Ce que Noureddine Bedoui, le ministre de l'Intérieur, n’a pas vu à Lakhdaria
Le temps d’une matinée, jeudi 29 octobre, Lakhdaria a renoué avec la propreté et des trottoirs non encombrés, parce que Noureddine Bedoui, le ministre de l’Intérieur, était annoncé pour une visite dans la localité.
Noureddine Bedoui, qui a dû se lever tôt, est arrivé bien avant 9 heures à Lakhdaria, où des ouvriers de l’APC s’affairaient encore à faire disparaître les dernières immondices qui jonchaient la rue Si Lakhdar, l’itinéraire du ministre. Les autres rues n’ont pas bénéficié de ce privilège, Noureddine Bedoui n’étant pas passé par là.
L’APC de Lakhdaria est l’une des premières en Algérie où seront délivrés des passeports biométriques, et le ministre de l’Intérieur est venu voir de près où en sont les choses. S’il a été agréablement surpris de ce côté-là, il ne l’a pas été du tout en écoutant longuement des citoyens dans la rue. L’un d’entre eux lui a même posé la bonne question : quand goudronnera-t-on la rue du Krichiche ?
Cette rue, pour ceux qui ne l’ont jamais vue, n’a nulle autre pareille dans le monde. Elle traverse une bonne partie de la ville, mais elle est dépourvue de bitume, pleine de nid-de-poule, défoncée et continuellement submergée d’eau, et ce depuis belle lurette.
Dernièrement un citoyen de l’Est du pays, de passage dans cette rue, s’est arrêté et s’est adressé à des habitants de Lakhdaria en ces termes : y a-t-il des autorités dans ce bled ? Lakhdaria a un président d’APC, bien sûr, qui ne manque pas de jugeote d’ailleurs. Si vous l’interrogez sur cette rue, il vous rétorquera tout de go : "Nous sommes tenus par la loi sur les marchés publics." Aucune entreprise n’a en effet voulu courir le risque de retaper cette rue gravement endommagée.
Le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, qui est venu ce 29 octobre à Lakhdaria pour d’autres choses, aurait dû choisir de prendre un gâteau traditionnel dans un café de cette rue, au lieu de le prendre dans des locaux pour passeports biométriques. Il aurait pu ainsi constater de visu dans quelles conditions vivent encore les habitants de la ville du glorieux chahid Si Lakhdar, Mokrani Rabah de son vrai nom.
Ahcène Bettahar
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Comment faire une homellette sans eux, oula d’noukni !
Nagh:
Comment Ferhat et les indépendantistes ont pris en otage l’idée d’autonomie et l’ont tuER pour nous faire adorer un veau d’or : l’indépendance, envers et contre tous, est déjà consacrée.
Et si seulement il n’y avait que ça !
Après avoir resquillé dans l’idée d’autonomie il a brulé ses vaisseaux et maintenant il cherche l’affrontement.
Mais achou, c’est l’autonomie que vous voulez ou la fuite en avant ?
Alors que l’idée d’autonomie, est-ce parce qu’elle n’était encore qu’une idée, commençait à être intégrée et même à séduire, Ferhat qui venait d’abjurer sa troisième utopie (MCB rassemblement national après le FFS et le RCD) entrepris de prendre l’autonomie en marche : que dis-je ? A la gorge ! Pour se faire enfin une hagiographie. Ils ont dit à leur ouaille : ça fait longtemps qu’on attend Godo, ou un nouveau messie, mais nous savons tous qu’il ne viendra pas, car l’autre li akmala lana dinouna a fermé derrière lui l’usine à prophéties. Nous vivons une époque où rien ne vas plus, un temps propice à toutes les théologies. C’est ainsi que tout commença. On rassembla tout ce que la Kabylie a enfanté d’illuminés et de déçus puis on entra par effraction par un trou d’air dans l’idée d’autonomie.
En vérité il y a arnaque. On est d’abord passé d’un mouvement purement littéraire pour l’autonomie (MAK) à MAK2, son plagiat, mouvement pour l’autodétermination, pour finir par un mouvement pour l’indépendance (MIK). Et dans tous les cas nous ne sommes conviés qu’à entériner le fait accompli. Il faut rappeler que le MAK n’est pas né au sein du mouvement citoyen en 2001 mais dans les labos des facs parisiennes INALCO et Paris VIII sous la double paternité de H. Hirech et Salem Chaker, qui d’ailleurs ont été beaucoup moins ambitieux que Ferhat. Puis ce mouvement a été préempté par Ferhat à l’issue de ses errements idéologiques. C’est lui-même qui d’ailleurs l’’avoue subliminalement dans sa réponse à Ouyaya :
« Si l'Algérie pour laquelle s'était sacrifié mon père avait pris le parti de reconnaître tous les droits des peuples qui la composent; que la liberté, la démocratie…. »
Sil est devenu indépendantiste c’est désespérément quoi !
Faut-il rappeler qu’à chaque fois que Ferhat s’est engagé dans un mouvement politique c’est avec des désesperados : Au RCD avec des désespérés du FFS, au MCB coordination avec les désespérés du MCB original, au MCB rassemblement national, - oui rassemblement national, 3lakhatar à l’époque Sikhouna mazalith itewhid – parce qu’il s’était trompé de désespoir, et enfin avec les autonomistes parce qu’il était déboussolé et qu’il lu fallait s’accrocher quelque part.
Aujourd’hui il n’y a pratiquement plus de MAK (s) mais le MIK. Le mouvement pour l’indépendance de la Kabylie.
Mais là n’est pas encore le lézard.
Les indépendantistes qui ne reculent devant rien et qui n’en sont plus ni au débat ni même à l’autodétermination et qui ont déjà franchi le cap de la théorie en créant le GPK, le drapeau, la kardintiti, une présidence, s’ils continuent à parler d’autodetermination ce n’est que pour la partie théorique. En pratique ils se sont déjà affranchis de nos avis.
Pour Ferhat et ses apôtres qui ne considèrent pas seulement que le oui à l’indépendance est en cas de referendum acquis mais que quoi qu’il advienne ils se passeront du résultat, l’indépendance n’est pas une option sur la table mais une réalité sur le terrain. Si c’est oui, tant mieux si c’est non, ils passeront outre. Que dis-je ? Ils sont déjà passés outre.
Et ce qui est inquiétant c’est que ce qui à tous les points de vue est un simulacre, une parodie, ou apparait comme tels, commence à imprégner les esprits. On aurait tort de sous-estimer ce phénomène d’adhésion au MIK. Même s’il n’est représenté que par des hurluberlus qui s’y voient déjà dans la peau de ministres ou de vizirs et de président ou de roi, car les gens n’ont besoin ni de preuves ni de vérité pour suivre le mouvement.
Aujourd’hui non seulement il est du devoir de chacun d’ôter à Ferhat et ses acolytes la couverture autonomiste mais aussi de lui signifier que dans cette aventure indépendantiste il ne représente pas la Kabylie car nous ne lui avons donné aucun mandat.
Ma parole on est gouverne par des Marocains!!!