuscule de sa vie, Bouteflika poursuit ses manœuvres.
Même au crépuscule de sa vie, Bouteflika poursuit ses manœuvres.

Après des tergiversations qui auront duré presque cinq longues années, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, s’apprête à nous faire avaler une dernière couleuvre nommée révision de la constitution.

Ce n’est un secret pour personne maintenant, le chef de l’Etat révisera bientôt la constitution non pas pour le bien de tous les Algériens, mais dans l’intérêt du clan qu’il a solidement bâti. Tel un condamné à mort qui n’en a plus pour longtemps, Abdelaziz Bouteflika semble avoir une dernière volonté, celle de désigner lui-même son successeur et s’assurer qu’il n’y aura pas de mauvaise surprise.

En 1979, donné comme successeur du défunt président Houari Boumediene, Abdelaziz Bouteflika a eu la désagréable surprise d’être évincé au dernier moment au profit du plus ancien militaire au grade le plus élevé, Chadli Bendjedid en l’occurrence. Les mauvaises surprises donc, il n’en voudrait plus !

Le chef de l’Etat a perdu assez de temps avec l’élimination des obstacles qui pouvaient entraver ses plans de la succession. Maintenant que le chemin a tout l’air d’être dégagé et qu’il n’est jamais trop tard pour faire ce qui lui tenait à cœur, Abdelaziz Bouteflika a donc jugé le moment opportun pour revoir et corriger la constitution de façon à la rendre en adéquation avec ses plans A et B.

Abdelaziz Bouteflika n’est sûrement pas dupe au point de ne prévoir qu’un seul plan, celui de faire de son frère cadet Saïd le futur locataire du palais d’El Mouradia. Le chef de l’Etat doit immanquablement avoir un plan B, qui lui permettrait de laisser a sa place un autre, comme Lakhdar Brahimi par exemple, et à charge pour ce dernier de renvoyer l’ascenseur en permettant l’exécution à terme du plan A.

Si le chef de l’Etat voulait vraiment d’une constitution dont rêvent les Algériens, il ferait comme les Tunisiens, ou au moins comme feu Chadli Bendjedid. En 1986, on a en effet permis à chacun, là où il se trouve, de débattre du contenu de la future constitution, contrairement à cette fois où tout se fait en catimini, comme si on a des choses à cacher. Tout indique d’ailleurs que l’article qui surprendra tout le monde n’est pas encore écrit.

La révision de la constitution est certainement le dernier souci des Algériens par ces temps de crise, mais qui pourra mettre "ça" dans la tête d’un chef d’Etat qui n’en fait qu’à sa…tête ? Sûrement pas cette nuée de laudateurs qui gravitent autour de lui !

Enfin, si Abdelaziz Bouteflika est sincère dans son message de condoléances suite au décès d’Aït Ahmed, qu’est-ce qui l’empêche de rendre effectif, ici et maintenant, ce que préconisait de son vivant le défunt moudjahid ?

Ahcène Bettahar

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Commentaires (9) | Réagir ?

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adel

que dieu le bani! avec un seul "n" ce verbe n'existe pas dans la langue française et si vous en mettez deux le sens de votre souhait va prêter à équivoque... bannir c'est exclure, supprimer.. monsieur ariouet!

sans rancune

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bouzaher fechlane

Ait-Ahmed a été sublimé tant vivant que mort. Que Dieu le couvre de sa plénitude éternelle.

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