L'Etat islamique commence à "pénétrer vers l'intérieur" de la Libye
Le groupe Etat islamique (EI), déjà ancré sur les côtes libyennes, commence à progresser "vers l'intérieur" du pays. Il vise l'accès à des puits de pétrole, a déclaré lundi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Depuis des années, l'Algérie tire la sonnette d'alarme.
Le temps presse pour la Libye voisine. Les factions en guerre depuis quatre ans n'arrivent pas à s'entendre. Pendant ce temps, les jihadistes de Daech avancent sur le terrain et conquièrent des territoires. "Ils sont à Syrte, ils étendent leur territoire sur 250 kilomètres linéaires de côte, mais ils commencent à pénétrer vers l'intérieur et à avoir (une) tentation d'accès à des puits de pétrole et des réserves de pétrole", a-t-il dit à la radio RTL.
L'EI compte 2000 à 3000 combattants en Libye, dont 1500 à Syrte, la ville natale de Mouammar Kadhafi à 450 km à l'est de Tripoli. Parmi eux figurent des nationaux partis combattre en Syrie et de retour dans leur pays, mais aussi des étrangers venus notamment de Tunisie, du Soudan ou du Yemen, selon une estimation de l'ONU.
Le groupe tente de "mettre la main sur les ressources pétrolières", selon une source diplomatique française, en s'étendant vers Ajdabiya, à 350 km de Syrte et 200 km au sud de Benghazi, dans une zone où se concentrent la plupart des gisements et terminaux pétroliers et gaziers du pays. Le pays, déchiré par les luttes de clans depuis la chute de Mouammar Kadhafi, a pour l'instant deux parlements, l'un dans la capitale et l'autre, reconnu par la communauté internationale, à Tobrouk (est).
"Il faut absolument que cessent les conflits intralibyens sinon le vainqueur militaire ce sera Daech", a poursuivi le ministre français de la Défense. "Heureusement, cette prise de conscience commence à se faire à la fois du côté de Tripoli et du côté de Tobrouk et on peut penser que les discussions qui sont en cours à la fois sous l'autorité de Martin Kobler, l'envoyé spécial des Nations unies, et dans les réunions de Rome, y compris ce week-end, vont aboutir à une solution politique", a-t-il ajouté.
Pas d'opération extérieure, mais une conférence internationale
M. Le Drian a exclu une opération militaire extérieure contre l'EI en Libye, du type de ce qui se passe en Syrie, estimant que les Libyens avaient les moyens de s'y opposer eux-mêmes pour peu qu'ils cessent de se combattre. Interrogé sur l'éventuelle option de bombardements contre les djihadistes, le ministre a estimé qu''il n'y a pas de solution" autre qu'une "solution politique (..) entre les différents clans, les différentes fractions qui aujourd'hui s'opposent en Libye" "Ils ont eux-mêmes les moyens militaires entre eux pour enrayer la progression de Daech donc il faut qu'ils s'unissent politiquement", a-t-il martelé.
Une conférence internationale sur la Libye a rassemblé à Rome des représentants de dix-sept pays (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et des pays européens et arabes, ainsi que de l’ONU, de l’Union européenne, de la Ligue arabe et de l’Union africaine). Elle s’est achevée par un appel solennel à la signature au plus vite d’un accord politique entre les factions antagonistes libyennes, jetant les bases d’un gouvernement d’union nationale. Des représentants des deux Parlements rivaux – l’un basé à Tobrouk (Est), l’autre siégeant à Tripoli (Ouest) – étaient également présents. Un appel à l’union a sanctionné cette conférence. Les participants se sont dits "déterminés, en collaboration avec le futur gouvernement d'union nationale, à vaincre l'ISIL (communément appelé groupe autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) en Libye et à éliminer la menace qu'ils représentent pour la sécurité libyenne et internationale". et de prévenir : "Nous allons cesser les contacts officiels avec des individus qui prétendent appartenir aux institutions mais qui ne sont reconnus par l'Accord politique (à signer entre les parties au dialogue inter-libyen)". Ils ont réaffirmé leur soutien au Gouvernement d'union nationale comme "seul gouvernement légitime de la Libye".
L'Algérie était représentée à cette conférence internationale pour la Libye par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats Arabes, Abdelkader Messahel, qui a relevé à la veille de la rencontre, "l'urgence" de mettre en place un gouvernement libyen d'union nationale.
L.M./AFP/APS
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C'est normal, ils viennent chez les peuples qui se revendiquent être des descendant du prophète, des peuples qui renient leur culture, leur histoire et qui sont prêt à servir corps et âme leurs maîtres qu'il soit de l'occident où de l'Asie, pourvu qu'ils ramassent les miettes des richesses de leurs pays et qu'ils se bouffent entre eux à cause de ces gens là, à qui les servira le mieux.