Une retenue collinaire qui ne retient rien à Tiaret
Cet ouvrage situé dans la région de Haïder près du douar des Gouacem est à l'abandon depuis 2005, date de sa réalisation et de son achèvement, il a coûté des milliards au Trésor public. Il est destiné à stocker de l’eau pour un usage agricole (irrigation, protection antigel, …), à partir d’un rechargement en eau qui s’effectue à un moment où celle-ci est abondante (hiver et printemps).
La réalisation d’une retenue collinaire est soumise à des conditions réglementaires spécifiques : selon les modalités d’approvisionnement en eau de la retenue (cours d’eau, ruissellement, …) et le cas échéant, selon la classification du cours d’eau qui l’alimente, une étude d’incidence est obligatoire. La réalisation d’une retenue collinaire étant coûteuse, un tel investissement nécessite un accompagnement technique permettant de valider le fonctionnement de l’installation (étanchéité, résistance au coulage, …) pendant au minimum la longue période nécessaire à son amortissement, une maîtrise d’œuvre et un suivi des travaux pour garantir leur conformité à la réalisation. Malheureusement, ce n'est guère le cas pour ce projet qui a été réalisé dans l'urgence et la précipitation Obligatoirement travailler dans l'urgence et la précipitation c'est commettre beaucoup d'erreurs, voire commettre l'irréparable en Algérie.
Un point essentiel dans la création de retenues collinaires : ne pas les placer sur le cours d'eau, (c'est le cas pour cet œuvre) mais en dérivation. Ce dispositif est connu mais trop souvent volontairement ignoré par les agriculteurs et les chargés de ce genre de projet. Or il n'implique pas de dépenses élevées, et il préserve la qualité des eaux courantes.
A voir le résultat, il semble qu'aujourd'hui est très difficile de réaliser une retenue collinaire dans certains endroits comme Haïder !!! Soit par manque, de maitrise de technicité dans ce domaine, ou d'expérience ...... un tas de question que se posent les paysans de cette région qui se trouvent face à une réalité amer aux conséquences drastiques en plus des répercussions climatiques dont la raréfaction et la modification périodiques des saisons de pluie les semences de cette année sont déjà compromises ... .
De Tiaret, Vizirdjiafar
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