Journée nationale de la presse : les trous de mémoire de Bouteflika
Le chef de l’Etat s’est fondu d’un communiqué empreint d’un cynisme sidérant. Faut-il mettre cette adresse à une quelconque ignorance de la réalité des pressions que subit la presse ou à une volonté continue du chef de l'Etat de tenir en mépris la presse algérienne ? Plutôt la seconde que la première.
Bonne nouvelle, le chef de l'Etat nous souhaite une bonne journée !!! Mais dans quel contexte ! On savait Abdelaziz Bouteflika peu sensible à la presse, mais on ignorait qu’il pouvait pousser son dédain jusqu'à se tailler le costume de défenseur des journalistes.
Loin de prendre une quelconque décision pour libérer Hassan Bouras qui croupit dans la prison d’El Bayadh depuis début octobre, il s’installe dans la position de donneurs de leçons.
Alors que notre confrère est toujours derrière les barreaux, le chef de l’Etat convoque les progrès de la liberté de la presse tout en mettant de côté les interdictions de quotidiens, les emprisonnements de journalistes, les pressions et autres menaces auxquelles sont soumis chaque jour les professionnels de la presse. Moralisateur, il souligne que la liberté de la presse "Elle constitue également une halte pour méditer les idéaux que les pionniers de l'Information nationale ont défendus pour servir l'Algérie et ses intérêts avant toute autre chose".
"Idéaux" ? Quels idéaux de la liberté quand la police embastille cette même presse aujourd'hui invitée à plus de professionnalisme !!! Abdelaziz Bouteflika évoque des moyens de l'Etat "qu'ils soient matériels, financiers ou de formation". Quels moyens ? Quels sont ces journaux qui ont bénéficié de cette manne, hormis les porte-voix du pouvoir généreusement arrosés de publicité ? "Le but, en dernière instance, fanfaronne encore le président, étant de consacrer le droit constitutionnel du citoyen à l'Information."
"J'ai veillé, en ce qui me concerne, à ce que la presse nationale soit dotée des outils juridiques qui garantissent le libre exercice de ses activités, conformément aux normes et règles professionnelles en vigueur dans les sociétés démocratiques, et dans le respect de la déontologie et de la morale qui guident partout ce métier", scande le chef de l'Etat. 16 ans à la tête de l'Etat, Bouteflika rassure les journalistes puisqu'il a enjoint "au gouvernement de parachever l'arsenal juridique régissant les activités liées au secteur de l'Information, notamment en ce qui concerne la régulation dans les domaines de la presse écrite et de l'audiovisuel". Voilà une déclaration qui tombe à pic puisque les autorités ferment à tour de bras ces derniers temps et censurent sans rougir. Oubliant les siennes, il radote : "J'exhorte les professionnels, les éditeurs en particulier, à assumer leurs responsabilités en matière de formation et d'investissement au sein de leurs entreprises afin de garantir la pérennité de l'emploi."
Un tantinet donneur de leçons, il conseille : "Il incombera aux gens de la presse d'adhérer au processus de réformes que nous avons engagé ces dernières années par le biais d'instances les représentant, en l'occurrence l'autorité de régulation de la presse écrite et le conseil d'éthique et de déontologie."
Le communiqué terminé, Hassan Bouras est toujours en prison, et la presse pourra toujours continuer à essayer de faire son travail dans le marigot juridique qui lui est imposée par les autorités... jusqu'au prochain communiqué qui reprendra sans doute les mêmes éléments de langage.
Yacine K.
Commentaires (8) | Réagir ?
A chaque fois que je vois une photo de Boutez dans son etat d'hypnause, je sens un mal dans estomac. Est-ce l'objectif que cherche l'Armée? Nous savons le degré de mepris que cette Armée infame a a l'egard du peuple; mais quand meme!!!!... Soyez un "peu" humains!
Vous inspirez la peste. Savez-vous pourquoi?
Parcequ vous etes deja une peste!
Bonsoir
@ Madame Habiba Benbouzid
Sans l'ombre d'un doute Madame, vous êtes absolument dans le juste et le vrai que "votre Abdelaziz" national" est incapable d'aligner comme vous le dites, une phrase devant l'autre.
Soit !! personne ne rêve ni de l'entendre ni de le lire moins de le voir.
Alors, qu'attend t'il pour foutre le camps sa z'mala de truands de Tlemcen et de navarre incluse. Le peuple "Algérie" toutes options confondues y compris les chats et les poules, lui souhaitent et merveilleux bon voyage. Le plus tôt est le mieux. cordialement Madame. Rabah Benali