Depuis quelque temps, on n’est plus dans la politique mais l’écran de fumée, le mensonge le plus éhonté, plus c’est gros mieux ça passe. Mohamed Larbi Ould Khelifa, patron désigné par Bouteflika à la tête de l’APN fantoche, a beau pérorer sur la démocratie, les réformes politiques, personne n’est dupe. Sa dernière intervention comme celles de tous les courtisans bien en cour n’est que pur enfumage pour tenter d’endormir les esprits éveillés. Mohamed Larbi Ould Khelifa a pris le relais d’Abdelmalek Sellal et du taulier du FLN Amar Saadani qui, en bons serviteurs, ferraillent à nous faire croire que l’Algérie a pris la voie des réformes démocratiques. Oubliant, les étourdis, qu’ils représentent à eux seuls le contre-exemple de ce qu’ils avancent. Le chef de l'Etat "est le président de tous les Algériens. Il assume la responsabilité de l'Etat (...). Toutes les données internes et externes lui parviennent et il connaît mieux que quiconque le moment opportun de présenter le projet de révision de la Constitution", soutient le patron de l’ANP. En voilà un autre qui parle en lieu et place du concerné. A chaque fois que l’autorité du chef de l’Etat est remise en doute, Sellal, Saadani et Ould Khelifa sortent du bois. Jamais le premier concerné.

Tous trois ont ânonné ces dernières semaines la même rengaine : Bouteflika est vivant. Il est même dans la meilleure de ses formes ! Mieux encore, c’est lui qui dirige le pays !!!

De Sétif, Abdelmalek Sellal s’est laissé aller à quelques analyses de bon père de la nation. L’Algérie va bien, Bouteflika veille sur elle. "Nous sommes condamnés à engager rapidement des réformes profondes pour mettre les jalons d'une économie compétitive et diversifiée, capable de sortir le pays de la dépendance aux hydrocarbures", a-t-il reconnu. Puis de fanfaronner que la politique du président de la République est "claire et elle s'oppose à tout immobilisme''.

Peut-on encore croire à ce genre de promesses quand on sait que le chef de l’Etat a recours aux médecins français pour garder ses dernières énergies pour les rares images de l’ENTV ? Ne nous a-t-on pas déjà susurrer cette certitude, il y a plus d'une décennie ? A vrai dire on ne nous demande pas de croire Sellal, Ould Khelifa ou Saadani,… l’essentiel est la survivance du statu quo.

Il y a une diabolique répartition des tâches au sein du premier cercle. A certains de distiller la bonne parole qui rassure, à d’autres de se répandre en invectives, menaces et autres oracles en diable si nécessaire.

Dans la garde rapprochée du clan, on n’hésite plus à plonger dans les caniveaux pour éclabousser opposants et autres brebis galeuses ayant quitté le troupeau. Les attaques ayant visés des officiers supérieurs déchus du DRS est l'exemple même que la pratique de l'ignoble n'est jamais loin pour garder les leviers de la décision.

Amar Saadani chargé de démolir les adversaires du clan se pique de tout savoir. Il vient de répéter ce qu’il a déjà déclaré en octobre. La révision constitutionnelle aura lieu en janvier. A défaut d’une feuille de route économique, la cour s’occupe d’entretenir l’illusion de lendemains de libertés.

Le pouvoir ayant neutralisé l’opposition peut désormais se permettre toutes les inconséquences. Le précédent du candidat-président qui a été "élu" sans faire la campagne électorale est l’un des actes fondateurs de l’imposture de ce mandat. Le reste est affaire de dosage médiatique, il relève de cette science secrète de la manipulation de l’opinion.

H. A.