Le cri du gallinacée, cocorico…
A l’aube, dès les premières lueurs du jour, le coq gonfle son bréchet, tend son cou rosé et sa crête denticulée, bien tenu sur ses pattes frêles aux griffes ridicules, crie à tous ceux qui feignent l’écouter dans la basse-cour, et ailleurs aussi : Cocorico…!
Il se donne des airs d’Obélix pour impressionner l’ours blanc des banquises du Nord. L’aigle royal de la bannière étoilée aux crocs acérés, ricane. Il est rusé, il sait que l’ursidé «tzarien» est incontournable, il vaut mieux l’avoir avec soi que contre soi. Les meutes d’hyènes qui sévissent dans désert ne sont pas une proie facile. Ces carnassiers sanguinaires, violeurs et "décapiteurs", "dégomeurs" de l’Histoire et effaceurs de ses vestiges, sortis de nulle part, chassent les autochtones et "dé-Sykes-picot-ise" la Mésopotamie. Génération spontanée ou essaimée ? La réponse est complexe, peut-être les deux suppositions à la fois.
Mais comment un poulet sorti tout droit de son poulailler, veut-il aller picorer avec plus grands que lui ? Ni l’aigle noir germanique, ni les léopards d'or armés et lampassés d'azur de sa majesté Élisabeth ne semblent s’empresser de se mettre sur le chemin de l’ours russe. Le coq veut la tête de la girafe alaouite, alliée des héritiers du lion solaire de la dynastie kadjar et des Pahlavi.
L’aigle de l’oncle Sam n’a pas qu’un seul tour sous ses ailes, lui aussi veut être l’ami du lion solaire qui est l’ami indéfectible de l’ours blanc. Il a tout à gagner. En attendant l'arrivée sur les lieux, du dragon chinois successeur du dernier empereur, qui ne cache pas son désir et son vœux d'étendre son espace vital dans la réserve. Quant aux dromadaires leur seul souci est de durer sur le sable et de s'abreuver du puits et du cube, la ponction noire coule à flot et entraine avec elle, vers le bas des fennecs qui se sont pris pour des cigales, le temps de l'éclaircie. Un vrai casse-tête de zoo-stratégie ! Le gallinacée ne veut pas croire qu’il est finalement le dindon de la farce, et que les poules peuvent pondre sans lui.
Ahmed Farrah
Commentaires (0) | Réagir ?