Le drame des migrants nous interpelle !
Qu’on les appelle migrants, harragas, refugiés ou autre chose leur drame est le même, ces êtres humains sans nom, sans voix qui se jettent ainsi par milliers dans des embarcations de fortune pour tenter de rejoindre les rives et les îles du sud de l’Europe interpellent quelque part notre conscience et nous fait dire combien le monde d’aujourd’hui est devenu fou. Nous réalisons aussi combien les grandes douleurs sont muettes, incomprises et livrées à elles-mêmes.
Ces milliers de migrants ont quelque part donné rendez-vous à leur destin malheureux en fuyant le danger de mort qui les menaçait à tout instant dans leurs pays d’origine pour en braver d’autres, de non moindre dans l’espoir de s’en sortir. Ils ont tenté l’aventure de la traversée de la Méditerranée dans un dernier réflexe de «survivre ou mourir», celui du désespéré qui décroche et qui n’a plus rien à perdre. Ils sont frappés par une double malédiction, d’une part, par l’égoïsme et les traitements insupportables que leur font subir les pays de cette vieille Europe qu’ils tentent de rallier au péril de leur vie et d’autre part par la cruauté et l’aveuglement des dirigeants dictateurs de leurs pays d’origine, des dictateurs qui entretiennent exprès des tensions et les divisions internes dans leurs pays pour les faire fuir malgré eux.
Des dictateurs qui se soucient beaucoup plus de leur ancrage dans les hautes sphères du pouvoir quitte à pourchasser ou dévaster toutes les populations qui leur font opposition et le pays avec elles. Rien ne leur fait plus honte dans ce monde moderne qu’ils ne veulent pas voir en face, ils déploient tous les subterfuges machiavéliques, ils sèment la zizanie dans les régions où ils passent pour s’accaparer les rênes du pouvoir et étendre leur hégémonie. Des dictateurs qui s’accoquinent avec les ennemis des libertés et de la démocratie, qui persécutent et harcèlent les opposants et les intellectuels de leur pays pour se livrer à leurs lubies monarchiques et dynastiques.
Des dictateurs qui tiennent un double langage avec l’Occident qui les soutient pour ses propres intérêts. Ils s’agrippent au pouvoir par de vils procédés antidémocratiques et des compromissions éhontées avec les mouvements fascistes et sectaires, ennemis déclarés de l’Occident et de ses valeurs universelles que sont la liberté d’expression, la liberté de conscience, les droits de l’homme et la démocratie.
Des dictateurs très regardants et très démagogues envers les populations qu’ils enfoncent dans l’arriération et l’obscurantisme, des dictateurs prêts à pactiser même avec le diable pour ratisser large dans les suffrages qui leur permettent de briguer le pouvoir ou s’y maintenir. C’est ainsi qu’ils fondent leur fausse légitimité au pouvoir en faisant de la misère, du dénuement total et de la régression des populations qu’ils ont abandonnés à leur sort le comburant idéal de tout ce qui fait leur puissance de tous les temps au pouvoir .
Des dictateurs qui s’appuient justement sur ce retour de complaisance des mouvements fascisants et sectaires prêts à tout pour pérenniser leur règne et défendre jusqu’au dernier pan de leur territoire contre les frères compatriotes qui ne se plient pas à leurs diktats.
Un constat accablant sur les dictatures du Sud de la Méditerranée et de l’Afrique en général, qui ne dédouane pas pour autant les dirigeants de pays européens civilisés qui font subir aux survivants de ces migrations de la dernière chance tous ces traitements humiliants et insupportables qui dépassent l’entendement humain.
Khelaf Hellal
Commentaires (0) | Réagir ?