En Algérie, on a vu comment la djellaba du FIS a failli détrôner le costume FLN pour se retrouver en doublon fusionnel pataugeant comme d’habitude dans le sang de ceux qui ne comptent pas. Rien ne ressemble à un front qu’un front. Notre front national continue d’engloutir le caviar sur le dos d’une guerre de libération où les vieux de 70% d’Algériens n’étaient pas encore nés. L’armée a "barré" le chemin de la Régence aux leaders du FIS, qui fera barrage au FN ? A moins de le séduire et mettre de la poudre frontiste dans la sauce gauche-droite. A moins de faire radical et d’envoyer à la "chambre à gaz" les ouvriers, les chômeurs et les artisans sans parler des paysans qui y vont sans qu’on les pousse, ruinés par l’industrie de la malbouffe. Telles des baleines échouées sur le rivage en suicide collectif.

Les humains ne sont pas plus idiots que les animaux notamment les cobayes des laboratoires qui, à la longue, apprennent à éviter les pièges des expérimentateurs. Certains se laissent mourir d’autres préfèrent se venger. Dans un monde en crise, les Le Pen n’ont pas plus de sésame ouvre-toi que les autres seulement ils sont les seuls à faire peur aux responsables par le pedigree de leurs électeurs : les misérables de Victor Hugo. Les islamistes n’ont jamais eu de problème pour recruter et envoyer au djihad jusqu’aux convertis incultes du fait religieux. On n’est plus dans les religions qui habitent l’avenir, mais l’avenir qui habite n’importe quelle religion qui voudra de lui. Le Pen père s’est souvent trouvé l’avocat des dictateurs arabes qui cessent de plaire (Saddam, Kadhafi, Assad…) ; face au refus des banques européennes, la fille n’a pas hésité à demander de l’argent à la Russie de Poutine. Pour les Algériens, Jean-Marie Le Pen c’est la Bête privée de la Belle comparé au «saint» Mitterrand. Quand le soldat aux ordres torture ce n’est pas son ministre qui est lynché. On a beau diaboliser le premier, il n’a jamais eu de pouvoir officiel. D’un procès à un autre, le diable est accusé d’attiser les haines par ses divagations. N’importe quel psychiatre sérieux l’aurait jugé plus digne d’un suivi médical que d’une amende pour dommages et intérêts. Où les nobles chevaliers de l’Elysée puiseraient la gloire si Le Pen et Daech n’existaient pas ?

En Algérie, comment le FLN pouvait ressusciter sans les barbus ? A l’anomalie s’ajoute l’anomalie. Les Anciens nous ont avertis : quand la religion retire sa bénédiction, il faut s’attendre à la malédiction. La gravité des attentats de septembre 2001 aux USA et de novembre 2015 en France aurait dû pousser à la démission les deux présidents concernés. Incroyable mais vrai, ils ont boosté leur popularité et se sont retrouvés les meilleurs avocats des musulmans qui n’y sont pour rien. On ne sait pas combien ces derniers ont voté Le Pen dimanche, mais puisqu’ils sont nombreux chez les chômeurs et les ouvriers, on suppose qu’il y en a. Quand on a fui le FLN algérien, on peut supporter le FN français à condition qu’on soit réglo comme les autres émigrés qui deviennent invisibles à force de s’adapter et veiller à ce que leurs rejetons respectent toute forme de non-violence.

58 langues étrangères au bac français, qui dit mieux ? Ce n’est pas le «carnaval fi dachra», mais on s’y rapproche. La France vend ses plus beaux fleurons aux pétromonarchies après avoir vendu à la Grande Catherine de Russie les bibliothèques de ses Classiques. Un fleuron n’a pas le poids d’un livre sinon un Poutine serait un Ibn Saoud. Ce dernier a résolu le problème avec aussi croyant que lui : l’Oncle Sam. Il collectionne dans son musée les armes américaines par dizaines de milliards de dollars pour faire baisser le chômage de son compère. On a beau considérer l’alliance comme vénéneuse, le baise-turban est inévitable y compris pour le fanfaron milliardaire Donald Trump. Ajoutons que l’enfant Bush a eu un Ibn Saoud pour parrain qui l’inondait de cadeaux et nous saisissant mieux la fatalité qui pèse sur l’Américain-bougnoul. L’Elysée n’a pas d’autres affinités au point où on se demande pourquoi toutes ces guerres où on ne discerne ni l’ami ni l’ennemi ? Pour le moment, le grand chouchou de la France, une Algérie discrète et prudente tel le dernier héritier illégitime d’un vieux croulant. Il est normal qu’elle récupère à la foire des enchères gauloises la Grande Mosquée histoire d’en faire des petits pour enrayer la prière des rues que le FN dénonce avec raison. Bien que les Algériens du bled auraient aimé qu’elle achète l’hôpital du Val-de-Grâce. Le Raïs en traitement serait fier d’être en terre conquise. C’est bien Le Pen qui le premier a dénoncé avec ironie un président qui critique la France la veille et qui y vient pour un bobo se soigner le lendemain un demi-siècle après s’être débarrassé d’elle. Un Val-de-Grâce ou un autre qu’importe, les Algériens de passage pourraient se «retapés» en dinars. L’échange en euros les transforme en mendiants parfois en voleurs au point où certains n’hésitent pas à s’infiltrer parmi les migrants syriens. Si on a encore des devises dans le matelas pourquoi ne pas acheter (ou importer) un hôpital français qui risque de fermer faute d’argent et d’y soigner au moins les enfants pauvres c’est de loin la meilleure preuve que l’Islam est bien la religion de la Régence… Dans son livre Schizophrénie françaises, Ezra Suleiman écrit : «…les élites en France sont toutes produites par l’Etat et …l’Etat n’est pas supposé produire sa propre opposition.» Il note le cas de Bill Clinton qui au milieu des années 80 était gouverneur d’un Etat sans importance, négligeable et parfaitement inconnu pour les Français. Il a suffit que deux groupes de l’Hexagone l’écoutent le suivent dans ses réunions et illico il est devenu l’ «homme à suivre». Pour Obama, plus simple, la couleur de sa peau a fait son succès. Quant à Hollande, qui aurait misé sur lui ? Pourtant, dès le début on l’annonçait comme le favori des journalistes avec une des leurs pour compagne spécialisée en politique; Traduction : avoir les médias, la populace suivra. La Révolution française a failli en remplaçant les «sans-culottes» par les «sans-dents». «Qu’est-ce qu’un sans-culotte ? C’est un être qui va toujours à pied, qui n’a pas de millions…point de châteaux, point de valets pour le servir…Il est utile, il sait labourer…forger, scier, limer, couvrir un toit, faire des souliers et verser jusqu’à la dernière goutte de son sang pour le salut de la République. Comme il travaille, on est sûr de ne rencontrer sa figure ni dans un café ni dans les tripots où on conspire, ni au théâtre. Le soir, il se présente à sa section…non pas dans l’espoir d’être remarqué de toutes les citoyennes des tribunes, mais pour appuyer de toute sa force les bonnes motions. Au reste, un sans-culotte a toujours son sabre pour fendre les oreilles à tous les malveillants…» (1) Modernisé, le sans-culotte devient un «sans-dents» car pour le social, le dentiste est un luxe. Le sans-dents est un sans-culotte qui a perdu utilité et sabre. Il est tenu à partager son paillasson avec un autre plus misérable et totalement apolitique venu d’ailleurs grâce à la générosité «chrétienne» des châtelains. Ni aristocratie ni méritocratie, la Révolution française a produit une caste supérieure dépourvue de noblesse et du mérite. Une salle de soins intensifs est plus visitée qu’une morgue, on magouille plus intensément à Paris qu’à Alger.

L’extrême droite n’a provoqué de séisme que dans le clan de ce qu’on appelle à juste titre UMPS tant la droite et la gauche ont fini par s’acoquiner dans les affaires. D’après les sondages, ils puisent leurs électeurs chez les chefs d’entreprises, les métiers libéraux, les banquiers, les peoples en un mot les bénéficiaires de la mondialisation. Quelqu’un a dit que le FN pose les bonnes questions, mais a les mauvaises réponses. C’est déjà miraculeux de poser les bonnes questions surtout pour nous les Algériens : «Pour éviter quelle catastrophe, le verrou des deux mandats a sauté ? Pourquoi il y a tellement d’Algériens, non harkis non pauvres et même d’anciens moudjahidines, d’anciens responsables obsédés par les constantes morales nationales religieuses… avec la double nationalité et enracinés plus chez de Gaulle que Ben Badis malgré le danger «lepenisme»? Pourquoi plus on est misérable plus on vote pour les extrêmes ? Pour les bonnes réponses, il faut sans doute copier les Asiatiques qui semblent plus équilibrés avec leur philosophie zen et leur sagesse du juste milieu. Il faut le trouver. Si l’Algérie n’est plus une province française, les deux pays ont la capacité de se faire beaucoup de bien ou de mal. On se souvient du détournement de l’avion Air France et de ses conséquences. Le mauvais patron ne peut avoir que de vils subordonnés et des esclaves non fiables. Il n’y a plus de choix: le politicien devrait servir le peuple ou se faire hara-kiri avec tous ses ouailles «Jamais, quand c’est la vie elle-même qui s’en va, on n’a autant parlé de civilisation et de culture.» (Condorcet) «Tout est culture» (Mitterrand) Il est temps de s’occuper des gens en vie car si on les tue, on laisserait culture et civilisation aux derniers survivants : les rats. Ces animaux qui résistent même à une explosion atomique. On a tendance à dire que les Français votent contre, non pour. Dimanche passé, les trois principaux partis y compris le FN ont perdu plus de la moitié de leurs électeurs. Traduction : le mal est plus profond et les attentats de Paris à défaut de le déclencher l’ont simplement mis en lumière.

En Amérique pourquoi un couple de Pakistanais avec un bébé, vivant apparemment à l’aise, bien intégré au point d’être invité à un repas de Noël, planifie le massacre de leurs hôtes ? Le mari originaire du Pakistan, pays des talibans et une épouse compatriote élevée en Arabie saoudite, on devine le chapelet de traumatismes d’avant-l’immigration. Les politiciens occidentaux sont les premiers à en être conscients, mais ce n’est pas leur problème. Ils ont raison. Le Pakistan comme l’Algérie avait tout pour être comme les autres sans sombrer dans la catégorie de l’horreur. Le premier est numéro 1 mondial du crime d’honneur, le second du terrorisme interne de masse. Les victimes qui fuient ces pays en fantasmant sur l’Occident doivent savoir que le vivre ensemble implique qu’on ne tue pas si on a été tué, qu’on ne viole pas si on a été violé et qu’on ne vole pas si on a été volé. Surtout quand on se trompe de cible. Les dragons savants ont besoin du pétrole et des pétrodollars, les singes ploucs sont volontaires à les satisfaire afin de garder leur couronne quitte à égorger tout le troupeau, mais on n’a pas prévu les brebis galeuses qui ont peur et surtout celles qui ont la rage.

Mimi Massiva

• Wikipedia (Père Duchesne, été 1793)