Frilosité politique : l’imam de Brest et la musique de Satan
S’il subsistait l’ombre d’un doute quant à la frilosité des hommes politiques face aux dérives de la supercherie mystique, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur de la République française, vient de le dissiper, en direct sur France 2, dans l’émission «des paroles set des actes» de ce jeudi soir 26 novembre 2015.
Le premier policier de France en arrive à avouer, à demi-mots, l’impuissance de l’Etat face à la déferlante salafiste, dont les fidèles se permettent l’impertinence de débiter des prêches d’une grande gravité, à l’adresse de publics d’enfants. Gravité dont le caractère extrême se situe dans le fait évident que les enfants sont démunis du sens d’appréciation nécessaire pour mesurer les dangers auxquels ces discours les exposent. Il appartient aux adultes de les en protéger !
Suite à la diffusion de quelques vidéos montrant l’imam de Brest, Rachid Abou Houdayfa, s’adonner à des discours des plus rétrogrades face à une audience de petits chérubins dont la moyenne d’âge n’excède pas 11-12 ans, Bernard Cazeneuve ne trouve rien d’autre pour commenter un tel laisser-aller que de se réfugier derrière l’absence de lois pour sanctionner ces dérives, aux prétextes qu’il n’y a pas d’appels explicites à la haine, seuls à même, selon lui, de justifier l’ingérence de l’Etat pour prendre quelconques mesures ou sanctions. Notre ministre avertit néanmoins que s’il est prouvé que ces prêches font propager la violence, alors il faudra prendre des mesures adéquates et sévir. En gros, la loi est là pour intervenir une fois que le mal est fait mais jamais pour prévenir et empêcher le crime et l’horreur de se perpétrer !
Pourtant, le visionnage d’une seule vidéo suffit à mesurer le caractère pervers de ces prêches Salafistes. Celle dans laquelle l’imam de Brest énonce, en toute impertinence, que la musique qu’écoutent les adolescents, ceux qui n’ont pas la chance de suivre ses recommandations, est le pur produit de Satan ! En guise de démonstration, l’imam s’en réfère aux paroles de Mahomet. Celles rapportées dans la compilation des hadiths, et qui vont dans le sens irrévocable de propos, pour le moins facétieux ! Il ne reste plus à notre imam que d’énoncer que le Rap, le Raï, ou la Techno étaient toutes exclues des styles musicaux appréciés par le dernier envoyé des cieux, et la boucle de la bêtise est bouclée !
Mille millions de mille sabords de tonnerre de Brest, pour reprendre l’expression favorite du capitaine Haddock !
Que faut-il donc de plus que ces affirmations absurdes, énoncées, tel un défi, devant la France entière, pour entrainer une mise en garde ferme à l’encontre de leur auteur pour dérapage caractérisé monsieur Caseneuve ? Essayer d’arrondir les angles face à ces insanités est une preuve de légèreté que ces autoproclamés détenteurs de la parole divine assimileront à une abdication irréversible de l’Etat, comme ce fut le cas en Algérie, bien avant l’arrivée du petit protégé Bouteflika ! Une réaction sereine et attentive face à ces dérives verbales pourrait s’admettre en toute autre période, mais pas en ces lendemains de drames où le sang des victimes de la barbarie n’a pas encore totalement séché ! Faut-il plus de tragédies pour comprendre enfin que les fous de Dieu qui ont assassiné des dizaines de personnes venus festoyer, danser et s’éclater au Bataclan sur les tonalités joyeuses de cette «musique de Satan» vibrent sur le même tempo que celui des discours de l’imam de Brest, érigé en Héro dans ce monde de folie où l’héroïsme se conjugue avec l’abondance de fadaises énoncées à qui mieux-mieux !
C’est à croire que les politiques ne mesurent pas la gravité des discours extrémistes, pour ainsi laisser des petits niais inoculer la toxine incurable des ténèbres dans l’innocence de petits chérubins inoffensifs! La nébuleuse Daesh s’est formée autour de discours perfides analogues à ceux tenus par l’imam de Brest. Ne pas réagir, vite et fort, c’est porter l’entière responsabilité de non-assistance à enfance en danger !
Comment peut-on faire preuve d’autant de cécité pour ne pas réaliser qu’à travers tels prêches de distorsion morale, c’est l’expression même du terme liberté qui est menacée ? Doper un enfant de discours anesthésiants, c’est inhiber ses capacités intellectuelles et lui fermer les yeux pour de bon ! Car, la liberté (au-delà de s’arrêter là où commence celle des autres) commence là où on cesse de voir le monde à travers les yeux des autres, pour enfin l’entrevoir à travers son propre regard !
On comprend bien le désarroi des politiques qui donnent tous l’impression de ne pas savoir à quels saints se vouer à l’approche des élections régionales, mais à force de tout faire pour s’écarter, sur chaque détail, du discours du Front National, on ne fait que renforcer l’ascension fulgurante de la petite Marine. Il ne reste qu’à espérer que pousser d’autres citoyens dans une autre facette d’extrémisme ne sera pas plus dangereux que celui que l’on se refuse à combattre de manière frontale ! Car cet extrémisme-là aura été choisi par un peuple excédé et désorienté, en toute conscience et en toute… liberté !
Quel que soit l’angle sous lequel on entrevoit l’équation politique, on s’aperçoit très vite que personne ne semble dégager suffisamment de lucidité et de recul pour analyser et canaliser les choses avec davantage de bon sens, d’où l’impression bizarre et inconfortable que tout s’éparpille dans tous les sens. Je n’en veux pour preuve que cette dernière sortie du président Français qui convoque le créateur et enfile une tenue pontificale pour qualifier les terroristes du vendredi 13 de "horde d'assassins, ayant agi, au nom d'une cause folle et d'un Dieu trahi".
Ainsi énoncées, les choses ont le mérite d’être plus claires, il s’agit donc bien d’une guerre de religions, chacun prêtant à Dieu une volonté et des états d’âme conformes à sa propre vision ! À part, bien sûr qu’il ne s’agit là ni du Dieu de Jésus, ni de celui de Mahomet. Ce Dieu-là a des pouvoirs encore plus magiques que ceux qu’attribuent la bible et le Coran au créateur, puisqu’il se convertit très vite en Dollars et en Euros, pour se faufiler à travers moult circuiteries commerciales avant d’atterrir dans le confort et les assiettes, en grandes quantités dans les pays civilisés, en petites miettes dans les contrées arriérés ! Ce Dieu a pour nom : pétrole ou carburant !
Kacem Madani
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Avec une injonction pour un retour en terre d'islamerie débilisante, notre imam débile fermerait son caquet ; mais avec de la tolérance républico-légale, le gus se verra pousser des ailes de la vulgarisation de l'absurde . On dit bien, à juste titre, que le mal n'est efficacement guéri que par le mal !
Bonjour
Merci Madani pour ce "re-sonnage" de cloches oh combien claire, juste et assourdissant. Au départ, sur la base du titre de ton article et de la photo l'accompagnant, j'allais te dire mon heuble avis. Avis que j'ai retrouvé au final résumé dans la dernière phrase de ton écrit que je cite: "Ce Dieu a pour nom : pétrole ou carburant !" Bingo, tout est dit, merci !! Effectivement, les dirigeants occidentaux, sociétés qu'ils dirigent comprises, sont au fond, depuis des décennies, horriblement "terrorisés" non pas par les "tangos" de tous bords et de tous calibres mais plutôt par le fait d'être un jour dans l'obligation irrésistible et incontournable de désigner les choses par leurs noms. Alors comme tu le dis; il bottent en touche et poussent la poussière sous le tapis et ce depuis la nuit des temps. Se doit être tout de même terrible pour ces gens dirigeant la planète et ce qu'elle contient, d'être convaincus, qu'au lieu de tapper sur Kabul, Damas ou Baghdad, c'est plutôt vers Riad et Doha en Passant par Koweit city et Dubai que leurs bombes et canons devaient être orientés. Mais là, c'est toute une autre "Histoire". Histoire qui pue hélas horriblement le pétrole, la poudre, les armes, le mensonge et la trahison. L'imposture va même jusqu'à ce qu'un "président" d'un pays se sentant invulnérable, droit dans ses bottes, s'érige Homme de sciences et de médecine capable de parler aux momies et pouvoir attester de leurs bonnes formes et leurs bonnes santé. Peut être que l'horrible tragédie "Paris 13 Nov 2015", signe de la barbarie dans sa définition bestiale la plus absolue, permettrait enfin de dire: "De Bentalha au Bataclan en passant par Beni messouss et Thivhirines, la bétise des "Hommes" à ce jour dictée par l'argent, le business et le pétrole, Riad et Doha doit absolument et définitivement cesser". A défaut, il est hélas établit que se n'est pas la fin mais c'est juste la fin du début. On dit que "l'espoir fait vivre". Alors espérons. !! Rabah Benali.