Abdelmalek Sellal a l’art inimitable de révéler l’inavouable. Jeudi à Constantine, au cours d’une visite tambour battant, le premier ministre n’a pas parlé du cours du pétrole qui menace les équilibres économiques du pays, il a préféré disserter sur la cohésion de son gouvernement. Ainsi, comme pour nous le rappeler, l'action du gouvernement est menée, dixit Sellal, "sous une seule autorité celle du président de la République, Abdelaziz Bouteflika". Quelle évidence !!! Qui en doutait ? Jusqu’à preuve du contraire c’est Bouteflika qui met et démet les ministres. Mais le premier ministre ne voudrait-il pas plutôt nous préciser que ce n’est pas les frères Bouteflika qui dirigent l’Algérie mais l’aîné de la fratrie, celui qui occupe le fauteuil de président. On l’aura finalement compris.

Mais le premier ministre ne s’arrête pas en si bonne réflexion. Il ressasse ses évidences et les petits malins qui critiquent l’ambiance du gouvernement peuvent se tenir à carreau, car, "il n'y a pas de divisions ni problèmes au sein du gouvernement qui œuvre sous une seule autorité celle du président de la République, Abdelaziz Bouteflika", certifie Abdelmalek. Sellal.

Puis, l'inénarrable Sellal se met à parler économie. Son dada ! Alors que la rente pétrolière sur laquelle le pouvoir s’est assis depuis plus d’une décennie s’épuise, il nous assure qu'"il n'est pas question que le citoyen algérien connaisse à nouveau la moindre situation de paupérisation". Comment ? Avec quels moyens maintiendra-t-il la situation actuelle ? Le premier des ministres ne nous en a pas dit plus. Le patron de la Banque d'Algérie n'avait-il pas averti récemment que l'Algérie ne peut continuer à dépenser comme elle le fait ? Oui, mais le premier ministre n'écoute que le président. Le veinard ! Dans la foulée, il a annoncé quand même l’organisation d'une réunion gouvernement-walis le 29 août pour "créer de nouvelles opportunités pour le développement de l'économie nationale et l'ouverture sur l'investissement". Encore une…

Hamid Arab