Appel pour la constitution d’un front féministe

La femme algérienne, une éternelle mineure selon le code de la famille
La femme algérienne, une éternelle mineure selon le code de la famille

Razika Cherif a été violentée et assassinée par un individu qui l’a battue avant de l’écraser avec son véhicule, en pleine rue à Magra, un village situé à 60 km de M’sila. Ce drame effroyable a bouleversé la société algérienne et plusieurs rassemblements en soutien à la famille de Razika ont eu lieu à Magra, à Alger et à Béjaïa.

Les différentes mobilisations ont vu remettre sur la scène publique des revendications pour la pénalisation des violences faites aux femmes et l’abrogation du code de la famille. Les différentes parties prenantes considèrent que le crime de Magra n’est pas un fait isolé mais bel et bien la conséquence de rapports sociaux injustes aggravés par un arsenal juridique qui institutionnalise le patriarcat et l’inégalité des sexes. Il survient dans un contexte marqué par la multiplication des actes de violences contre les femmes (harcèlement verbal et physique, violence conjugale, viol, crime sexiste…).

L’association Tharwa N’Fadhma N’Soumer appelle les organisations féministes, les organisations de défense des droits de l’Homme et toutes les forces vives de la société civile, soucieuses de construire un Etat de droit et une société égalitaire à s’unir au sein d’un front commun afin de conjuguer leurs efforts et leurs réflexions pour mieux agir.

Le contexte politique est caractérisé par le débat sur l’adoption d’une nouvelle constitution qu’on annonce démocratique et civile. Nous considérons qu’aucun système social et politique ne peut être qualifié de démocratique s’il n’instaure pas la citoyenneté et l’égalité de tous les citoyens sans distinction de genre, de confession et de conditions sociales.

La loi condamnant les violences conjugales étant actuellement gelée au Sénat, nous relevons l’urgence de promulguer ce texte, de l’enrichir et de l’étendre à toute forme de violence à l’égard des femmes dans l’espace public, de pénaliser la discrimination de genre et toute forme de harcèlement. Et nous inscrivons notre initiative dans le combat historique pour l’abrogation du code de la famille qualifié naguère d’infâme et d’inique.

Nous appelons toutes les forces vives de la société civile et tout citoyen se sentant concerné par notre démarche à se joindre à nous, pour constituer une force de réflexion, de proposition et de pression, afin de redonner souffle au pôle féministe et progressiste luttant pour la pénalisation des violences faites aux femmes, pour l’abrogation du code de la famille et pour des lois civiles et égalitaires ; en solidarité avec toutes les victimes et pour que cesse la discrimination à l’égard des femmes.

La réunion qui verra la naissance d’un front "abrogationniste" se tiendra le mercredi 25 novembre à 16h30 au Centre des Ressources sis 8, Rue les Frères Adder (en face du Musée Mama).

Halte aux violences faites aux femmes,
Stop aux crimes sexistes
Non au code de la famille,
Tous unis pour des lois civiles et égalitaires

L’association Tharwa N’Fadhma N’Soumer

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