Hocine Aït Ahmed a tiré sa révérence

Hocine Aït Ahmed.
Hocine Aït Ahmed.

L'ancien militant du PPA/MTLD, chef de l'OS est décédé aujourd'hui, a-t-on appris.

L'ancien président du Front des forces socialistes (FFS) est décédé des suites d'une série d'AVC à l'âge de 89 ans chez lui à Lausanne en Suisse. Hocine Aït Ahmed est le dernier des neuf chefs historiques ayant déclenché la guerre de libération en 1954.

Né le 20 août 1926 à Aït Yahia, daïra de Ain El Hammam (à 50 km de Tizi-Ouzou) il a très jeune rejoint le PPA/ MTLD. Doté d'une grande intelligence il est désigné membre du Comité central. Par la suite il prend la responsabilité de l'OS à la place de Belouizdad. Recherché, il plonge dans la clandestinité et gagne ensuite l'Egypte. Il fera partie des neuf dirigeants du FLN. En 1955, il prend la tête de la délégation algérienne à la conférence de Bandung. LE 22 octobre 1956, l'avion dans laquelle il avait embarqué avec Boudiaf, Ben Bella, Khider, Lachraf a été détourné par l'aviation française. Il passera le restant des années de la guerre en prison ou en résidence surveillée. Pour autant; à l'issue du congrès de la Soummam, il sera désigné membre du GPRA et du Conseil national de la Révolution algérienne.

Dès l'été 1962, il démissionne de toutes les instances de direction du FLN et du GPRA. La raison ? Pour protester contre les affrontements qui avaient émaillé les lendemains de l'indépendance entre le GPRA et le groupe d'Oujda.

Il sera néanmoins élu député sur la liste de l'ancienne wilaya III en septembre 1962. Moins d'un an plus tard, il créé avec le colonel Mohand Oulhadj, Yaha Abdelhafidh le Front des forces socialistes. Ce mouvement entre en rébellion armée contre le pouvoir.

Le 17 octobre 1964, il est arrêté avec Rachid Aït Ahmed, Ali Mecili (agent de la Sécurité militaire), Mokrane Sadi (qui les hébergeait) et Boudjemaa Sadi. Du 7 au 10 avril 1965, il passera devant la cour criminelle révolutionnaire d'Alger. Un collectif d'avocats assure sa défense. Le leader du FFS est condamné à mort. Néanmoins, à l'issue de négociations secretes avec le chef des maquis du FFS, Yaha Abdelhafidh et grâce à l'intervention de personnalités, il sera grâcié quelques jours plus tard. C'était le jour de l'Aïd.

Le 1er mai 1966, il s'évade de la prison d'El Harrach et rejoint la France. Il ne rentrera en Algérie qu'à l'issue de l'ouverture politique survenue après la sanglante répression des manifestations en octobre 1988. En décembre 1989, il rentre au pays. Entre les deux tours des législatives en 1991, le FFS organise une grande manifestation le 2 janvier 1992, avec un mot d'ordre devenu célèbre : "Ni État policier, ni République intégriste". Il s'oppose à l'arrêt du processus électoral. Dans la foulée, il refuse la proposition des janviéristes de lui confier la tête du Haut comité de l'Etat (HCE).

Homme de conviction, Hocine Aït Ahmed est demeuré un opposant ferme au pouvoir militaire. Il dénoncera à maintes reprise la main mise de la police politique, autrement dit le DRS, sur les partis et la scène politique. Depuis quelques années, il s'est peu à peu retiré du devant de la scène politique.

L. M.

Aït Ahmed est l'auteur de nombreux ouvrages

1964 : La Guerre et l'après-guerre (essai), Bouchene, réédition 2004 (ISBN 291294693X).

1964 : L'Afro-fascisme (essai), L'Harmattan, réédition 2000 (ISBN 285802144-9).

1983 : Mémoires d'un combattant, l'esprit d'indépendance, 1942-1952 (mémoires), Messinger, Paris, 1983 (ISBN 2865830349). Réédité par les éditions Bouchène et Barzakh

1989 : L’Affaire Mécili (biographie), La Découverte, Paris, réédition 2007 (ISBN 2707151343). Il est aussi publié à Alger.

BRTV organisera mercredi à partir de 20h30 une soirée en hommage à Aït Ahmed.

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (15) | Réagir ?

avatar
samir boularbeh

Un Homme avec un H majuscule, qui a tout fait pour faire eviter à l'algerie de croiser les traitres, nonobstant il etait bonne conscience, il avait accompli son devoir envers l'algerie, une tache qui était une trés grande oeuvre, un rare labeur, il avait une vision trés nette sur la democratie en algerie et surtout une nation des droits, il reste l'exemple de lutte et de revolte contre toute injustice, comment on y arrive à arracher ses droits et sa libèrté, comment ne pas etre irrésponsable en cas d'erreur et à l'occasion je cite une phrase de kennedy (don't ask what your countrey can do for you but ask what you can do for your countrey) lui il a fait tout pour l'algerie sans merci et sans attendre rien en échange meme pas un drapeau et nous qu'est ce on a donné à l'algerie rien au contraire nous sommes complices. corrompus et corrompants.

Merci Monsieur.

Toutes mes condoleances à sa famille et à toute la kabylie.

avatar
klouzazna klouzazna

Toute une vie consacrée à l'indépendance de son pays et au rejet de sa soumission aux autres !!! c'est la différence entre les grands hommes immortels et le reste des êtres mortels !!! paix à son âme, condoléance à sa famille et grand merci pour le joyaux qu'il nous a légué... l'indépendance.

visualisation: 2 / 14