Il s’avère facile d’être héros ou traître dans cette Algérie qui refuse de reconnaître le statut de citoyenneté pour les meilleurs de ces fils. Ali Kafi a déjà écrit ses mémoires en s’appropriant le monopole de l’histoire. Pour lui, l’héroïsme s’arrête là où les intérêts politiques commencent car toute guerre doit profiter aux uns tout en exterminant les autres.

La diffamation non justifiée franchit les bornes de la raison. Abane Ramdane, ce doctrinaire de la révolution de 1954, plutôt ce Mao Tsé Toung africain comme est grandement présenté au monde, a été jalousement liquidé par les détenteurs du sort algérien pour avoir utilisé, voire imposé, son génie en matière de politique au profit de sa patrie. La course anticipée au pouvoir, les tendances fascistes sont à l’origine de ces exécutions arbitraires. Abane n’est ni un collaborateur de la France, ni jamais un traître, mais un symbole qui outrepasse le titre de chahid ou d’un officier de l’A.L.N.

Aujourd’hui la discorde est par un autre personnage du clan du Malg. Le témoignage d’Oud Kablia reste quand même un modèle criant de falsification qui révèle encore une fois la couleur raciste de nos décideurs. C’est aux historiens qu’incombe la mission de déceler objectivement les secrets de la guerre de libération, seule une liberté d’expression, sérieusement élevée, permettra aux analystes de divulguer les vrais ennemis de l’Algérie. Je vois la nécessité d’achever ce récit par cette pensée dédiée à toutes les victimes du système algérien : Lorsque les hommes disparaissent avant que la mort l’exige, c’est le cas le plus orgueilleux. Mourir pour ses idées et une naissance éternelle, au-delà de tout ça, c’est la mort elle-même qui aura l’honneur de les inviter à recommencer la vie par l’histoire.

Rachid Chekri