L'Algérie se dirige-t-elle droit dans le mur ?
Nombre d’observateurs et pas des moindres le prédisent : sauf un miracle, l’Algérie va droit dans le mur qu’elle percutera fatalement dans les proches années qui viennent.
Pour les mêmes observateurs, on en est arrivé là pour deux raisons essentielles : la chute des prix du pétrole et l’obstination du chef de l’Etat à rester au pouvoir en dépit de son impotence. D’aucuns estiment toutefois que l’Algérie aurait pu éviter cette descente aux enfers, si elle avait anticipé en diversifiant son économie à temps.
Hélas ! Abdelaziz Bouteflika, qui a prouvé maintenant qu’il est tout sauf un visionnaire, n’a pas vu le temps passer. Occupé à fouetter d’autres chats tout en ayant un œil sur le prix du pétrole qui ne cessait d’augmenter, le chef de l’Etat avait sûrement fini par croire que l’ère du pétrole à moins de cent dollars n’est qu’un lointain souvenir et que l’Algérie ne retournera jamais au FMI.
Grisé par des caisses qui se renflouaient à vue d’œil, Abdelaziz Bouteflika commence à dépenser sans compter. Le train de vie de l’Etat algérien devient alors l’un des plus importants dans le monde. Quand un wali, par exemple, se déplace dans une petite commune pour une inauguration, une armada de véhicules bourrés de cadres et d’agents de sécurité l’accompagne. Avec l’excès de zèle en plus !
Et quand le vent du printemps arabe avait commencé à souffler en direction de l’Algérie, en 2011, Abdelaziz Bouteflika s’est affolé. Ne sachant comment faire taire une jeunesse qui ne cherchait visiblement qu’à en découdre, il donnera l’ordre aux responsables de l’ANSEJ, l’ANGEM et la CNAC de parer au plus pressé en acceptant illico tout dossier déposé. Et c’est ainsi que beaucoup de jeunes Agériens sont devenus, du jour au lendemain, patrons d’une entreprise, endettés jusqu’au cou, avec très peu de chances de s’en sortir, surtout par les temps qui courent.
Le plus aberrant dans l’affaire est que certains responsables osent encore arguer que l’Algérie va bientôt diversifier son économie, encourager sa production nationale et tutti quanti. Le chef de l’Etat, lui, croit dur comme fer que l’Algérie pourra même se projeter de l’ère du pétrole dans celui des technologies de pointe !!!Oui, mais pourquoi diantre ne l’ont-ils pas fait du temps où le pétrole caracolait à plus de 120 dollars ? Du temps où tout était possible ! Ils étaient peut-être occupés à expliquer aux Algériens que l’AIT devenu AVC du chef de l’Etat était sans séquelles irréversibles. La preuve !
Au fait, pourquoi les membres du gouvernement passent leur temps à asséner leurs certitudes, mais refusent catégoriquement le débat contradictoire, à la télévision, devant tous les Algériens ? S'il va mieux comme on le ressasse, pourquoi le chef de l’Etat continue-t-il à communiquer par des messages ? Il attend peut-être que l’Algérie percute le mur d’abord, pour se décider enfin à parler aux Algériens.
Ahcène Bettahar
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merci
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wanissa