Dignité perdue : une histoire d'un chibani algérien parmi tant d'autres
Depuis quelque temps, ADRA et d'autres associations se préoccupent du sort des chibanis, ces immigrés algériens,..., venus reconstruire la France de l'après-guerre et qui sont aujourd'hui des oubliés de la République.
Pour illustrer ce qu'ils vivent, voici une histoire parmi tant d'autres. C'est l'histoire d'une vie d'errance, entre la France et l'Algérie, sans jamais réussir à définir où est son chez lui ; c'est l'histoire de M. D Moussa.
Né en 1929 à Sétif (Algérie) , M. D Moussa arrive en France à la fin des années 50 pour travailler, tantôt aux usines Renault dans le 15e, tantôt comme gardien de nuit. Il vit successivement dans des foyers, des hôtels meublés miteux du 13e, dans des chambres de bonnes de 9m²...
Aujourd'hui, âgé de 86 ans, M. D Moussa, analphabète, vit seul dans son meublé minuscule, quand il a la nostalgie du pays, de ses enfants et de sa maison qu'il a faite construire chez lui à Sétif, il va chercher un billet d'avion à l'agence Air Algérie à l’Opéra (Paris), la seule qu'il connaisse, il paye toujours en espèces, il ne sait pas se servir d'une carte bleue. Arrivé en Algérie, il a la nostalgie de Paris, où il a tous ses repères et ses habitudes de solitaire.
Il y a quelques années, après son retour d'Algérie, M. Moussa s'est vu retirer le versement de sa retraite complémentaire pour ne pas avoir répondu à une lettre arrivée en son absence ; 5 ans de suspension de versements et de négociations pour justifier qu'il était encore vivant.
Dernièrement, au retour de son séjour de 3 mois, M. Moussa va à la banque retirer un peu d'espèces. Or le guichetier lui refuse, prétextant un découvert sur son compte. Un découvert !!! Comment est-ce possible ? Cela fait 3 mois qu'il est parti et que sa retraite est régulièrement versée sur son compte.
Deux bénévoles de l'ADRA lui viennent en aide, pour comprendre et l'aider, il s'avère alors que M. D Moussa a été victime d'une fraude sur sa carte bleue...plus de 3000€ de préjudice, le laissant sans le sou. Mais quelle carte bleue ? Celle que la banque a décidé de lui faire souscrire, sans son consentement éclairé, la carte envoyée à son domicile... avec le code, en son absence... Trop facile !
Le coupable ? Une gardienne peu scrupuleuse, un voisin mal intentionné, ou un pro de la truanderie ? Allahou aâlem ! Toujours est-il que M. D Moussa s'est retrouvé seul et désemparé face à une situation difficile. Nos bénévoles se sont chargés de l'accompagner dans ses démarches, de porter plainte et de contester les transactions.
Tout cela pour vous expliquer l’état de vulnérabilité dans lequel se trouvent nos chibanis. Illettrés, malades, parfois séniles....victimes de vols, d'abus de pouvoir, abus de faiblesse, de la part de gardiens d'immeubles, d'administrations, ou de banques qui profitent de leur fragilité pour les tromper.
Voilà pourquoi nous nous battons : pour que ces retraités accèdent à une vie qu'ils ont amplement méritée, qu'ils soient respectés et qu'ils puissent choisir de vivre librement là où ils le veulent.
Association Adra
Commentaires (4) | Réagir ?
vive l’Algérie
faculté de droit
faculté de droit MSILA
Plus de trente annees que lepen le tortionnaire insulte les algeriennes et les algeriens, leurs enfants, leurs petiuts enfants de BOUGNOULES ! Et personne de ces représentants diplomatiques ou consulaires n'a eu la DIGNITE de faire face à ces injures de toute une nation de lepen et de ses sbires!!!
Alors la dignité d être algerien, hélas, il ya longtemps qu elle est foulé aux pieds!