L’Armée rappelle à l’ordre la presse nationale
La revue officielle de l'Armée nationale populaire, "El Djeich", dans son dernier édito, a étrillé les médias en quête de "scoops".
Le ton est très patriotique et le rappel ferme. Après un long développement sur la lutte antiterroriste menée par l'armée depuis 1992, l'éditorial chute dans sa dernière partie sur le traitement de l'information sécuritaire par les médias algériens. En la matière, comme par le passé, l’Armée semble avoir été très indisposée par le traitement des affaires terroristes par la presse. L’édito d’El Djeich cite, en appui, trois exemples d'actions qui ont eu lieu très récemment : l’attaque au hebheb d’une caserne de Batna, l’affaire du barrage du gendarme tué dans un barrage de gendarmes à Bouira. La première est qualifiée de "banale" par l’organe central de l’Armée. "Une affaire banale, vite circonscrite, que certains organes de presse plus préoccupés par la course au scoop médiatique, en se fiant particulièrement aux informations véhiculées par les supports électroniques sans s’assurer de leur authenticité, ont transformée en attaque terroriste d’envergure couronnée par l’occupation de positions dans le proche environnement de la caserne", observe El Djeich.
A défaut d’informations sûres, nous avons préféré faire l’impasse sur l’événement. El Djeich estime pourtant que c’est "un acte isolé n’ayant aucun lien avec le terrorisme et qu’une certaine presse a traité en étant aux antipodes de la vérité, allant jusqu’à parler d’accrochages violents entre les forces de l’ordre et les terroristes, que d’autres organes vont jusqu’à leur accoler le qualificatif d’«éléments armés»", rappelle l'organe officiel de l'ANP. Ce second cas évoqué, a, certes, été la source d’articles contradictoires en cascade. Cependant, faut-il incriminer des médias en concurrence sur l’info et qui réagissent très (trop) rapidement ? Ou l’armée qui tarde à communiquer ?
On s’en souvient, en pleine décennie rouge, l’Armée se contentait d’informer de ses opérations antiterroristes à travers des communiqués presque cliniques. L'information était verrouillée. Cela avant l'arrivée d'internet. Plus récemment, lors de l’embuscade meurtrière d’Aïn Defla, le service de communication de l’ANP n’a, malheureusement, pas brillé par la célérité. Cette attaque survenue le jour de l'Aïd a secoué l'opinion. Et il a fallu presque 48 heures avant que le premier communiqué de l'ANP tombe sur le fil de l’APS. Mais les médias en ligne avaient déjà propagé l’information sur la toile. Le lancement des médias 2.0 a changé la donne au niveau mondial. Au-delà des remontrances, voire des critiques qui peuvent s'avérer pertinentes sur le traitement d'informations sensibles, les réseaux sociaux et les sites d’informations électroniques particulièrement prompts à réagir font qu’il faille s’adapter à ces nouveaux modes de communication. Et en la matière, le gouvernement dans sa globalité pèche par un retard manifeste.
Hamid Arab
Commentaires (5) | Réagir ?
Le temps de la CCCP est révolu et les médias à la breznhev aussi !!! A force de raconter des salades on perd toute crédibilité !!! ainsi que son auditoire !!! Ce qui peut poser un sérieux problème ce n'est certainement pas les médias mais surtout... la colonie de vacances que qui a rassemblé une horde de criminels, et qui a un autre objectif que celui de ramasser des champignons !!!
A force de cibler le mauvais averssaire, on finit par consommer toutes ses munitions et capituler à la fin face au vrai !!!
Quelle posture!
Pauvre algérie!