Des dizaines de cadavres de jeunes dans les rues de Bujumbura
Le bilan des affrontements de vendredi et samedi au Burundi ne cesse d'augmenter: 79 rebelles et huit soldats ont été tués pendant et après les attaques coordonnées de trois camps militaires par des insurgés. Ce bilan émane samedi de l'armée burundaise.
Le troisième mandat acquis par la force par Pierre Nkurunziza semble loin d'apaiser la situation au Burundi. Les cadavres d'au moins 40 jeunes tués par balles ont été découverts samedi matin dans les rues de Bujumbura, ont indiqué plus tôt des témoins à l'AFP. Dans plusieurs quartiers, les habitants ont accusé les forces de l'ordre d'avoir délibérément exécuté ces jeunes gens.
A Nyakabiga, un quartier contestataire du centre de Bujumbura, des journalistes burundais et des témoins ont rapporté avoir vu 20 cadavres de personnes tuées par balles, dont certaines à bout portant.
Dans le quartier voisin de Rohero II, cinq cadavres de jeunes gisaient sur un de ses principaux axes routiers, selon des habitants contactés par téléphone. A Musaga, un autre quartier contestataire du sud de Bujumbura, "j'ai déjà compté 14 cadavres de jeunes exécutés cette nuit (de vendredi à samedi) par les soldats et les policiers", a assuré un fonctionnaire sous couvert d'anonymat.
"La plupart des personnes tuées sont des domestiques ou des jeunes chefs de famille qui étaient chez eux. C'est un carnage, il n'y a pas d'autre mot", s'est indigné un habitant de Nyakabiga sous couvert d'anonymat.
Tous assurent que la plupart des personnes ont été tuées vendredi en fin d'après-midi et dans la nuit de vendredi à samedi, bien après l'attaque des camps militaires et loin de ces camps. Certaines victimes avaient les bras liés derrière le dos, d'autres avaient été tués à bout portant, selon des témoins interrogés par l'AFP par téléphone depuis Nairobi.
Le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza, s'est refusé à tout commentaire sur les combats et les circonstances dans lesquelles les victimes avaient trouvé la mort. Le gouvernement a fait ramasser les corps samedi dans les rues de Bujumbura et, selon certaines sources, ils ont été enterrés à la hâte dans des fosses communes dans l'après-midi "pour empêcher la propagation de maladies". Mais des habitants ont accusé les autorités burundaises de vouloir faire disparaître les preuves d'un massacre qui aurait été perpétré par les forces de sécurité.
AFP
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