Miriam Mekhane, une jeune Finlandaise sur les traces de ses racines kabyles
Une semaine avant la soirée finale de Ourvision, un immense concours de chant et de danse qui se déroule chaque année en Finlande, la jeune artiste finlandaise, Miriam Mekhane, d'origine kabyle, est très attendue le 9 octobre 2015, au théâtre de Savoy, à Helsinki
Ourvision : un carrefour de diversités culturelle
Depuis l’annonce de son spectacle de danse kabyle par le Centre culturel international Caisa, à Helsinki, la communauté algérienne en Finlande promet qu'elle sera au rendez-vous pour assister à la finale du concours Ourvision.
À noter le poster de Miriam, vêtue de sa robe kabyle, a officiellement été choisi pour l'affiche principale de l'édition de cette année. "Nous avons choisi ce poster, pas seulement qu'il représente une culture de toute une communauté, mais il a aussi l'air très bon", a affirmé Johanna Kumpulainen, chargée de communication au Centre Culturel Caisa.
À côté de la candidate algérienne, il y beaucoup d'autres jeunes artistes d'origines étrangères, ils vont représenter plusieurs pays en Finlande. À savoir, la France, Cuba, Estonie, Vietnam, Espagne, Chine, Russie, Indonésie, Ukraine, Japon, Maroc...etc.
Dès la première édition de Ourvision en 2007, ce grand concours de chant attire, d'un jour à l'autre, l’appréciation de toutes les communautés en Finlande. Souvent considéré comme un carrefour qui incarne une véritable diversité culturelle, ce rendez-vous fixe le regard notamment sur les jeunes artistes de différentes origines, et cela pour assurer la coexistence de multiples ethnies ainsi que la joie de vivre ensemble. D'autant plus, les spectacles présentés par les compétiteurs sont souvent promus, de sorte à introduire un dialogue constructif entre les communautés en Finlande, malgré les différences de culture, la religion ou l'origine ethnique.
Miriam, une Finlandaise sur les traces de ses racines
D'origine kabyle, Miriam Mekhane, 21 ans, est une chanteuse, compositrice et danseuse finno-algérienne. Elle étudie la comédie musicale à Kallio, à Helsinki, et aspire incessamment à percer notamment dans le West End et Broadway. De plus, elle compose, elle-même, ses chansons et chante souvent en anglais à l'instar de beaucoup de jeunes artistes dans les pays nordiques.
Accompagnée de son père et son frère, Miriam nous a confié dans une rencontre au café Faster, à Helsinki, qu'elle compte revivre le patrimoine kabyle dans ses projets, et surtout déterminée à porter haut la dance kabyle en créant une fusion de styles. "Durant la soirée finale, Je serai vêtue d'une robe kabyle avec tous ses accessoires. Je vais présenter un spectacle de fusion. Je vais chanter "Shaking", une chanson que j'ai composée moi-même, et je vais danser kabyle", a-t-elle affirmé.
En se consacrant à l'art, Miriam s'inspire de son héritage biculturel. En fait, elle chante et compose souvent avec une forte touche typiquement kabyle. L'influence de sa culture algérienne a emmené la jeune fille à une nouvelle culture fertile, qui s'adapte en premier lieu à l'universalité. Elle pense toujours à une fusion de style musicaux, mais particulièrement basée sur son patrimoine original.
En 2013, Miriam était aussi finaliste de Ourvision. Pour elle, cette expérience lui a remarquablement permet de s'approcher de différents artistes en Finlande, et c'est là où elle a commencé à penser sérieusement à créer son propre style, inspiré de ses origines. "Quand je me suis rendue pour la première fois en Algérie, j'e m'y suis naturellement sentie chez moi. C'est là où j'ai beaucoup appris sur la robe et la musique kabyle. C'était vraiment un sentiment magique ! Un sentiment d'amour", a-t-elle affirmé.
L'histoire de Miriam avec la danse kabyle, n'est pas une rencontre inopinée qu'elle avait fait avec ce style. En outre, cela a débuté comme des petites "performances familiales" chez elle. Par la suite, elle a aussitôt été encouragée à faire des spectacles avec Ourvision. Mise à part la danse kabyle, Miriam a étudié le piano et la salsa. De plus, elle s'intéresse profondément à la danse africaine. Toute cette diversité l'a donc poussé à montrer au monde qu'il existe aussi une danse traditionnelle kabyle, typiquement nord-africaine, qui a justement ses bases, son charme et surtout sa magie. "Je suis Finlandaise, mais je suis aussi Kabyle. Je dois donc montrer au monde d'où je viens. J'ai lu et bien entendu que des troubadours, des grands poètes et artistes ont la même origine que moi. J'en suis tellement fière", a-t-elle dit.
Miriam pense aussi que le moment est bien arrivé pour que la dance kabyle soit fusionnée. "C'est le meilleur moyen pour qu'elle soit introduite au monde", a-t-elle estimé. La danse orientale, elle continue, a évolué les dernières années grâce à la fusion. Il faut libérer un style de danse pour qu'il s'adapte à l'autre. "Shakira a donné un souffle à la dance orientale après qu'elle l'a fusionnée dans une musique occidentale. Aujourd'hui, ce style de dance a commencé à s'étaler partout. Par conséquent, il existe désormais plusieurs écoles qui enseignent la danse orientale dans le monde. Pourquoi pas alors la danse kabyle ?", a-t-elle demandé.
D'où vient toute cette inspiration ?
En réponse à une question sur ses styles et ses artistes algériens préférés, Miriam confie qu'elle est aussi fan du style gnawi. Elle est tellement inspiré par Matoub Lounes et Kateb Amazigh. Dans un autre contexte, elle nous a précisé qu'elle se prépare bientôt à interpréter pour un spectacle, la chanson "Algérie mon beau pays" de Slimane Azem, et ensuite, elle a promet de travailler sur plusieurs autres chansons.
Enfin, son père, Sid Ali Mekhane, entraîneur de football en Finlande, affirme que sa fille, malgré son âge, avait, une fois, présenté au lycée un exposé sur des artistes kabyles illustres à savoir : Matoub, Aït Menguellet...etc. C'est dire la précocité et l'attachement ce cette artiste à ses racines. "Elle me demande souvent sur l'Algérie et ses racines. Elle n'hésite pas à en parler autour d'elle. Elle est vraiment typique", a-t-il dit.
Enfin, en attendant son concert, Miriam prépare régulièrement ses répètes avec son petit frère Adel, 16 ans, lui aussi, musiciens et compositeur. les deux frères sont déterminés à honorer leur spectacle, qui va assurément enrichir tout un parcours remarquable, déjà tracé par la communauté amazighe en Finlande.
Hamza Amarouche
Helsinki, Finlande
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merci pour l'information et le partage
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