Darwich, une voix, une oeuvre, une vie...
Le plus célèbre poète palestinien Mahmoud Darwich, décédé samedi aux Etats-Unis à l'âge de 67 ans, est mort à l'étranger où il avait passé plus de 20 ans d'exil.
Il avait acquis une notoriété internationale avec près de trente ouvrages traduits en quarante langues.
Mahmoud Darwich était né le 13 mars 1941 à al-Birweh, en Galilée, alors en Palestine sous mandat britannique et aujourd'hui dans le nord d'Israël.
Lors de la guerre israélo-arabe de 1948, ce village est rasé et ses habitants sont forcés à l'exil.
La famille Darwich s'enfuit au Liban, où elle restera un an, avant de rentrer clandestinement en Israël, où elle s'installe dans la localité de Deir al-Assad, avec un statut précaire.
Après ses études (en arabe et hébreu) dans des école arabes israéliennes, Darwich s'installe à Haïfa, le grand port du nord d'Israël, où vit une importante communauté arabe.
En 1960, à l'âge de 19 ans, il publie son premier recueil de poésie "Oiseaux sans ailes". Un an plus tard, il rejoint le Parti communiste d'Israël, une formation judéo-arabe.
Il rêve encore de révolution et d'internationalisme et exprime dans sa poésie une identité palestinienne encore niée à l'époque. Il est assigné à résidence durant de longues périodes.
Son célèbre poème de 1964, "Identité" ("Sajjel: Ana arabi"), sur le thème d'un formulaire israélien obligatoire à remplir, deviendra un hymne repris dans tout le monde arabe.
Au début des années 1970, il choisit l'exil. Il part pour Moscou étudier l'économie politique puis se rend en 1971 au Caire où il travaille pour le quotidien Al-Ahram.
A Beyrouth, en 1973, il dirige le mensuel "Les affaires palestiniennes" et travaille comme rédacteur en chef au Centre de recherche palestinien de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il rejoint l'OLP alors en guerre avec Israël.
Après la guerre israélienne au Liban durant l'été 1982, qui a forcé la direction de l'OLP à trouver refuge à Tunis, Darwich reprend la route de l'exil: Le Caire, Tunis puis Paris.
En 1993, il démissionne de l'OLP pour protester contre les accords d'Oslo, estimant qu'ils n'apporteront pas une "paix juste" pour les Palestiniens.
Le poète se rend en 1995 dans la bande de Gaza après l'avènement de l'Autorité palestinienne, avant de s'installer à Ramallah, en Cisjordanie.
En mai 1996, il est autorisé à fouler le sol d'Israël pour la première fois depuis son exil afin d'assister aux funérailles de l'écrivain arabe israélien Emile Habibi.
Ces dernières années, il vivait entre Ramallah et Amman.
Lauréat du prix Lénine de l'ex-URSS, chevalier des Arts et des Lettres (France), il avait reçu à La Haye le prestigieux prix Prince Claus pour "son oeuvre impressionnante".
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Lettre à mes amis juif
En souvenir de leurs grand parents
Pardon
Petit bébé lumière
Ta maison est en deuil
Ton lit n’a pas sommeil
Pardon
Petit bébé rieur
Les diaphragmes sont fermés
Rangés comme tes cuillères
Pardon
Petit bébé coriace
Tes copains de crèche
Observent une minute de silence
Pardon
Petit bébé amour
L’éclair a frappé ton rêve
A laissé sur ta langue
Un goût incandescent
Pardon
Petit bébé coureur
Pas le temps d’essayer toutes tes dents
D’essayer ton sourire
Sur le miroir de l’enfance
Pardon
Petit bébé charmeur
Tes photos ne font pas les unes
Les héros ne portent pas ton nom
Comptés dans une main
Multipliés chaque raid
Et quelques uns aujourd’hui
Ont soufflé leurs bougies
Consumées avant l’âge
pardon
Petit bébé cobaye
De téter
Les balles d’un raide chirurgicale
L’amicale du monde civilisé
Joue chaque jour au poker
Tes frontières barbelées
Pardon
Petit bébé arabe
L’élan de tes ailes
Déplumées
Juste avant l’envole
Pardon
Petit bébé hagard
Les migs de nos armées
Sont exposés dans les hangars
Les chars de nos divisions
Rouillent dans les casernes
Les soldats de nos nations
Sont en plomb
Pardon
Petit bébé philistin
La bible qui porte ton nom
Saigne.
Les élus du Dieu actuel
Piétinent sur tes versets
et déversent leur venin du ciel
Pardon petit bébé tout seul
L’étoile de ton destin
Est dans un trou noir.
Les enfants de l’étoile jaune
Portent une mémoire courte
Les enfants de l’étoile jaune
Écourtent les bourgeons de tes plaines
Les enfants de l’étoile jaune
Font pâlir les visages
dans les cours de récré
Pardon petit bébé mort
Les enfants de l’étoile jaune
Dans leur joujous à hélice
Se jouent des lois de ce monde
Alors enfants de tout pays
Lâchez des mots
Mais pas des bombes.
Hamid Benamra
(textes déposé)
A chacun son cheval
A chacun sa bataille
En Palestine
Les chevaux ont été jetés à la mer
Les chenilles ont tisser dans les écuries
Des toiles en fils de fer
Ceci n’est pas une plainte
Rédigé en gros sabots
Ceci est l’écho de leur hennissement... (texte déposé)