Vous partez en congé, et qu’en est-il de la continuité de service ?
Plus on descend dans le monde des "sans-mérite", plus on s’enfonce dans la paranoïa de ces tarés qui se prennent pour le centre de l’univers, ils croient tenir le ciel et sa voute céleste pour que les étoiles demeurent fixées à leurs ancres.
Ils ne lésinent sur rien pour réinventer des chemins de chimère qui leur donnent un semblant de mérite. Eux, ils délirent. Nous, nous hallucinons. Eux, sont persuadés d’étaler leur talent. Nous, nous ne voyons que des artifices qui nous agacent. Leur perversion est sans commune mesure, ils n'hésitent pas à montrer à volonté à qui veut voir en perspective la profondeur de l'authenticité qu'ils veulent faire dégager, de la modestie, de la droiture et de l’humilité. Mais, ils cachent mal leur marque de fabrique qui n’est que de l’ambition démesurée pour pouvoir peser sur le cours des choses, et tyranniser tous ceux qui s’en approchent. Ils sont couards, marqués par la lâcheté qui les isolent pour demeurer imprenables et inaccessibles. Défense de les déranger, ils sont en réunion de travail et quand ils sont disponibles, ils ne reçoivent pas.
Passer un autre jour et indiquer le motif de la demande d’audience. Quand ils partent en congé, ils ne laissent que du désert administratif derrière eux. Ils sont irremplaçables, tout est concentré entre leurs mains. Ils ne font confiance en personne, Ils ne délèguent rien. Ils se foutent de la continuité de service. Comment ne pas faire exploser son humeur, quand on court, deux semaines durant, derrière une responsable d’un établissement hospitalier spécialisé, pour un simple document administratif demandé par une administration consulaire, pour l’obtention d’un visa. Elle part en congé sans signer ce document, narguant le reste du monde, se croyant la propriétaire des lieux et oubliant qu’un responsable est celui qui prend en considération les conséquences de ses actes, qui ne doivent en aucun cas pénaliser gratuitement ceux des citoyens.
Incroyable dans le monde de l’urbanité, mais tout à fait anodin dans le monde figé dans le noir du crépuscule. Ce monde attardé qui ne fait que rouler à contre-sens du progrès mais roule droit dans la bureaucratie étouffante, qui fait maudire son pays, au simple citoyen qui se sent écrasé par le rouleau compresseur. Ces petits responsables, qui ne se trouvent là où ils sont que par un accident de l’histoire, font tout pour changer son cours et s’y fondre, pour la faire. Ils n’y arriveront jamais. Ils ne pourront pas cacher leurs insuffisances. Ils seront rattrapés par le temps qui les éjectera hors du monde des illusions qu’ils ont bâties.
Ahmed Farrah
Commentaires (0) | Réagir ?