L’appel de diversion d’Abdelaziz Bouteflika
Dans son message du 20 août dernier, à l’occasion de la Journée nationale du Moudjahid, Abdelaziz Bouteflika a lancé un appel pour le moins équivoque. Etrange que ce chef de l'Etat !
Mine de rien, il a appelé les Algériens à "barrer la route à tous ceux qui veulent attenter à la stabilité du pays et le plonger dans l’inconnu" En entendant cet appel, on a l’impression qu’Abdelaziz Bouteflika en a trop dit, ou pas assez.
Si le chef de l’Etat détient des informations précises sur des personnes qui veulent attenter à la stabilité du pays et le plonger dans l’inconnu, pourquoi s’adresse-t-il alors aux Algériens, toutes catégories confondues ? Il est le mieux placé pour donner l’ordre à qui de droit, et les fauteurs de troubles seront immédiatement arrêtés et jugés.
L’Algérien lambda, lui, n’a pas besoin d’un tel appel pour faire ce qu’il a à faire en cas de danger. Les statistiques de la gendarmerie, de la police et de la protection civile sont là pour confirmer le nombre d’appels salutaires passés par des citoyens et enregistrés par ces corps de sécurités.
Ainsi, après la main de l’étranger dont on a usé et abusé des années durant, voici venu le temps de la main locale qui aurait pris le relai pour nuire à l’Algérie. Emanant du chef de l’Etat du plus grand pays d’Afrique, ce raisonnement parait vraiment court et ne tient absolument pas la route.
Si on regarde la situation d’un autre angle, on voit plutôt le contraire. On remarquera qu’il y a des gouvernants qui sont au pouvoir depuis presque deux décennies et qui n’entendent pas lâcher prise, quoiqu’il arrive. C’est cette obstination à rester aux commandes du pays qui représente le vrai danger pour ce même pays, non "ceux" qu’Abdelaziz Bouteflika n’a même pas pu les appeler par leur nom !
Enfin, le chef de l’Etat a ouvert par là une porte pour des dérives. Demain, quiconque pourrait éliminer son adversaire et dire qu’il l’a surpris en train d’attenter à la stabilité du pays.
Ahcène Bettahar
Commentaires (6) | Réagir ?
L'appel d'un résistant qui n'a pas eu à croiser l'ennemi et encore moins à l'affronter de face n'a aucun écho et aucun effet... il est aussi crédibile que sa prétendue résistance !!!...
Cela nous rappelle le zenga-zenga d'un autre dictateur.