"Caméra cachée" du footballeur Bouguerra : le rire passe par la violence
Pour faire rire, il faut faire pleurer, quelle belle logique algérienne ! Tel est le cas de Madjid Bouguerra soumis à une fausse prise d'otage dans une "caméra cachée" d'Echourouk. Lamentable.
La dernière "Caméra cachée" visant le footballeur Madjid Bouguerra révèle la misère culturelle de la société algérienne et où tout passe la violence. Apparemment, avec la violence ça marche ! Notre footballeur vedette a été victime d’une attaque terroriste digne des embuscades des GIA ou de l’État Islamique. L’idée du Caméra ccachée est occidentale comme beaucoup d’idées qui procurent de la joie et du bonheur. Son but est certes de surprendre et même, parfois, de mettre mal à l’aise la personne ciblée mais sans excès. Tout le monde s’amuse de la scène y compris la victime qui après la surprise des premiers instants la trouve drôle et sympathique. Il y a beaucoup de modération et d’élégance et il y a peu d’embarras. On voit rarement les crises de colère ou les larmes de détresse. Qu’en est-il de la "Caméra cachée" algérienne qui n’est qu’une fausse et violente copie de la belle Caméra cachée occidentale ?
On se rappelle, à l’été 2014 et dans le cadre du programme Caméra cachée, des artistes algériens en visite en Thaïlande ont été victimes d’embuscades terroristes. Des folles scènes de peur, de larme et de torture psychologique où ont a du mal à faire une place pour le rire et la joie. Des scènes où le mauvais goût se le dispute à la terreur. Des scènes qui font pleurer la victime et ne font rire aucune personne ayant du bon sens et appréciant l’humour fin.
Cet humour de mauvais goût fait partie d’un ensemble cohérent. Il fait partie d’une culture qui valorise la violence. Comment ?
Dans les fêtes de mariage, on voit parfois les gens danser avec des fusils et des bâtons. Un exemple éloquent de la combinaison malsaine entre la joie et la violence. On célèbre les victoires sportives par des excès de folie qui causent beaucoup de dégâts. Souvenez-vous du bon parcours de notre équipe nationale durant la dernière coupe du monde et où chaque exploit apporte son lot de morts. De même, on fait le deuil d’une défaite par des bagarres sanglantes et par le saccage des magasins et des rues. Souvenez-vous, encore une fois, du coup de poignard reçu par le footballeur de l’Usma, Laifaoui. Belle expression de l’esprit sportif. Les prières sacrées telles que celles des Vendredis et des fêtes religieuses se déroulent dans les rues et sur les trottoirs au mépris des droits élémentaires du reste de la population et où le zèle justifie tous les écarts et où la pratique religieuse permet le désordre et le manque de civisme. Une autre forme de violence.
Dans le cadre de leurs visites d’inspection, plusieurs de nos valeureux ministres expriment souvent leur insatisfaction du travail accompli par des insultes et des humiliations publiques au lieu de faire des enquêtes et de prendre des mesures en conséquences. Ils confondent rigueur et abus, sérieux et autoritarisme.
À l’école, dans les cours d’éducation religieuse, c’est surtout les exploits militaires du prophète Mohamed qui sont enseignés et glorifiés. Malheureusement, pour beaucoup d’Algériens (et aussi de Musulmans), Mohamed est un grand chef de guerre. Le côté spirituel de son message a été occulté au profit des razzias. Le sens guerrier du jihad a pris le dessus sur son sens pacifique et qui consiste à combattre ses passions. Autre exemple de la triste réalité de l’éducation en Algérie est l’enseignement de l’histoire de la révolution du 1er Novembre. Elle est glorieuse par l’inflation du nombre des Martyrs alors que le but était l’indépendance du pays avec le minimum de dégâts. Une indépendance qui s’inscrivait dans la construction d’un état démocratique et social et dont l’action armée n’était qu’une cruelle nécessité. L’école algérienne, au lieu de défendre et promouvoir les idéaux des martyrs tels que la démocratie, l’égalité, la fraternité, le respect de la diversité, a détourné leur message pour faire l’éloge des batailles et du sang versé à tel point que les jeunes générations ne voient dans les révolutionnaires que de terribles guerriers sans réel projet de société et qui trouvaient un méchant plaisir à égorger les envahisseurs français. Une image bien reprise par les islamistes dans leur idéologie de violence et qui a fait le deuil de tout le peuple algérien de longues années durant.
Comment peut-on construire avec tant de violence, de mensonge et de falsification ? L’Algérie est un des rares pays à avoir fait l’apologie de la violence. On a usé de tous les moyens : L’école, la mosquée, la télévision, la presse, le sport, etc. Certes, il y a un coté violent dans la personnalité algérienne. Mais c’est un coté qu’il faut combattre en faisant la promotion des belles valeurs universelles telles que le respect, la démocratie, la liberté religieuse, la solidarité. Tout le monde doit mettre les mains dans la patte. Il faut une refonte profonde de l’école algérienne. Cette pauvre école sinistrée et qui au lieu de produire des citoyens imprégnés des valeurs de la république a produit une jeunesse sans repère et facilement malléable. Une partie de cette jeunesse a sombré dans le terrorisme islamiste et le reste peut aussi basculer dans l’obscurantisme assez facilement. La mosquée doit reprendre son rôle purement spirituel en prônant un discours de tolérance et d’ouverture et doit cesser d’être le jouet des politiciens et des ambitieux de mauvaise foi. La télévision, la presse, la famille, les intellectuels, etc. chacun a son niveau doit s’y mettre pour dompter la bête qui sommeille en lui (elle existe en chacun de nous, il faut bien le reconnaitre).
La "caméra cachée" sur Madjid Bouguerra n’est qu’une image fidèle d’une société en difficulté et qui a du mal à se passer de violence pour s’exprimer. Celle aussi d'une télévision dépourvue d'imagination.
Penchons-nous sur l’histoire récente du peuple allemand. Ce peuple, séduit par le nazisme de Hitler, a envoyé des millions de juifs dans les chambres à gaz et provoqué une guerre qui a coûté des dizaines de millions de morts, pour finir ce sinistre parcours par une cuisante défaite. Ce peuple ne s’est pas voilé le regard. Il n’a pas rejeté le tort sur les autres ou a cherché des boucs émissaires. Il n’a pas crié au complot étranger pour justifier son malheur. Il s’est remis en question et a reconnu ses fautes, pour évoluer finalement vers une société démocratique, prospère et paisible. Une société citée en exemple, qui fait honneur à l’humanité et qui est le pilier d’une Europe en crise. Penchons-nous sur de pareils exemples d’évolution pacifique et démocratique pour apprendre de leurs fautes et de leurs réussites.
Rachid Kihel
Commentaires (1) | Réagir ?
il nous a déjà fait rire en versant des larmes après le match contre la RFA en 2014 au brésil. des larmes incompréhensible avec un attaquant qui lancer ses balles dans les décors au lieu de ses coéquipiers, et a coté d'eux il y avait le maitre absolus de son foot pour les réconfortés, ils venaient de perdre la coupe du monde. ce joueur était dans la même position face a un attaquant allemand d'origine turque, les mains derrières le dos mais les yeux ouverts avec lesquels il a suivi le ballon allant dans les filets. il ne s'est pas mis sur la trajectoire du tireur allemand il s'est un peu décalé pour voir si le ballon allé ou non dans les filets. la vrai caméra cachée est celle à laquelle il participé avec qu moins son copain l'attaquant et son maitre. cette caméra cachée s'est déroulée au brésil pendant le match contre la RFA. la pire violence c'est être malhonnête envers les autres (les siens et soit même) pour satisfaire des calculs malsains de certains.......