Les réflexes surannés du système des Bouteflika

Amar Saadani fait partie de ces nombreux serviteurs très zélés du système.
Amar Saadani fait partie de ces nombreux serviteurs très zélés du système.

Le régime des Bouteflika n’invente rien en fait qui ne soit déjà éprouvé par ailleurs.

Pour renforcer son pouvoir au sommet de l’Etat, il sait qu’il faut étayer et consolider «la pyramide de servitude volontaire» qui l’a porté jusqu’au quatrième mandat, celle qui vit au diapason de ses faits et gestes, qui applaudit au quart de tour ses déclarations publiques ou ses missives télévisées même lorsqu’il n’a rien dit du tout ou qu’on n’y a rien compris du tout.

Une pyramide de servitude volontaire qui ne doit souffrir d’aucune dissonance, ni d’aucune distorsion qui viendrait l’ébranler ou irriter l’égo de celui pour lequel elle a été érigée. Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi et tout récemment le puissant général-major Toufik, ont connu chacun à sa manière la terrible sentence de celui auquel ils ont désobéi ou duquel ils se sont audacieusement détaché.

Ses relais de résonnance en appellent à d’autres relais qui, à leur tour, en appellent à d’autres et ainsi de suite jusqu’à constituer les alliances dures et le conglomérat fondamental qui vont renforcer toute la structure dédiée au seul despote qu’ils se sont choisi. Pour s’insérer solidement dans les strates de l’édifice, les relais de servitude volontaire doivent primo : renoncer à leurs libertés individuelles et se soumettre totalement à l’ordre établi, secundo : se fondre dans le moule qui leur a été préalablement défini s’ils tiennent à se maintenir au poste ou bénéficier d’une rotation de poste dans son giron. Ils doivent être pour la plupart très prévenants, alertes et bien au courant jusqu’à suivre le moindre fait et geste ou le plus petit désidérata de celui grâce auquel ils sont là, même lorsqu’il n’a rien dit ou n’a rien fait du tout en réalité.

Il suffit qu’il mette le projet de la nouvelle Constitution sous le bras, les voilà tous flagorneurs, à qui mieux -mieux répercutera la voix du maitre jusqu’à s’arracher la primeur de l’annonce. Ses serviteurs attitrés savent qu’il est l’heure de souder les rangs et les meilleurs sont ceux qui le servent le mieux lorsqu’il n’est pas là ou qui anticipent de ses intentions même lorsqu’il n’en a pas. Dans ses silences ou ses absences prolongées, Ils se distinguent surtout par l’agitation partisane et des déclarations à l’emporte-pièces pour remplir le vide politique et lui trouver sans qu’il le demande, toutes les qualités requises et les capacités intellectuelles hors du commun, celles qui en font que nul n’est à sa hauteur et qui prouvent que la vacance avérée du pouvoir n’en est pas une en fait.

Le serviteur le plus zélé trouve toujours la parade subtile pour compenser les insuffisances de son maître et en faire le meilleur de tous. Amara Benyounès y a brillé dans ce rôle pendant un temps avant qu’il ne soit éjecté sans ménagement après avoir dépassé les strictes limites qui lui ont été tracées. Tous ceux qui attentent à la solidité de l’édifice de servitude volontaire, qui enfreignent son code d’honneur ou qui refusent de s’insérer tranquillement dans ses strates doivent être mis à l’écart ou épinglés sans aucune forme de procès.

Bien entendu, tout cela n’aurait jamais pu être sans le concours précieux du divin et de la manne des recettes d’exportation d’hydrocarbures, l’argent et la religion ont, tous deux largement contribué au confortement et à la pérennisation de la pyramide de servitude volontaire. Un concours précieux qui a donné de la puissance et des ailes aux tenants du pouvoir, ce qui leur a fait croire que rien ne pouvait contrarier leurs ambitions personnelles ni stopper leur fuite en avant.

Maintenant que l’argent vient à manquer et que les garde-fous anti-corruption sont éliminés, l’édifice de servitude volontaire résistera-t-il aux coups de boutoirs d’une population bouche ouverte, lasse d’attendre et de plus en plus exigeante dans ses frustrations pavloviennes et ceux de la mouvance islamiste qui n’a pas perdu de son bon flair, confondant l’odeur de l’argent à celle de la sainteté pour demander, elle aussi, ses comptes auxquels on l’a habituée ? L’instrumentalisation de la révision constitutionnelle à des fins inavouées pourra-t-elle venir à bout de la véritable crise multidimensionnelle que le régime refuse de voir en face ?

Khelaf Hellal

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Commentaires (4) | Réagir ?

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sarah sadim

Juste ils cherchent desespéremment une fuite en avant car le temps tel que la lame aiguisée d'un sabre s'abattra sur ce clan mercenaire de Bouteflika.

Je crois que le qualificatif mercennariat est le terme idéal pour résumer ce pouvoir Bouteflikiste aux seuls et strictes services de la France et des groupes embusqués au sein des états arabes du golfe.

Réflexes cela veut dire que "l'animal" est au stade neuro-végétatif" reste juste le dernier réflexe inné au moment de sa mort.

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Ahmed Umeri

(àamar) Ghoul, (àaamar) Saidani, Khellil, Saïd J R) qui se ressemble s'assemble, d'un coté, les corrompus, les voleurs, opportunistes, parvenus a leur fin, raflant tout a leur passage, devenant soudain arrogants. De l'autre, les patriotes, animés du seul souci de protéger le pays, de cette mafia, qui a transformée l’Algérie en vache de traite. Les journalistes, hommes ou femmes politiques, officiers de l'armée, anciens maquisards, jeunesse révoltée, il est du devoir de chacun, d'apporter sa contribution, pour plus de liberté, de démocratie, justice indépendante et de chasser cette pègre, qui nous harcèle chaque jours d'avantage.

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