1.2.3… je hais l’Algérie !!!
Je regarde souvent les drapeaux de l’Algérie, hissés dans les stades européens. Et je me dis que ces algériens qui les hissent ne cherchent qu’à solliciter le regard de leurs semblables, ils ne cherchent pas à imposer leur culture aux autres, ils ne font donc que dresser la barre de l’emblème pour symboliser un retrait par rapport aux autres Algériens. Je les imagine lever la tête vers le haut et de se dire : Oh combien on est si bien là !
Beaucoup diront qu’il s’agit juste de l’image d’un Algérien fier de sa nationalité, je reste convaincu que cette fierté est liée au fait qu’il n’a plus à la vivre dans son pays, car il me semble que l’exil est le seul moyen pour qu’un Algérien puisse parvenir à aimer et à être fière de sa nationalité, ce n’est point un message destiné aux autres, mais un acte égoïste teinté de fierté qu’il envoie à travers les caméras aux autres algériens. Mais je ne le juge pas, je lui donne même le droit de dire :«J’aime mon pays l’Algérie, mais de loin».
Osez-vous contredire l’idée qu’il ne vous ait jamais arrivé de vouloir sortir le matin dans l’espoir de ne croiser aucun algérien ? De ne pas être régionaliste en pensant qu’un algérien vaut mieux qu’un autre ou de ne jamais maudire votre pays au moins une fois par jour ? Parce que le dégoût n’entraîne que l’indifférence et la haine de soi. Une indifférence vis-à-vis la situation chaotique de la nation et la haine vis-à-vis nos semblables. On s’acharne alors sur le Kabyle, le Chaoui, le Mozabite, ou l’Arabe quand on ne trouve pas un bon bouc émissaire, on les traite par tous les noms d’oiseaux juste pour se démarquer d’un groupe, et se mettre dans notre tête de demeuré l’idée qu’on vaut mieux que d’autres. Et cela engendre des problèmes que nous créons, des idées que nous défendons… Une raison pour nous déculpabiliser de notre maladie qui se nomme : sous-développement.
Avec le temps, notre aliénation passe à la vitesse supérieur, on s’attaque donc aux religieux si on l’est pas, aux francophones si on est arabophone, on s’attaque à la femme pour la jupe qu’elle ose porter si la nôtre porte une robe. Cela me rappelle ceux qui se donnaient le droit d’imposer le silence aux voix levées de l’autre rive, sous prétexte qu’ils avaient fui l’Algérie au temps de la Fitna au lieu de la subir comme tout le monde. Alors qu’ils n’admettaient pas qu’ils auraient aimé le faire si l’occasion s’était présentée à eux, mais ils n’osent pas parler, parce que la mort pour eux n’est pas spirituelle, elle est somatique.
Personnellement je n’attends absolument rien de ceux qui parlent à la première personne et dressent le portrait d’un peuple uni et conscient, un peuple dont l’histoire de sa révolution lui suffit pour se payer une légitimité, une pureté, ou une supériorité illusoire. Pour déterminer le bon algérien du mauvais algérien, on n’a nullement besoin d’emprunter mille chemins à travers les équations et les études sociologiques dont l’âge des auteurs dépasse celui des sujets d’études. Il suffit juste d’admettre que l’Algérie n’aime pas tous ses enfants. Seulement l’amour, elle ne peut se taire que dans les entrailles de l’inconditionnel amoureux, l’exilé. Quant aux clameurs de tous bords, ils sont libres de se considérés comme privilégiés d’une mère profanée par nul autre qu’eux mêmes.
Zoubir Lounes
Commentaires (7) | Réagir ?
merci pour le partage
@Zoubir Lounes :
Vous êtes un de ces 'pseudo'-journaliste à écrire un article 'raciste' contre des Algériens de l'autre rive. Vous essayez de démonter que "ceux" de là-bas ne sont pas complétement Algérien... Vous êtes coupable de votre frustration !!