Des commandos américains et kurdes libèrent des otages de Daesh
Les autorités du Kurdistan irakien ont diffusé les images d'une opération militaire américano-kurde qui a permis la libération de 70 captifs de l'EI.
C'est un véritable pied de nez infligé à l'organisation État islamique (EI). Spécialisée dans les films d'exécutions morbides d'otages pour servir sa propagande et attirer de nouvelles recrues, l'EI est aujourd'hui prise à son propre piège. À leur tour, ses adversaires en Irak – les États-Unis et les Kurdes – ont immortalisé par l'image le récent revers qu'ils ont infligé à l'organisation djihadiste en libérant 70 de ses otages dans le nord de l'Irak. Dimanche, le gouvernement autonome du Kurdistan irakien, allié de la coalition internationale anti-EI, a diffusé une vidéo censée illustrer l'opération militaire américano-kurde qui a permis jeudi de sauver les captifs de l'EI dans une prison située près de Hawija, dans le nord du pays.
Captées avec une caméra fixée sur un casque, les images montrent ce qui semble être des commandos Delta, unité d'élite américaine spécialisée notamment dans les opérations de libération d'otages et d'antiterrorisme, et des forces kurdes en action. La scène est filmée à l'intérieur d'un bâtiment, probablement la prison dont s'était emparée l'EI près de Hawija. Elle témoigne d'une opération rapide et millimétrée au cours de laquelle des prisonniers non identifiés sont alignés, fouillés et libérés, avec des coups de feu permanents en fond sonore.
Premier décès américain depuis fin 2011
Selon les forces kurdes, 48 Kurdes et 27 Américains ont participé à ce raid qui a permis la libération de "69 otages" et coûté la vie à plus de 20 djihadistes. D'après l'administration américaine, ces prisonniers devaient être exécutés le même jour et leurs tombes avaient déjà été creusées. L'opération a aussi coûté la vie à un soldat d'élite américain, le sergent-chef Joshua Wheeler, 39 ans, décoré à de multiples reprises. Il s'agit du premier décès d'un soldat américain au combat en Irak depuis le retrait fin 2011 des troupes américaines.
La participation directe de forces américaines à des combats tranche avec le mode d'action habituel des troupes actuellement stationnées en Irak (quelque 3 500 hommes), normalement cantonnées à un rôle de conseil et d'assistance aux forces locales (armée irakienne et forces kurdes) contre l'EI. À en croire le Pentagone, les commandos américains ne devaient initialement pas intervenir directement dans l'assaut de la prison, mais seraient finalement entrés dans le combat pour prêter main-forte aux Kurdes, pris sous le feu des djihadistes.
En dépit du décès d'un de ses soldats, le secrétaire à la Défense Ashton Carter a laissé entendre que d'autres militaires américains pourraient participer à des opérations terrestres contre l'EI en Irak.
AFP
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