La parade des idiots idéaux
L’indignation est totale dans l’ensemble du monde civilisé, on en fait partie parce qu’on dénonce l’atrocité de l’acte lâche, après on plie même bagage pour aller exprimer notre dégout pour la barbarie qui menace la liberté de vivre, de penser, de s’exprimer.
On prend nos petits souliers, on les glisse dans nos bagages avant de les mettre à côté de la porte de sortie, on règle notre réveil le soir en priant Dieu de ne pas se lever tard, on fait quelques mouvements pour mieux être préparé pour le lendemain, on boit de l’eau et on dort.
Première classe, thé versé dans une tasse, nous préparons nos condoléances, malgré le confort, on s’empêche de sourire par compassion ou juste pour habituer les muscles de notre visage à la crispation, parce qu’il ne faut jamais sourire une fois là-bas, étant donné que le monde, celui que nous cherchons, nous regardera.
On descend de l’avion, on sert quelques mains et on se dirige directement vers le point de départ, pas de mesures d’accueil protocolaires aujourd’hui, pas de déjeuner dans la salle des rois, pas de photographes, pas de cortèges. Seulement une voiture blindé qui nous emmène là où on devrait être.
Une fois arrivé on essaye de gagner une place au premier rond, comme à la mosquée pour mieux entendre, mieux se faire entendre, mais on finit par nous mettre derrière, ça peut être le deuxième, ou le troisième rang, ça dépendra du protocole réservé à ce genre d’événements.
L’heure du départ arrive, on jette un regard furtif à ceux qui se tiennent devant nous, on aimerait tant tenir leurs bras, marcher à leur côté et scander leur dédain. Mais on se rend compte qu’on est là par notre volonté, pas la leur. Alors on se contente de se dire que mieux vaut être derrière qu’ailleurs. Est l’ailleurs c’est le sud de notre pays, ailleurs c’est la Palestine, la Syrie, l’Iraq, la Libye, l’ailleurs c’est aussi le Mali, le Niger, le Nigeria, et même la Birmanie et l’Afghanistan.
L. Zoubir
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