Issad Rebrab, patron de Cevital : "Ils vont mener le pays à la catastrophe"
Dans un entretien au site d’information TSA, Issad Rebrab, patron du groupe Cevital, revient sur les innombrables blocages dont sont l’objet ses projets d’investissement et interpelle le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Il y a dans cet entretien l’expression d’une révolte contenue d’un investisseur qui se sent visé, bridé dans sa volonté de créer des richesses. Ce sont des déclarations d'un homme blessé, remonté par les pratiques des tenants de la décision. Dans cet entretien Issad Rebrab dément l’existence d’une pénurie du sucre. A preuve dit-il : "Nous sommes en train d’inonder le marché". Et de donner des chiffres : "Pour la seule journée du 17 septembre, nous avons livré 5 995 tonnes de sucre alors que les besoins du marché national sont évalués à 3 500 tonnes par jour".
Blocages. Le patron de Cévital est revenu longuement sur les obstacles et blocages avérés de ses nombreux projets d’investissement. Répondant aux nombreux appels à investissement, Rebrab constate que «la bureaucratie et les blocages ne sont pas au niveau des fonctionnaires mais au plus haut niveau de l’État !". Exemple ? "En décembre 2012, explique Issad Rebrab, Abdelmalek Sellal avait envoyé une commission interministérielle à Béjaïa pour notre projet de trituration de graines oléagineuses. Cette commission dirigée par l’actuel ministre des Travaux publics qui était secrétaire général du ministère de l’Intérieur à l’époque avait donné un avis favorable. Le rapport a été remis au Premier ministre. Pourquoi il n’a pas débloqué ce projet qui devait dégager trois milliards de dollars pour l’Algérie ?"
Très en colère contre le deux poids, deux mesures que pratique le ministère de l’Industrie, le patron de Cevital a démonté la mécanique de mensonges et autres louvoiements auxquels a recours le ministre de l’Industrie, mais également la responsabilité du premier ministre dans le blocage de projets qui auraient permis la création de milliers d’emplois.
Discours. Issad Rebrab qui n’entend pas reprendre sa carte d’adhérent au Forum des chefs d’entreprises, est remonté et il le dit sans détour : "Je ne crois pas du tout à leur discours tant que les projets industriels ne sont pas débloqués. Certains le sont depuis plus de dix ans. M. Sellal et M. Bouchouareb sont au courant. Il me semble que nos décideurs n’ont ni la volonté politique, ni la vision, ni l’ambition pour notre pays". Sans gants, il remet en doute la volonté du gouvernement d’accompagner les investisseurs dans la diversification de la production nationale.
Et de tempêter : "Je suis écœuré et en colère devant l’inertie et les blocages du ministre de l’Industrie qui bloque le secteur industriel et le Premier ministre qui ne fait rien pour débloquer la situation. Ils (décideurs) vont mener le pays à la catastroph". Puis il s’interroge sur le silence des autorités aux appels des investisseurs algériens : "Pourquoi ils sont sourds ? Pourquoi ils sont autistes ? Pourquoi ils reçoivent les entrepreneurs étrangers et ne répondent même pas au courrier et au téléphone pour certains entrepreneurs algériens en dehors de leurs amis ?".
Yacine K.
Commentaires (23) | Réagir ?
danke schoon
Mohammed Ait Aissa, Vous êtes sérieux?? Sans fioritures, sans mots déplacés, connaissez- vous Rebreb ?? Y'a quelques vérités dans votre discours mais posez-vous la bonne question. Rebreb l'algérien est passé par quelle voie??? Ceux qui lui ont donné carte blanche par le passé se sont viré avec le magot constitué. Lui il voit plus gros. Il a des ennuis avec les nouveaux venus.