Quand un fellah installe un épouvantail dans son champ, il est sûr de dormir sur ses deux oreilles la nuit suivante, et quelques autres nuits, parce que les animaux nuisibles n’approcheront pas ses cultures, de peur de l’épouvantail. Mis au fil des jours, les bêtes sauvages qui ne sont pas bêtes à ce point, remarqueront que l’épouvantail ne bouge pas et qu’il ne représente finalement aucun danger pour eux.

Rassurés, les animaux sauvages reviendront en force dans les champs et deviendront plus destructeurs que jamais. L’épouvantail n’aura servi à rien, ou presque. D’ailleurs, la technique de l’épouvantail a été délaissée par les fellahs qui lui préfèrent désormais d’autres techniques, dont celle des appâts empoisonnés, nettement plus efficace. L’épouvantail a fait son temps !

Mais attention ! L’épouvantail a fait son temps chez les fellahs, mais pas chez les politiques. En 2015, en effet, tapis dans l’ombre, certains politiques bien de chez nous continuent encore à user de cette vieille technique d’épouvantail.

Dernièrement, un épouvantail nommé Madani Mezrag a été sorti du bois pour être installé bien en vue. La surprise a été tellement grande que les concernés sont restés bouche bée. C’est l’effet épouvantail des premiers jours.

Nos politiques réussiront-ils là où les fellahs ont échoué ? Wait and see !

Ahcène Bettahar